L'association Francophonie Avenir, qui défend la langue française, se mobilise contre la prolifération des anglicismes. Elle estime ainsi que la marque OnlyLyon "est une insulte à la langue française".
"Smart", "green", "start-up", "deal", les anglicismes sont omniprésents. Le 20 mars, les associations CO.U.R.R.I.E.L (Collectif unitaire républicain pour la résistance, l'initiative et l'émancipation linguistique) et Afrav (Francophonie Avenir) ont organisé à Lyon une manifestation pour défendre la langue française et "le respect de la diversité des langues", face à "la politique de l'anglais partout".
"Lyon est hors la loi"
Lors de leur parcours, ils se sont ainsi rendus devant l'office du tourisme, place Bellecour, pour dénoncer la marque OnlyLyon, "une marque (publique !) à connotation anglophone, une insulte à la langue française, à la langue de la République". Pour Thierry Saladin, secrétaire de l'Afrav, les associations demandent ainsi "l'application de la loi Toubon qui prévoit l'usage de la langue française pour tout ce qui a trait au secteur public. Lyon est donc hors la loi".
Interrogé sur le fait qu'OnlyLyon s'adresse avant tout à un public étranger qui pourrait être hermétique à une marque en langue française, Thierry Saladin réplique : "Oui, ça s'adresse à un public étranger, mais il y a des centaines de langues parlées dans le monde. Pourquoi ça sera automatiquement la langue anglaise ? Il y a le mandarin, le russe, l'espagnol... autant de langues qui pourraient être utilisées à la place du recours systématique à l'anglais. Ce sont des questions que nous défendons".
"Une servitude volontaire"
Quant à la commission de terminologie qui trouve des alternatives aux anglicismes, "Elle existe, mais elle a toujours un ou deux métros de retard, explique Thierry Saladin, le temps qu'elle trouve des alternatives, les mots sont entrés dans les médias, les conférences. On le voit bien, il est de bon ton de saupoudrer une conférence de mots anglais. C'est la langue de l'élite. On ne dit plus "mince", mais "oups", "mince" ça fait plouc. Il y a toute une espèce de comportement relevant de la servitude volontaire de la part de gens qui montrent leur inculture, qui ne veulent pas comprendre qu'ils attaquent leur langue maternelle, oubliant le génie du français". Alors que l'association n'hésite pas à aller jusqu'au procès, "pour l'instant à Lyon, ce n'est pas à l'ordre du jour, on essaye de faire appliquer la loi", précise Thierry Saladin.
Thierry Saladin réplique : "Oui, ça (onlyLyon) s'adresse à un public étranger, mais il y a des centaines de langues parlées dans le monde. Pourquoi ça sera automatiquement la langue anglaise ? Il y a le mandarin, le russe, l'espagnol...
Ce monsieur ne semble pas avoir remarqué que ONLY sont les deux syllabes de LYON,à l'envers?
De fait ce jeu de mots n'existe QUE parce ce mots anglais existe!
Cette marque et un jeu de mots compréhensible dans toutes les langues mais aussi tres fort de sens (seulement Lyon!)
Pas touche!
Pour la plupart des autres cas,je suis entièrement d'accord avec lui.
Only soit qui mal i parle
C est aussi prendre la langue française pour une langue handicapée
de plus en plus de communes tentent de se mettre en valeur utilisant une langue qui en théorie ne devrait plus faire partie de celles usitées en europe , Hier c'était " I love Roubaix ". L'explication de "ONLY inverse de LYON , un peu tirée par les teefs.
i love roubaix n'a aucun double sens et les deux mots anglais "i love" peuvent donc etre utilisé en francais.
"J'aime Roubaix" c'est assez classe.
Si une ville française s'appelait "Evoli" le jeux de mots en anglais serait pertinent.
C'est cette pertinence que j'aime dans la marque OnlyLyon.
Avec cette marque,on est quand même loin du "Red by SFR,enjoy!" qui s'adresse en anglais a une clientèle exclusivement française non?
Enfin bon chacun son point de vue...
Rassurez-moi qu'il a quand meme compris que c'est pour le jeu de mot et que onLy c'est Lyon en verlant?
