Laure Kan. @Antoine Merlet
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Portrait de créateur - Laure Kan, le retour à la Terre à Caluire

Du Brésil à la France et de la comptabilité à la céramique, le parcours artistique de Laure Kan est pour le moins étonnant. À travers ses superbes créations épurées, la Caluirarde montre que vivre de sa passion produit toujours de belles choses, et que l’équilibre personnel ruisselle systématiquement dans le résultat du travail quotidien.

L’histoire de Laure et de sa céramique a quelque chose d’apaisant. Quand elle parle de son métier, elle transmet la légèreté de quelqu’un qui a tout quitté pour vivre à fond sa passion et qui ne regrette rien. Le virage de sa vie, Laure l’a pris il y a une vingtaine d’années, depuis son bureau de comptable. "J’avais fait des études de compta et je travaillais à plein temps. Mes journées passaient terriblement lentement, j’étais malheureuse", se souvient-elle. Le hasard fait qu’à ce moment-là, son conjoint obtient une opportunité professionnelle à l’autre bout de la planète, au Brésil. Poussée par l’envie de découvrir autre chose, Laure décide alors de laisser ses tableurs derrière elle et de le suivre à Campinas, dans l’État de São Paulo, d’où elle ne partira que trois ans plus tard. "C’est là-bas que tout est né ! J’y ai rencontré une amie artiste qui m’a prise sous son aile. Elle faisait de la céramique, entre autres choses, elle m’a fait rencontrer le professeur qui m’a appris les bases du métier", raconte Laure. De là, la graine de la céramique est irrémédiablement plantée dans un coin de sa tête, et germe avec elle l’envie de faire de cet art son métier.  

"La céramique, c'est une super métaphore de la vie"

Trois ans plus tard, malgré sa motivation et sa volonté, le retour en France, à Paris, est difficile. "En rentrant, je suis passée à l’ANPE où on voulait me faire faire de la compta. C’était impossible pour moi, j’avais décidé de faire quelque chose qui avait du sens", insiste Laure, qui reconnaît avoir dû "faire tomber pas mal de cloisons avant de se lancer". Dans une société où la stabilité financière est synonyme de réussite, difficile de convaincre les institutions et ses proches qu’on veut prendre tous les risques pour vivre de sa passion. Pourtant, à force de persévérance, Laure finit par décrocher un travail de professeur-céramiste dans une association qui accompagne les personnes en réinsertion sociale.

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