Depuis 2009, l'association lyonnaise "Courir pour Elles" contribue activement à la lutte contre les cancers féminins. Ce dimanche 27 mai, au parc de Parilly, ce sont 16 000 femmes qui vont participer à un événement devenu incontournable.
Que de chemin parcouru. Depuis 2009, date de la création de l'association, "Courir pour Elles" a franchi les étapes. Une par une. "A la base, c'était un projet familial, une structure 100 % bénévole qu'il a fallu professionnaliser en embauchant du personnel*", explique Sophie Moreau, la cheville ouvrière de "Courir pour Elles". Nous avons également mis en place un comité d'éthique indépendant qui reste très attentif aux dépenses. On se doit d'être transparent." Depuis la première édition en 2010, plus de 700.000 euros ont été récoltés et ont permis de mettre en place des programmes de soins de supports dédiés aux femmes. Concrètement, l'année dernière, 600 patientes du centre Léon Bérard et de l'hôpital Lyon-Sud ont pu bénéficier de séances d'activité physique adaptée (APA). "On ne demande pas aux gens de devenir champion olympique mais de marcher au minimum 30 minutes par jour, rappelle le cancérologue Thierry Philip. On a des preuves concrètes qu'on peut diminuer certains cancers. Clairement, il y a une différence de survie pour celles qui font du sport et celles qui n'en font pas." Et d'ajouter : "Le meilleur médicament contre la fatigue c'est l'activité physique. Ça devrait être un médicament remboursé par la sécurité sociale."
"Pas une simple course mais un mouvement !"
L'ancien maire du 3e et actuel parrain de l'association lyonnaise appuie volontairement où ça fait mal, puisqu'en France, il n'existe aucun financement public pour les APA. En clair, sans "Courir pour Elles", toutes ces femmes atteintes d'un cancer ne pourraient pas suivre des cours de gymnastique (yoga, pilates, gym nordique...). "Nous avons cet événement du 27 mai mais nous menons, tout au long de l'année, des actions de sensibilisation dans les collèges et les hôpitaux. On veut vraiment faire un pied de nez à la maladie alors on met toutes les chances de notre côté", insiste Sophie Moreau. La prévention toujours la prévention. "On n'en parle pas assez, souffle Thierry Philip. Ceux qui viennent nous dire qu'il faut lutter contre la pollution, la cigarette à la bouche, ce n'est juste pas possible." Une prise de conscience nécessaire qui incite "Courir pour Elles" à se mobiliser. Toujours et encore. "Comme j'aime dire, Courir pour Elles n'est pas une simple course, c'est un mouvement, confie l'énergique Sophie Moreau. L'année prochaine, pour la 10e édition, on aimerait dépasser le million d'euros de dons. Il y a un beau projet avec la Coupe du monde de football féminin, on va aider à remplir le stade de Décines en poursuivant notre travail de prévention. Puis d'ici cinq ans, nous souhaitons faire des petites sœurs à Bourg-en-Bresse et à Roanne". On l'aura compris, la bataille contre les cancers féminins ne fait que commencer.
* 2 salariés à plein temps et 1 à mi-temps
Plus d'infos : courirpourelles.com