Christophe Vessaire a parcouru le monde comme chef dans les plus beaux hôtels. Pour soigner sa fille atteinte du syndrome de Sturge-Weber-Krabbe, il décroche, dépense sans compter, au point de se retrouver sans-le-sou, à dormir dans sa voiture.
À l’écouter, il y a comme un décalage entre celui qui parle et l’homme qu’il a été. Ses histoires cabotent entre la Californie, Washington, l’île de Lanai, au beau milieu de l’océan Pacifique, Marrakech et Beyrouth. Son univers est incroyablement peuplé de célébrités, surtout du cinéma et de la musique. Les fantômes de Jack Nicholson, Al Pacino, Sharon Stone, Michael Jackson, Rostropovitch et même Jackie Kennedy, trente-cinquième Première dame des États-Unis, semblent flotter dans le petit salon du restaurant, campé dans l’ancien bar de Sourcieux-les-Mines, deux mille âmes dans les monts du Lyonnais. Converse vert pâle, jean bleu passé, bracelets perles et acier aux poignets, chevelure grise tirée en arrière, Christophe Vessaire raconte avec une faconde intarissable quarante-quatre ans de sa vie. "Un grand parcours...", souffle-t-il, sans une once d’arrogance, avec le recul de celui qui est allé au bout de ses rêves et sait qu’il y a un temps pour tout. “Je suis rentré pour ma fille, Jade”, atteinte du syndrome de Sturge-Weber-Krabbe, dont le mode de révélation, du point de vue clinique, est l’épilepsie dans l’immense majorité des cas. Une maladie très rare à l’échelle mondiale, surtout au Maroc, où elle est née.Il vous reste 76 % de l'article à lire.
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