Deux ans jour pour jour après la mort du capitaine de police Frank Labois, la ville de Lyon lui a rendu hommage en nommant une allée du 8e arrondissement à sa mémoire. La plaque dévoilée ce jeudi 13 janvier doit permettre de se souvenir de l’homme et de son "sacrifice", alors que les suspects arrêtés dans le cadre de sa mort attendent d’être jugés.
Le temps passe, mais Lyon n’oublie pas ceux qui sont tombés au service de ses habitants. Deux ans jour pour jour après la mort du policier Frank Labois, hissé au grade de capitaine à titre posthume, sa famille, ses amis et ses collègues aux côtés du maire de Lyon, Grégory Doucet, et du préfet du Rhône Pascal Mailhos, se souvenaient une nouvelle fois d’un homme "mort pour la France".
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Au mois de juillet 2021, le conseil municipal de la ville de Lyon avait décidé de rendre hommage au policier de 45 ans décédé lors d’une opération visant à stopper des voleurs de fret en janvier 2020. Les élus lyonnais s’étaient alors accordés pour donner son nom à une allée du 8e arrondissement, car pour reprendre les mots du maire de Lyon : "Frank Labois était là pour nous et je voudrais que la ville de Lyon soit toujours là pour lui".
C’est par un froid glacial et un ciel grisonnant, ce jeudi 13 janvier, que la plaque de l’Allée Frank Labois, a finalement été révélée devant une foule d’officiers, de gardiens de la paix et de membres de son ancienne unité du Groupe d’appui opérationnel (GAO), une unité d’élite spécialisée dans la lutte contre la délinquance et le crime organisé.
Une nuit tragique
Avec émotion, quelques minutes avant de dévoiler cet hommage, qui doit permettre aux Lyonnais "de ne pas oublier", le préfet du Rhône, Pascal Mailhos, est revenu avec émotion sur la soirée qui a coûté la vie à Frank Labois. "Il est deux heures du matin et comme toujours le GAO est sur le pont, prêt à intervenir. Il a tous les renseignements, des malfaiteurs, un fourgon suspect, un signalement. Le véhicule attendu surgi de la nuit, il est bloqué, cerné, dans l’impossibilité de bouger. Mais il parvient à se frayer un passage et, malheureusement, Frank Labois est sur sa route. Le fourgon ne s’arrête pas, ne se détourne pas, il fonce et commet l’irréparable. Un acte inqualifiable, abject, odieux. Deux jours plus tard, Frank Labois succombe à ses blessures au terme de son dernier combat qu’il a mené vaillamment".
"Il avait fait le choix de regarder en face ce que la société peut avoir de part d’ombre, l’injustice, la violence et le crime dont il fut victime", Pascal Mailhos, préfet du Rhône
Deux ans plus tard, au moment de se souvenir, "l’incompréhension, la tristesse et l’indignation" sont encore vives dans les rangs des personnes réunies en la mémoire de celui qui "avait fait le choix du courage, de l’abnégation, du don de soi. Le choix de regarder en face ce que la société peut avoir de part d’ombre, l’injustice, la violence et le crime dont il fut victime", a souligné le préfet dans un discours poignant.
Un symbole
Alors, "à l’heure où trop souvent ils [les policiers, NDLR] deviennent des boucs émissaires de tout ce qui n’est pas parfait dans notre organisation sociale", selon Grégory Doucet, "il est bon que l’on entende son nom et que l’on se souvienne de son sacrifice, qui est force de symbole". L’occasion pour l’élu écologiste et le préfet d’évoquer également le besoin de "minimiser le danger pour les forces de l’ordre et de ne pas les exposer inutilement".
"Il est bon que l’on entende son nom et que l’on se souvienne de son sacrifice, qui est force de symbole", Grégory Doucet maire de Lyon
Au temps du souvenir succédera, l’heure de la justice. "Ses assassins ont eu beau se cacher ils ont vite été arrêtés, ils sont aujourd’hui derrière les barreaux et seront jugés", lâche le maire de Lyon, avant que Pascal Mailhos n’évoque lui aussi le sujet, brièvement, en déclarant que "justice sera rendue". Alors que deux ans ont passé depuis cette nuit tragique, le préfet invite à la patience : "Il faut un peu de temps pour que les choses soient faites de la meilleure façon possible, pour la famille, ses camarades, la société et le pays".
Une affaire pas encore jugée
Aux dernières nouvelles, il y a un an, trois suspects, dont le conducteur du fourgon, étaient mis en examen et placés en détention provisoire dans l’attente de leur procès. Relancé à plusieurs reprises sur l'avancée de l'affaire et une éventuelle date pour le procès, le parquet de Lyon n'a pas donné suite à nos sollicitations.
Pendant ce temps, à entendre Pascal Mailhos, la "lumière" de Frank Labois "continue de briller, car jamais la France n’oublie ceux qui la servent".
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