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© Laurent Cousin

Pourquoi le Grand Lyon veut rendre la ville perméable à l'eau de pluie

La Métropole de Lyon a signé lundi 5 septembre un nouveau contrat de trois ans avec l'agence de l'eau Rhône-Méditerranée-Corse. Avec un objectif : retrouver un cycle de l'eau plus naturel en ville. Explication.

À travers la grande baie vitrée du siège de l'agence de l'eau Rhône-Méditerranée-Corse dans le quartier de Gerland à Lyon, le visiteur voit la confluence du Rhône et de la Saône. En arrière-plan, une file de véhicules enjambe les flots en empruntant le pont de la Mulatière. Un tableau qui résume bien la mission de l'agence : préserver la qualité de l'eau dans un environnement urbain.

Lundi 5 septembre, derrière ces vitres, la Métropole de Lyon a signé un nouveau contrat de trois (2022-2024) avec l'agence de l'eau Rhône-Méditerranée-Corse. Le grand changement avec la feuille de route précédente ? L'objectif de ce contrat marque un changement de paradigme : il s'agit désormais d'éviter la dégradation des milieux aquatiques et non plus de mener des actions curatives pour "réparer" ces dégradations.

Ce programme d'action est porté par la Métropole avec 13 communes du territoire, quatre bailleurs sociaux, l'Université de Lyon, le groupe SERL (Société d'équipement et d'aménagement du Rhône et de Lyon), l'organisme de transports Sytral, ainsi que le SMIRIL (Syndicat m(Syndicat mixte du Rhône des îles et lones).


"Avec les sols imperméables, on a "réussi" à faire de l'eau une ressource polluante"

Laurent Roy, directeur général de l'agence de l'eau Rhône-Méditerranée-Corse


La première ambition de la Métropole de Lyon est de rendre les sols de la ville plus perméables pour éviter que l'eau de pluie ne se charge de polluant en ruisselant sur des sols pollués. "Avec les sols imperméables, on a "réussi" à faire de l'eau une ressource polluante", constate Laurent Roy, le directeur général de l'agence de l'eau Rhône-Méditerranée-Corse.

Le président de la Métropole de Lyon Bruno Bernard signe le nouveau contrat avec l'agence de l'eau Rhône-Corse-Méditerranée, le 5 septembre 2022.

Au total, sur les 100 millions d'euros de budget, plus de la moitié (54 millions d'euros) sera consacrée à la gestion des eaux pluviales. Concrètement, la Métropole vise de désimperméabiliser 130 hectares d'ici 2024 et 400 hectares à l'horizon 2026 (qui marque la fin de mandat de la majorité écologiste). "Les actions de désimperméabilisation sont vraiment le point central de ce contrat. Si l'eau s'infiltre, elle devient une ressource. On sort du paradigme hygiéniste du 19e siècle", souligne Laurent Roy.

"Il y a de nombreux projets de désimperméabilisation", pointe Bruno Bernard, le président de la Métropole de Lyon. L'élu écologiste explique, par exemple, que les revêtements des futures Voies cyclables lyonnaises seront perméables à l'eau de pluie. "Des matériaux poreux seront posés à la place du goudron", promet t-il.


"La sécheresse d'une rare intensité de cet été rappelle l'urgence de la préservation des ressources en eau"

Pascal Mailhos, préfet du Rhône


Une meilleure infiltration de l'eau permettra aussi de réduire l'assèchement des sols en cas de sécheresse. Présent à la cérémonie de signature du contrat, le préfet du Rhône Pascal Mailhos a rappelé l'enjeu de mieux maîtriser cette ressource. "La sécheresse d'une rare intensité de cet été rappelle l'urgence de la préservation des ressources en eau. Mais il ne faut pas s'arrêter à la quantité. On n'a pas suffisamment perçu que l'eau était un enjeu commun et en partage pour tous les usages".

En désimperméabilisant 130 hectares d'ici 2024, la Métropole peut donner l'impression de rendre propre une goutte d'eau dans un océan de flots pollués. Mais le changement de paradigme est quelque chose de très important selon Laurent Roy. "130 hectares, c'est encore assez peu. Mais c'est très important pour l'effet d'entraînement que ça peut provoquer derrière. La logique sera désormais de ne plus imperméabiliser les sols", conclut le directeur de l'agence de l'eau Rhône-Méditerranée-Corse.

Devant le siège de l'agence, sur la rive gauche du Rhône, le terrain appartenant à cet organisme public, qui est sous la tutelle du ministère de l'Ecologie, est un espace vert non bétonné sur lequel ont été plantés des arbres et des plantes. L'exemple est donné.

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