Parce que moi même je suis pas un grand amateur des anglicismes mais bon la c'est du pinaillage de couille c'est bon.
Et le choix de l'anglais faut pas être idiot, c'est que c'est la première langue, celle que tout le monde qui a la chance de passer a Lyon en tant que touriste a appris a l'école.
Et vous, rassurez-moi, j'espère que vous avez compris que les concepteurs de la marque "OnlyLyon" ont joué sur le fait que Lyon en verlan faisait "only" en anglais pour nous soumettre un peu plus à la langue hégémonique du moment ?
Mais peut-être, pas curieux, n’êtes-vous pas au courant du positionnement mercatique d’OnlyLyon ? Pour vous en donner un avant goût, voici des slogans de leur cru, il paraît qu’il y a des traductions, mais il faut les chercher : "Choose not to compromise", "You only live once", "Life is about making choices, and not giving up", "Forget the half-ways, the almosts, the in-betweens", "Choose not to compromise", "to make your own ways, to fully live your lives, all of them", "Choose Lyon, Only Lyon".
Ils ont même fait une vidéo, en anglais, bien sûr : https://youtu.be/9AlsyjKT5RU. Où est le verlan dans tout ça ?
Quant au choix de l’anglais, faut pas être idiot soit, mais il ne faut pas être colonisé pour autant !
C’est la première langue, dites-vous, mais pourquoi est-ce la première ? Parce que les États-Unis d’Amérique sont la première puissance militaire et d’espionnage du monde et qu’ils ont décidé de ne pas apprendre les langues étrangères pour obliger les autres à apprendre la leur ? L’anglais ne dominerait pas, s’il n’y avait pas de dominés !
L’inglese non è un grande mezzo di comunicazione universale ma un pericolosissimo mezzo di colonozzazione e di evangelizzazione mondiale.
Ce que vous dites est juste concernant les raisons de l’anglicisme dominant.
Mais quand même! Vous ne croyez quand même pas que des gens se sont dit un jour : nous allons appeler notre marque Only Lyon "pour soumettre les Lyonnais un peu plus à la langue hégémonique du moment"?
Quand aux slogans qu'ils utilisent,préféreriez vous qu'ils utilisent plutôt du russe pour parler au russes,de l'espagnol pour parler au espagnols ets ets?
Soit,pourquoi pas.Mais dans ce cas,n'oubliez pas que l'anglais serait toujours utiliser pour s'adresser aux anglophones 😉
L'agence de communication qui a créé la marque OnlyLyon n'a peut-être pas conscience qu'elle participe à un mouvement général qui consiste à mettre de l'anglais partout, mais pourtant le résultat est là. Il est là parce que l’anglais est l’élément moteur de la plupart des agences de communication et de management. Ceux qui y travaillent sont biberonnés à cette langue, d’ailleurs, leurs écoles ne cachent même pas leur dépendance à l’anglais, au point qu’elles se nomment elles-mêmes en anglais : International School of Lyon, Lyon Catholic University, Toulouse Business School, KEDGE Business School, etc. Ainsi, notre système éducatif forme lui-même, les futurs acteurs de ceux qui ne croiront plus au capacité internationale de notre langue et qui, du coup, la relégueront au second plan, la fleur aux dents.
Cela s’appelle la servitude volontaire, une servitude réalisée dans le cadre d’une prophétie autoréalisatrice, c’est-à-dire qu’après vous avoir rabâché pendant des années et des années qu’il n’y a pas de vie sans anglais, vous finissez par le croire et vous devenez alors vous-même un acteur consentant et heureux de la propagation de l’anglais. Ainsi, ce qui n’était pas vrai au départ, va le devenir par la force des choses.
Cet endormissement à l’anglais fait partie de la guerre de velours que nos amis anglo-américains ont mis en place après la seconde guerre mondiale. En effet, dès 1946, la France signait avec les États-Unis d’Amérique les Accords Blum-Byrnes, des accords qui permettaient à la France détaler le financement de la dette Marshall, mais, en contre partie, les Étatsuniens demandèrent, et optèrent, que soient diffusés davantage de films et de chansons dans les radios et cinémas français. La colonisation des esprits par le divertissement pouvait commencer, pour ne plus s’arrêter, pour peu à peu s’amplifier et pour finir aujourd’hui au stade où ceux qui défendent le droit d’avoir un environnement francophone en France, sont ostracisés.
