Pour une nouvelle gare TGV aux Sept-Chemins

À l’horizon 2028, une nouvelle gare au cœur de la future métropole lyonnaise, véritable alternative à la Part-Dieu.

La saturation de la gare de la Part-Dieu et de son quartier ne trouvera de solution à long terme dans les projets en cours, même celui comprenant une gare souterraine.

L’association Sauvegarde et Embellissement (SEL) a proposé il y a près de trois ans dans son bulletin n° 96 de février 2011 un projet de nouvelle gare TGV aux Sept-Chemins (Bron) pour la résolution du problème du nœud ferroviaire lyonnais dans le long terme. Ce projet sort des sentiers battus et offre une vision radicalement nouvelle de l’agglomération lyonnaise.

Une nouvelle gare centrale pour la métropole

Alternative au projet de voies souterraines de la Part-Dieu et compte tenu du développement de l’agglomération à l’est, il faut comprendre que cette nouvelle gare serait au centre d’une agglomération dont le “nouveau” périphérique serait la rocade A46. Elle appelle la construction d’une nouvelle rocade ferroviaire LGV, construite en tranchée couverte depuis Rillieux (ou depuis le canal de Jonage) jusqu’à Saint Priest, tangente à l’agglomération dense, le long du tracé du boulevard urbain Est (BUE), avec très peu de déconstructions en surface. Cette solution évitera notamment l’inconvénient des anciennes voies ferrées tranchant le tissu urbain (quartiers “derrière les voûtes”).

La future gare implantée aux Sept-Chemins se situerait près d’Eurexpo, de l’aéroport de Bron (vaste réserve foncière), sur le tracé du T5 et d’un futur T8 (Vénissieux/Vaulx-en-Velin), dans l’axe de la route de Genas, à 6 km de la gare de la Part-Dieu.

Un nouveau métro/RER

Sur cet axe, le projet de métro/RER de Saint-Paul à la Part-Dieu serait prolongé jusqu’à l’hôpital Femme-Mère-Enfant, Terraillon et la gare des Sept-Chemins, voire Eurexpo. Il pourrait s’agir d’un tram-train en continuité avec les lignes de l’Ouest. À l’est, il pourrait se connecter à la ligne Rhône-Express (donc desservir l’aéroport Saint-Exupéry) via le Grand Stade. Aux Cordeliers, une branche de ce métro/RER pourrait partir vers Perrache, la Confluence, la Mulatière (et de là vers Sainte-Foy par un funiculaire), Oullins et le sud-ouest de l’agglomération constituant un véritable réseau intergares empruntant les voies SNCF à partir de Perrache.

L’Est lyonnais structuré

Cette solution serait sans doute moins chère que celle de la “gare souterraine à la Part-Dieu” dans une perspective de plus long terme. Construite à l’horizon 2028 (mise en service du Lyon-Turin après d’autres lignes européennes à grande vitesse), la répartition des trafics TGV et TER entre les gares de la Part-Dieu et des Sept-Chemins resterait à définir. Le quartier de la future gare des Sept-Chemins pourrait être un nouveau quartier d’affaires à l’extrémité sud-est du Carré-de-Soie, à 10 minutes de la Part-Dieu, à 15 minutes de la Presqu’île, à 20 minutes de la Confluence, à 5 minutes du Grand Stade et à 20 minutes de l’aéroport Saint-Exupéry. Ce serait donc l’occasion d’un grand projet d’urbanisme structurant et valorisant l’Est lyonnais en densifiant la première couronne jusqu’à l’A46 pour éviter l’étalement urbain au-delà.

Et pourquoi pas ?

Et pourquoi pas un couplage de la nouvelle rocade TGV avec le contournement Est de l’agglomération lyonnaise (CFAL) ? Et pourquoi pas une exposition internationale sur Chassieu/Charpieu, de la gare à l’A46 ? Et pourquoi pas une cité des sciences et techniques consacrée à la transition énergétique ? Et pourquoi… ne pas profiter d’un effet de synergie ?

---

Jean-François Maillet est l’un des administrateurs de l’association de défense du patrimoine Sauvegarde et Embellissement de Lyon.