Si le climat lyonnais semble encore bien loin de la saison estivale, il faudra bien faire passer les montres à l'heure d'été dans la nuit de samedi à dimanche. Mais quelles sont les raisons de ce changement d'heure au juste ?
Cette nuit les horloges passeront directement de 2 heures du matin à 3h01. Passage à l'heure d'été oblige, la nuit sera écourtée d'une heure. Cela dans le but de réaliser des économies d'énergie. Adapter au mieux les heures d'ensoleillement à celles d'activité humaine, voilà l'idée. Cela afin de limiter les pics de consommation matinaux notamment. Des mesures qui permettraient d'économiser 440gwh d'électricité et d'éviter 44000 tonnes d'émission de CO2, d'après l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME). L'équivalent d'une ville de 800.000 habitants.
Une illumination de Benjamin Franklin
L'idée de ce changement d'heure aurait pu ne jamais voir le jour sans une insomnie de Benjamin Franklin. Derrière la vitre de son hôtel parisien par un petit matin d'été, l'ambassadeur américain en panne de sommeil s'apperçoit que les rues sont désertes aux premières heures du jour. Pragmatique, ce dernier pense à toutes les bougies et bouts de chandelles qui pourraient être économisés en décalant les horloges. Une idée reprise un siècle plus tard par un scientifique néo-zélandais du nom de Georges Vernon-Hudson et finalement appliquée pendant la première guerre mondiale. A cette époque il s'agit d'économiser un charbon rendu précieux par l'effort de guerre. Bis repetita entre 1939 et 1945. Mais la paix revenue, l'heure d'été n'est pas reconduite.
Des soucis de transports aux frontières
Elle est réintroduite en 1966 en Italie. Dix ans plus tard, le 28 mars 1976, les Français sautent le pas et remontent leurs aiguilles. C'est alors une mesure du plan "On n'a pas de pétrole mais on a des idées", qui cherche à effectuer des économies d'énergie après le choc pétrolier de 1973. Une nouveauté alors assez incompréhensible. Avec quelques couacs à la clé, en zones frontalières notamment. Les perturbations engendrées en matière de transport conduiront à une harmonisation européenne en 1998. Ce dispositif connaît son lot d'opposants, notamment l'Association contre l'heure d'été (ACHED). Le dispositif est jugé passéiste par ses détracteurs qui mettent en avant les innovations technologiques telle l'ampoule à LED pour démontrer l'inutilité supposée du passage à l'heure d'été. D'autres opposants pointent la perturbation des rythmes biologiques qu'induit ce changement.
