POUR ou CONTRE la taxe carbone ?

Un signal clair lancé en direction des écologistes avant les régionales. Le débat lancé par cette annonce porte avant tout sur le principe de la taxation qui viendrait soit complexifier soit alourdir un système fiscal, ou encore sur son montant jugé trop faible (17 euros). Réactions de responsables politiques locaux.

POUR

Emmanuel Hamelin, conseiller municipal Lyon (UMP) : " Je suis évidemment pour la taxe. Les enjeux environnementaux aujourd'hui sont importants. Ils sont partagés par beaucoup de nos concitoyens. Tout le monde a pris des engagements pendant les présidentielles sur cette taxe qui est en réalité le moyen que l'on donne à notre ambition environnementale. Pour inciter à ça, on a pris des engagements, au niveau international, sur la réduction des gazs à effet de serre ; et la taxe carbone n'est ni plus ni moins un moyen de tenir nos engagements. J'entends les critiques, les cris de la gauche qui s'était engager sur la taxe carbone, et qui aujourd'hui la trouve injuste... J'ai deux arguments. Le premier c'est que quand on prend un engagement, on le tient. Ce qui n'est pas le cas. Et deuxièmement, elle n'est pas injuste dans le sens où il y aura une redistribution en direction de ceux qui sont en situation sociale difficile, ou qui sont dans des secteurs où les économies d'énergies sont compliquées. "

INSUFFISANT

Pierre-Alain Muet, député du Rhône (P.S.) : Cette demi-mesure mal compensée est une occasion ratée de répondre à la fois à l'urgence écologique et à l'urgence sociale en corrigeant les deux défauts de notre système fiscal qui à la fois trop peu redistributif et trop peu écologique. Une contribution climat-énergie efficace (32 €) et concernant aussi l'électricité pourrait être mise en place en la compensant par un " chèque vert " beaucoup plus élevé pour les ménages modestes. Cette réforme pourrait être pérennisée dans le cadre d'une vraie réforme de notre fiscalité des revenus fusionnant la CSG avec l'IR pour rendre l'ensemble progressif en diminuant les prélèvements sur les ménages modestes.

Gérard Leras (Groupe verts Rhône-Alpes) : " L'annonce du jour démontre à quel point le Président n'est pas éco compatible. Cette taxe ne s'attaque pas véritablement au problème énergétique et pire, favorise le recours au nucléaire ! Pour modifier les comportements des français, l'Etat doit donner les moyens d'agir aux différentes collectivités en matière de transports (tarification TER attractive, maillage fret), de logement (sobriété énergétique de bâtiments), d'agriculture (structuration des filières locales...) via les recettes de cette taxe. "

CONTRE

Cyrille Isaac-Sibille, Président du Modem Rhône : " Je trouve que la France est un pays qui ne s'améliore pas. On a un système qui est hyper-compliqué. Tout le monde dit qu'il faut le simplifier. Et à la première réforme, qu'est-ce qu'on fait, on le complexifie encore plus. Sur le fond, bien évidemment qu'il faut s'occuper du problème du carbone. On est bien d'accord qu'il y a des subtilités à faire. Par exemple, c'est injuste parce qu'on dépense du carbone de manière obligatoire pour son travail. Et puis on peut en dépenser pour ses loisirs. Il n'y a aucun distinguo entre la production de carbone obligatoire (transports) et la consommation pour les loisirs. Et d'autre part, c'est quand même extraordinaire de faire payer une taxe pour la redistribuer. Je ne sais pas si quelqu'un comprend. Une fois de plus, ce sont les classes moyennes qui vont être touchées. En outre, on pénalise les gens qui consomment mais on ne gratifie pas les gens qui enlèvent du CO2 : quand vous faîtes pousser des plantes, vous extrayez du CO2. Les pollueurs devraient être payeurs. Au contraire, les assainisseurs devraient avoir un bonus... Si vous prenez l'avion pour des raisons professionnelles, ou que vous vous déplaciez pour des vacances dans les îles, ce n'est pas pareil. Mais tout le monde est taxé de la même manière. "

Jean-Jack QUEYRANNE, président du conseil régional Rhône-Alpes a réagit hier par communiqué :" Il faut appeler un chat un chat : cette taxe carbone est bien un nouvel impôt. Il est le produit du dogmatisme écologique et de l'opportunisme sarkoziste. Qui bénéficiera de la compensation intégrale annoncée par Monsieur Sarkozy, alors qu'il s'agit de faire payer tous les ménages, à la place des entreprises, et ce, afin de compenser la suppression de la taxe professionnelle ? Quant à la politique environnementale, elle n'est que " Gribouille " : d'un côté, la prime à la casse pour inciter à changer d'automobile, de l'autre la taxe carbone pour en pénaliser l'usage. Par contre, TOTAL sera une nouvelle fois exonéré de toute contribution alors que ses profits représentent le triple du produit attendu de la taxe carbone. Il y aurait eu là une belle manière de rappeler que l'exigence écologique ne peut ignorer le respect des droits de l'Homme et de la démocratie, au moment où des informations, particulièrement inquiétantes, proviennent de Birmanie et du Gabon. "

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