Skyblog, Facebook, Twitter, mais encore Youtube ou Dailymotion, les manifestations n'ont jamais été autant relayées sur Internet. Entre prises de rendez-vous, informations en direct sur la situation, ou bien encore bilan des événements, les plateformes ont été monopolisées par l'événement.
SMS, Facebook, l'agenda 2.0
Contrairement aux apéros vin et saucissons qui avaient défrayé la chronique, cette fois-ci point de rassemblement sur Facebook. Le réseau social a fait le ménage, ne laissant que les appels à la grève officielle et autre groupes contre le mouvement à vocation plus ou moins humoristiques. Cependant, une inconnue demeure, qu'en est il des pages privées de certains utilisateurs ? Mardi 19 octobre, le préfet du Rhône mentionne ce mode de communication qui serait utilisé par les émeutiers, qui les rendraient : "difficiles à localiser".
Twitter, information en temps réel
Ces manifestations version année 2010 prennent un caractère inédit. Grâce à la démocratisation des téléphones intelligents, nombreux sont les protagonistes à être connectés à Internet en permanence. A la manière des événements qui ont marqué l'Iran en 2009, plus rien n'échappe aux habitués de Twitter (réseau de « micro blogging » qui permet de partager rapidement des courtes phrases avec le monde entier). Depuis mardi les publications s'enchaînent à la vitesse de l'éclair, souvent envoyées de l'intérieur même des manifestations. État du mouvement, lieux de rendez-vous, positions, véhicules, équipements et attitudes des forces de l'ordre, nombre de manifestants, circulation des transports en commun, photos et vidéos, autant d'informations disponibles en temps réel, bien avant qu'elles ne soient révélées par les journalistes présents sur place. "Hélicoptère au dessus de Bellecour", "les CRS utilisent les lances à eau", "GIPN rue de la barre", "Garde à vue en plein air", autant de situations qui sont publiées, reprises ou bien encore partagées.
Téléphone portable, plus efficace que la vidéosurveillance ?
Parallèlement à ce flux, des centaines de vidéos amateur ont fleuri sur Dailymotion ou bien encore Youtube. Depuis trois jours, elles font la une des pages d'accueil des deux sites. Filmées par des témoins, ou bien par les émeutiers eux même, elles ont capturé les actions, mais aussi les visages des participants qui parfois prennent la pose devant l'objectif, sans se soucier des conséquences. Au delà des éventuelles poursuites que cela pourra entraîner, les vidéos sont déjà activement reprises par l'extrême droite identitaire, plus habituée à l'utilisation d'Internet. Parfois remontées et accompagnées d'une nouvelle bande sonore, elles pullulent déjà sur des sites appelant ouvertement à "des rondes républicaines", des contre-manifestions, ou bien encore des bagarres de rues.