Post-bac : Parcoursup, le remplaçant d’APB, ouvre ses portes

Censé supplanter le défunt APB, Parcoursup est la nouvelle plateforme internet d’orientation destinée aux classes Terminales. Bien qu’il soit dans la lignée de son prédécesseur, son fonctionnement est radicalement différent, quoique controversé selon certaines associations lyonnaises.

Université Lyon 1 ()

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Des étudiants sur le campus de l'université Claude Bernard

Ouverture aujourd’hui 11 heures pour le nouveau dispositif post-bac, Parcoursup. Censé pallier les déboires de son prédécesseur, le nouveau venu est une refonte complète de la procédure d’accession aux études supérieures. Même si la plateforme web ouvre ses portes aujourd’hui, les étudiants devront, toutefois, attendre le 22 janvier pour saisir leurs vœux. Les changements, eux, sont nombreux.

Refonte complète du système de vœux

Pour l’instant, Parcoursup permettra aux étudiants d’accéder à des tutoriels ainsi qu’à des fiches spécifiques à des formations professionnelles. La grande date est fixée pour le 22 janvier où quelque 800 000 étudiants et réorientés pourront saisir leurs candidatures, et ce, jusqu’au 13 mars. S’ensuivent les dossiers envoyés aux principaux intéressés : les établissements supérieurs. À partir de fin mai, ces derniers répondront progressivement aux candidats. Toutefois, point de hiérarchisation comme APB, les étudiants déposeront 10 vœux, un par formation, qui peuvent être couplés à des sous-vœux, un par établissement. Ainsi, pour un même cursus voulu, un étudiant pourra candidater simultanément pour plusieurs complexes proposant une même formation. De même, chaque vœu devra être accompagné d’un paragraphe de motivation.

Plus de “non”, mais un “oui, si”

Même si les formations sélectives conservent leur pouvoir de refuser une candidature, les licences universitaires, a contrario des années précédentes, pourront formuler deux types de réponses : “oui” ou “oui, si”. Dans le deuxième scénario, l’établissement supérieur se devra de proposer une “remise à niveau” au candidat. En amont, les formations types licences sont jumelées d’attendus : des requis spécifiques pour intégrer un cursus. Un étudiant souhaitant intégrer une faculté de droit devra, au préalable, avoir suivi le cursus “Découverte du droit” durant ses années lycéennes. De ces attendus, un classement sera établi : il sera utilisé si le nombre de candidats dépasse les places du complexe supérieur. Parallèlement, les notes du premier et second trimestre ainsi qu’une “fiche avenir” accompagneront les candidatures de l’étudiant. Cette dernière est une autre nouveauté du système Parcoursup : elle permet aux professeurs d’évaluer l’élève selon des domaines spécifiques (autonomie, assiduité, etc.). Ils y indiquent également la moyenne de l’élève et son classement par matières.

Parcoursup étudiant université post-bac

@Ministre de l'Education
Dates clés de Parcoursup

“C’est une sélection déguisée”

Ces “impératifs” ont titillé de nombreuses associations étudiantes qui ont crié à la “sélection déguisée”. Parmi eux, Mélitine Buffard, présidente de l’UNEF Lyon, qui dénonce un système “aux antipodes du droit étudiant”. “De nombreux attendus sont relatifs aux enseignements complémentaires que proposent les lycées, explique-t-elle, toutefois, tous les établissements ne peuvent se les offrir. Ce serait injuste si un élève n’ayant pas pu suivre un cursus particulier est privilégié à un autre qui a eu la chance d’avoir un lycée qui proposait ce même type de formation“. Sur un même point, la présidente de l’UNEF craint la remise à niveau qui, théoriquement, serait une quatrième année de licence. “Les répercussions professionnelles peuvent être importantes, théorise Mélitine Buffard. Sur un CV, une licence sur trois ans est mieux vue qu’une licence sur quatre ans, ça va de soi”. Parallèlement, les prépas craignent que leurs promotions soient déséquilibrées. Pascal Charpentier, proviseur du lycée du Parc, regrette la hiérarchisation des vœux propre au défunt APB. “La hiérarchisation était pratique dans le sens où nous connaissions les priorités de l’élève de Terminale”, explique-t-il. “Parcoursup est plus contraignant, nous n’avons pas connaissance ni des priorités de l’élève ni de ses intentions. Nous risquons, ainsi, que nos promotions soient en sous-effectif ou en sureffectif.“

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