Dominique Baudis, ancien journaliste et député UMP était à Lyon ce vendredi. Il rencontrait ses 45 délégués territoriaux en Rhône-Alpes, quatre mois après avoir absorbé la HALDE, la Commission nationale de déontologie de la sécurité, le médiateur de la République et le Défenseur des enfants.
Un bouleversement. Il y a quatre mois, Dominique Baudis, ex-député UMP et ex-journaliste était nommé Défenseur des droits par le Président de la République. Une fonction qui absorbait tout à la fois celle de Médiateur de la République, de Défenseur des enfants, de président de la commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS) et de président de la HALDE (ex Haute autorité de lutte contre les discrimination). Les deux dernières institutions disparaissant du même coup.
Dans le Rhône, l'affaire inquiète notamment, au début de l'année, les 9 délégués du médiateur de la République chargés de faire le lien entre les services publics et les usagers. Des bénévoles à la retraite inquiets de la possible dilution de leur dossiers parmi ceux de la Halde et du Défenseur des enfants. Sans compter l'augmentation anticipée du nombre de plaintes déposés devant la Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS) étant donnée qu'elle s'ouvre à la saisine des particuliers. Avant le 1er juin, seuls les députés pouvait la saisir. le nombre de plaintes déposées depuis juin a été multipliées par trois selon Dominique Baudis.
Quatre mois après la réforme, l'inquiétude des anciens délégués du médiateur de la République s'est révélée vaine. "La réforme nous a un peu bousculé. Elle nous rajoute du travail dans deux domaines, l'accueil des personnes qui viennent nous consulter pour des problèmes de discriminations et celui des personnes qui viennent consulter pour des problèmes liés aux droits des enfants. Mais on avait déjà une mission d'accueil", rappelle Françoise Bernillon, représentante régionale du réseau des délégués du médiateur. "A partir du moment où l'on n'a pas à traiter de dossier qui n'entre pas dans notre champ de compétences. Il n'y a pas de problème", estime-t-elle.
Dominique Baudis précise qu'en 2012 "tous les délégués du Défenseur des droits devront être en capacité de recevoir le public et de l'orienter, y compris celui qui ne relève pas de leur champ de compétence". Plusieurs séminaires de formation sont prévus dans ce but d'ici fin 2012.
Quant au coût de la réforme, la formation des délégués mise en rapport avec les économies réalisées grâce à la fusion des trois réseaux, il n'a pas encore été évalué. "Il sera évalué dans un an", promet une collaboratrice de Dominique Baudis. Cette année le budget annuel du défenseur des droits s'établit à 30 millions d'euros, soit le même montant qu'en 2010 pour les quatre entités fusionnées.