Tout ce que je viens de dire ici, est décrit en profondeur et argumenté par Robert Phillipson, un Britannique qui a travaillé pour le British Council et qui donc connaît parfaitement les rouages de la politique linguistique du monde anglo-saxon. Voir en cela son dernier livre qui vient d’être traduit en français « La domination de l’anglais, un défi pour l’Europe ».
Pour l’endormissement, il y eut également "Le Congrès pour la liberté de la culture", un organisme fondé en 1950 et financé par la CIA via des fondations écrans. Cet organisme avait pour but d’aider le milieu culturel artistique et intellectuel français à mieux comprendre et surtout à mieux penser "american of life".
Quelle est donc la solution, me direz-vous ? - Eh bien d’abord, il faudrait remettre la langue française au premier rang en France et jouer ensuite la carte du plurilinguisme, sans favoriser ni supprimer l’anglais. Il paraît évident que si l’on fait des inscriptions bilingues français-anglais partout en France, on place, de fait, l’anglais seconde langue du pays, comme si nous étions sous protectorat culturel, alors pour éviter cela, il suffit d’ajouter une autre langue étrangère, voir deux, voire trois. Ainsi, plus on diluera l’anglais dans le plurilinguisme, plus on atténuera sa force hégémonique. En 1994, Jacques Toubon avait déjà compris ce principe puisqu’il a mis dans sa loi (article 4 de la loi n°94-665) « que lorsque des inscriptions publiques faites par un organisme public ou assimilé, doivent être traduites pour les non-francophones, celles-ci sont au moins au nombre de deux ».
Ainsi, les inscriptions invitant les visiteurs à prendre des photos près de la statue OnlyLyon étant en bilingue français-anglais, sont illégales. Le maire de Nîmes, qui lui aussi affichait des inscriptions bilingues français-anglais devant les monuments de la ville, a perdu son procès au Tribunal administratif de Nîmes et a dû ajouter, ce faisant, une deuxième langue étrangère aux panneaux descriptifs des monuments de la ville (https://www.francophonie-avenir.com/Archives/Rendu-de-l-affaire-Afrav-Mairie-de-Nimes.pdf ).
La loi existe donc, mais la volonté de la faire appliquer n’existe pas, pourquoi ? Effet de la guerre d’endormissement ?
Je vous remercie pour ces explications fournies et détaillées,c'est très intéressant.Encore une fois,comme je l'ai déjà dit ici,vous prêchez un convaincu.Et encore plus après avoir lu votre message.
Je trouve l'utilisation de cet anglais systématique insupportable.
Mais je pense qu'il faut savoir accepter des exceptions,quand elles coulent de source.
Ne serait-ce que parce que les anglais utilisent eux mêmes quelques mots de notre langues dans des domaines pour lesquels il sont évidents (mode,gastronomie,savoir vivre etc).
Le travail accompli dans le monde par only lyon depuis des années autour de cette marque commence vraiment à porter ces fruits.
Alors puisque les anglophones ont réussi à imposer leur culture et que leur langue est comprise par la moitié de la planète,et puisque ce mots,only,fait un jeu de mots parfait avec le nom de notre ville,je pense qu'on a tord de s’attaquer à celui-ci en priorité 😉
Mais peut être pourrions nous imaginer que le slogan OnlyLyon soit utilisé a l'international pour attirer touristes et investisseurs tout en utilisant ici,dans la métropole mais à leur intention le même slogan en français? Seulement Lyon!
Pour répondre brièvement à Pépito69.
- « Je pense qu’il faut excepter des exceptions », dites-vous. Le problème, c’est qu’il y a de plus en plus d’exceptions, au point que les exceptions risquent de devenir la règle. À Toulouse, il y a la marque « So Toulouse », si vous protestez, on vous dit que « so » n’est pas de l’anglais, mais l’acronyme de Sud-Ouest ! À Nîmes, il y a le « OPENîmes », si vous protestez, on vous dit que « OPEN » n’est pas de l’anglais, mais l’acronyme de « Office de Promotion Economique de Nîmes » ! À Lyon, il y a la « Catholic Universty », si vous protesté, on vous dit que le mot « université » ne peut pas être employé par une école privée, etc. non, il y a bien une volonté de contourner la loi pour éviter d’employer la langue française et cette volonté est de moins en moins une exception.
