Sauvé de justesse de la disparition fin février grâce à son placement en redressement judiciaire, l’Asul Lyon Volley va quitter le championnat professionnel la saison prochaine pour garantir sa survie.
Club de volley mythique de la capitale des Gaules, l’Asul Lyon n’est pas passé loin de disparaître 78 ans après sa création. Sauvée de la liquidation judiciaire à la barre du Tribunal de commerce de Lyon grâce à son placement en redressement judiciaire fin février, l’institution lyonnaise cherche depuis les clés de sa survie.
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Bien aidé en cela par les collectivités, le club a vu la Ville de Lyon lui accorder une subvention annuelle de 140 000 euros (dont le montant est toutefois conditionné au maintien en redressement judiciaire) ce jeudi 11 mai lors du conseil municipal et la Métropole de Lyon s’est de son côté engagée à lui renouveler son soutien à hauteur de 70 000 euros. Une réunion est d’ailleurs prévue ce vendredi entre les collectivités et les responsables du club pour aborder les projets sur trois ans et tenter de trouver un partenariat. En attendant, pour le prochain exercice budgétaire, l’ASUL Lyon disposera bien de 210 000 euros de subventions publiques, soit "60 à 70% du budget de fonctionnement du club", confie avec un certain soulagement Norbert Badez, le directeur nommé après la dépose de l’ancien conseil d’administration.
35 à 40 000 euros de contrats pro par mois
À l’entendre, le redressement judiciaire entamé fin février "se poursuit bien, l’administrateur judiciaire avait un premier mandat de six mois et on a avancé l’audience à fin juin". Le travail mené par ce dernier a toutefois amené le club à revoir ses ambitions sportives. "On va être obligé de quitter le niveau professionnel", souffle Norbert Badez, avant d’ajouter "c’était une évidence dans la gestion du club pour réduire les dépenses. Nous n'avions pas les moyens d’y rester sans un financeur privé qui puisse compléter les aides que l’on reçoit de la part de la mairie et de la Métropole de Lyon".
"Sportivement on était capable d’être en pro, mais les finances du club n’étaient pas assez solides pour faire face aux coûts du jeu professionnels"
Norbert Badez, président de l'Asul Lyon Volley
Le club va donc se séparer, à l’issue de la saison, de ses 19 contrats de joueurs professionnels afin de "réduire ses frais" et de repartir "sur une saison amateur en essayant d’avoir un niveau national. Tout en gardant nos équipes jeunes, puisqu’en tout une quarantaine d’équipes jouent à l’Asul des M13 aux M21, des garçons, des filles, du loisir et du para volley". Soit de sacrées économies à la clé pour l'Asul Volley, puisque "ces 19 contrats professionnels représentaient une masse salariale de 35 à 40 000 euros par mois", pour payer les salaires, les loyers des joueurs et quelques avantages de repas et de transports. Soit un coût annuel très important pour le club dont la majorité des revenus est issue de ses 210 000 euros de subventions publiques et des quelques 60 000 euros collectés chaque année grâce aux cotisations de ses plus de 400 adhérents.
Au moins trois ans en amateur
Dans les faits, si Norbert Badez avance cette rétrogradation comme une nécessité pour sauver le club, celle-ci était de facto rendue obligatoire par le règlement de la Fédération nationale de Volley, qui impose une descente de deux divisions en cas de redressement judiciaire. Soit un passage de Ligue B (le deuxième niveau professionnel) à Nationale 2 (le deuxième niveau amateur). À en croire, le président de l’Asul Volley, le choix ne serait toutefois pas encore arrêté sur ce dernier point. "On doit discuter avec eux, mais on a écrit au président de la fédération de volley et à la ligue pour plaider une descente en Élite (National 1) plutôt, qui est le meilleur niveau amateur", explique Norbert Badez. Ce dernier est en effet persuadé de pouvoir présenter une équipe compétitive grâce aux joueurs qui évoluent actuellement dans une autre équipe du club alignée en National 3, les éléments du centre de formation et de l’équipe des moins de 21 ans.
"La dette sociale qui représente environ 130 à 140 000 euros et il y a aussi les créances"
Norbert Badez, président de l'Asul Lyon Volley
En revanche, et même si le club retrouve le niveau nécessaire sans ses contrats professionnels, pas question de remonter en pro avant plusieurs années. "On est convaincu qu’il faut rester en amateur pendant au moins 3 ans pour vraiment avoir remboursé une très large partie de la dette et reconstituer un petit fond associatif qui nous permette d’avoir une gestion bien plus facile du club", justifie Norbert Badez, qui estime que sous la précédente présidence "le club est monté trop vite en pro".
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Avant toute chose, l’Asul Lyon devra toutefois valider sa deuxième audience devant la justice, pour confirmer les avancées effectuées, puis apurer ses dettes. Soit le remboursement d’une dette sociale d’environ 130 à 140 000 euros aux AGS, puis des créances dont le montant est encore en cours d’évaluation par le mandataire judiciaire.