21h précise, le 24 mars, les 10 000 spectateurs présents (une poignée des jeunes et en majorité des quadras, quinquas et sexas sautillants) n'auront pas le temps de scander son nom longtemps que déjà l'ombre de Polnareff apparaît derrière un immense écran. Crinière peroxydée clairsemée, body-buildé et bedonnant, il entonne Je suis un homme. Si physiquement il accuse un peu le poids des ans, sa voix est restée intacte. Les envolées aigues de Goodbye Marylou, Lettre à France, Love me ou Ames Câlines donnent toujours le même frisson. On regrette seulement quelques arrangements trop rock FM alors qu'on se serait largement contenté de la pop symphonique et glam à laquelle il nous avait habitué dans les seventies.
Mais durant 2h15 on exulte de découvrir l'hallucinante succession de tubes et cette interprétation juste parfaite qui finit irrémédiablement par imposer le respect. Plus généreux que mégalo, Polnareff fait tout tout pour son public. Et comme pour rendre hommage à ses "10 000 choristes" hystériques qui ont su l'attendre pendant plus de trente ans, il ne cesse de les faire apparaître sur le reflet des lunettes géantes qui font office d'écran.
Après deux rappels et une version karaoké de On ira tous au paradis "et surtout Lyon", Polnareff conclue son show avec un instant magique où seul au piano, il rappelle qu'il est avant tout un musicien virtuose. Bouleversant et historique.
J. C.
Si d'aventures vous n'avez pas de billets pour ce soir, deux solutions s'offrent à vous. Acheter des places au marché au noir (les vendeurs à la sauvette sont nombreux autour de la Halle Tony Garnier). Sinon réservez pour son retour dans la région le 15 juillet à 21h30 dans le cadre magique du théâtre antique de Vienne.
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