- « les Anglais utilisent quelques mots de français », dites-vous, sous-entendu ce n’est pas grave que nous utilisions quelques mots d’anglais. Le problème c’est qu’on oublie de dire que si la langue anglaise est composée de beaucoup de mots français (les deux tiers, selon Henriette Walter), c’est que l’Angleterre a été conquise par Guillaume le Conquérant qui y a imposé le français comme langue officielle. Ainsi durant près de trois siècles, jusqu'aux environs de 1300, le français était langue officielle en Angleterre, au point que la devise de ce pays est en français « Honi soit qui mal y pense ». Mais pourquoi la langue française devrait-elle s’angliciser au même titre que la langue anglaise s’est francisée, alors que nous, nous n’avons pas été conquis par les Anglais ? Nous, ou plutôt les Gaulois, avons été conquis par les Romains. Leur présence en Gaule durant plusieurs siècles a fait que les dialectes gaulois ont disparu au profit de dialectes oil et oc issus du latin que parlaient les Romains et c’est à partir de ces dialectes oil et oc qu’est née la langue française. Par la force des choses, nous sommes un peuple gallo-romain et non un peuple gallo-saxon, notre langue est une langue latine et non une langue saxonne, et aujourd’hui, nous n’avons aucune raison d’angliciser notre langue, à moins d’accepter, dans le contexte de la guerre de velours, la main mise anglo-saxonne sur notre pays.
- « Le travail accompli dans le monde par Only Lyon depuis des années autour de cette marque commence vraiment à porter ces fruits », dites-vous aussi. Mais qui vous dit que si Lyon avait choisi une marque plus en rapport avec l’identité linguistique de la ville, ça n’aurait pas mieux marché ? C’est un peu comme ce chanteur français qui s’est mis à chanter en anglais pour se vendre aux États-Unis, et il était tout fier d’y avoir vendu plus 3000 disques. Mais, comme le disait un organisateur d’un festival de musique cajun à Bâton-Rouge en Louisiane, s’il avait chanté en français, il en aurait vendu 10 fois.
- « L’anglais est compris par la moitié de la planète », dites-vous encore. Mais sur quelle enquête vous appuyez-vous pour affirmer cela ? Sur une enquête du British Council, du Wall Street Institute, du consulat étatsunien pour la culture, sur les dires des anciens du Congrès pour la liberté de la culture, etc. ? Par contre, il y a une enquête de l’UNESCO qui dit qu’aux environs de 2050, les francophones pourraient atteindre plus de 800 millions de locuteurs (Grâce à l’Afrique francophone, notamment), ce qui placerait la langue française parmi les trois premières langue les plus parlées au monde. Mais ça, c’est bizarre, on évite d’en parler !
- « Mais peut être pourrions nous imaginer que le slogan OnlyLyon soit utilisé à l'international pour attirer touristes et investisseurs tout en utilisant ici, dans la métropole, mais à leur intention le même slogan en français ? Seulement Lyon ! », dires-vous enfin. Cette façon de penser, valide le fait que notre langue n’est plus une langue internationale, et c’est bien-là le piège dans lequel l’anglosphère veut nous faire tomber. Non, la langue française est une langue internationale et nous n’avons pas à céder là-dessus. L’ONU reconnaît six langues internationales qui sont l'anglais, l’arabe, le chinois (le mandarin) l’espagnol, le français et le russe. Il faut donc se battre pour préserver cette diversité. De plus, parler l’anglais pour l’international et le français à la maison, n’est pas sans rappeler le processus qui a conduit les langues régionales de France à leur disparition. À l’époque, dans les provinces françaises, on s’est mis au français pour se rapprocher de la langue du pouvoir à Paris, tout en gardant la possibilité de continuer à parler « régional » à la maison, et on voit aujourd’hui où cela a mené. Les Français ont la mémoire courte, mais tout de même !