Après avoir pollué un ruisseau le 13 juin dernier, l'industriel Sanofi Pasteur a entrepris de réparer les dégâts. Ceux-ci sont considérables dans le petit court d'eau qu'est le Ribes.
Sanofi a reconnu les faits et va tenter de réparer l'erreur. Le samedi 13 juin, une fuite de l'usine de vaccin de Marcy-l'Etoile envoyait dans le Ribes, un ruisseau, l'équivalent de 15 tonnes de sel. Hier, mercredi 8 juin, l'industriel recevait des associations de défense de la nature pour leur expliquer l'origine du problème et les mesures qui vont être prises.
A l'origine, une erreur humaine pendant le remplissage d'une cuve a entraîné son débordement. De la saumure, de l'eau contenant du chlorure de sodium, s'est ensuite échappé d'une vanne jusque dans le cour d'eau. "La vanne a été bouclée par des techniciens dès que la fuite a été détectée samedi. Le lundi, l'incident a été notifié aux autorité", indique-t-on chez Sanofi, tout en assurant qu'il n'y a pas eu de retards dans la divulgation de l'incident.
Des dommages considérables sur la faune
L'augmentation subite de la salinité du ruisseau a exterminé la faune locale. "Il y a eu de grands dommages sur les amphibiens notamment. Les larves de salamandres tachetées de la zone sont toutes mortes, explique Yoan Vincent de la FRAPNA. Même les gammare, sorte de petites crevette très résistantes, sont mortes par kilos. C'est pour nous un indicateur des dégâts sur les insectes d'eau du ruisseau". Selon le membre de l'association de protection de la nature, la biodiversité est remise à zéro sur tout le Ribes en aval du site Sanofi. Les cours d'eau dont le ruisseau est l’affluent sont aussi impactés à divers degrés.
"Dépolluer, c'est délicat"
Sanofi a donc entrepris de réparer les dégâts dans la mesure du possible. Dans l'immédiat, l'industriel va installer "une série d'automatisation des systèmes" pour éviter de nouveaux incidents similaires, ainsi que mettre en place une surveillance renforcée du site et un suivi du cours d'eau. Concernant la biodiversité, l'entreprise de vaccin s'en remet aux associations. "Pour dépolluer, c'est délicat, on ne peut pas pomper les dernières poches d'eau salée, regrette Yoan Vincent. Maintenant, il faut attendre que les prochains épisodes pluvieux lavent le ruisseau, laisser faire la nature". Les salamandres et les insectes aussi reviendront d'eux mêmes, recolonisant la zone salée depuis l'amont du Ribes.