L'unique lycée musulman sous contrat de France est dans le viseur de la préfecture du Rhône qui pourrait rompre son contrat. Sa direction sera reçue mi-décembre.
Le groupe scolaire Al-Kindi situé à Décines-Charpieu près de Lyon est dans le viseur de l'État. L'unique établissement scolaire musulman sous contrat de France depuis la rupture de contrat du lycée Averroès de Lille indique que la préfète du Rhône, Fabienne Buccio a engagé une procédure pour une "résiliation des contrats d'association liant le groupe scolaire à l'État". Sollicitée, la préfecture du Rhône confirme à Lyon Capitale qu'une procédure a été engagée, sans donner davantage d'éléments sur ses motifs.
"Un acharnement systématique"
La direction du lycée sera reçue le 12 décembre devant la commission académique de concertation. Dans un communiqué, la Fédération nationale de l'enseignement privé musulman s'inquiète d'un "acharnement systématique" des écoles musulmanes visées, selon son président Makhlouf Mamèche, par des "décisions disproportionnées" et "des contrôles intensifiés, en comparaison avec d'autres réseaux de l'enseignement privé".
Le 24 novembre après un séminaire, le Conseil des Mosquées du Rhône avait évoqué des "difficultés rencontrées par le lycée Al-Kindi". "Face à ces préoccupations, le CMR demande à son bureau de prendre des mesures pour accompagner cet établissement. Cela inclut des démarches auprès des autorités administratives afin de garantir son bon fonctionnement et de lui apporter le soutien nécessaire. Le CMR rappelle que la préservation de cette institution est essentielle pour continuer à offrir à ses élèves un cadre éducatif d’excellence et d’épanouissement", indiquit le CMR dans un communiqué.
Pour rappel, le groupe scolaire Al-Kindi a ouvert en 2007 à Décines-Charpieu à force de recours face aux refus du rectorat de Lyon. Il accueillir aujourd'hui 621 élèves, et 80 % de ses classes sont sous contrat.