Le projet d'un barrage sur l'Yzeron à Francheville, qui faisait débat depuis de nombreuses années dans l'ouest lyonnais, a finalement été abandonné. De nouvelles solutions sont à l'étude pour protéger les populations contre les inondations. Explications.
C'est un projet qui faisait débat depuis de nombreuses années dans l'ouest lyonnais. Un barrage de 23 mètres de haut et de 250 mètres de large destiné à lutter contre les crues de type centennale (une chance sur 100 de se produire chaque année). Un barrage sur l'Yzeron, à Francheville.
Le maire LR de Francheville, Michel Rantonnet, y était fermement opposé. "Francheville est l'une des communes les plus boisées de l'ouest lyonnais. Plus de 300 hectares sur 600 ne sont pas constructibles, classés en zone naturelle. En 2013, la ville de Francheville a signé avec la Métropole de Lyon la charte de l'arbre. Ce n'est pas pour en abattre aujourd'hui 2000 ou 3000. Abattre 3000 arbres à Francheville serait un désastre", nous expliquait mi-octobre Michel Rantonnet dans 6 minutes chrono, la quotidienne de Lyon Capitale.
"Abattre 3000 arbres à Francheville serait un désastre". Michel Rantonnet, le maire de Francheville, est fermement opposé au projet de barrage sur l'Yzeron. Un ouvrage imaginé pour lutter contre les crues de type centennal. #6mnchrono @Lyoncap @MonFrancheville pic.twitter.com/Lgl1QzQbII
— Lyon Capitale (@lyoncap) October 12, 2021
Le projet a finalement été abandonné par le Sagyrc (le Syndicat de Gestion de l’Yzeron et du Charbonnières). Jean-Charles Kohlhaas, le président du Sagyrc depuis un peu plus d'un an, qui est également vice-président de la Métropole de Lyon en charge des déplacements, mais aussi vice-président du Sytral, évoque un projet de barrage à Francheville "irréalisable", en terme "d'impact d'environnemental". "On a acté l'abandon de ce projet", ajoute-t-il. "Mais on n'a absolument pas abandonné l'idée d'augmenter la protection des populations contre les inondations. On veut construire un projet réaliste et réalisable" "On étudie ce qu'il est possible de faire pour voir ensuite ce qu'on met vraiment en oeuvre. L'objectif est d'arrêter de promettre aux population des choses réalisables et d'aller le plus vite possible pour réaliser des protections supplémentaires", affirme Jean-Charles Kohlhaas.
"La Sagyrc, ce n'est pas que la protection des inondations. C'est aussi deux sujets très importants : la gestion de la ressource en eau - il y a de plus en plus de pénurie d'eau dans la rivière - et aussi la qualité de la rivière et la problématique de la pollution (au fioul)", ajoute Jean-Charles Kohlhaas.
Des études lancées jusqu'en 2026 avec le début des travaux de gros aménagements dès 2026 ?
Sur la protection des inondations, un nouveau PAPI (Programme d'actions et de prévention des inondations), dit PAPI 3, est lancé par le Sagyrc. Avec deux volets complémentaires et de même importance
- le lancement d'un volet 1 prévention et réduction de la vulnérabilité (courant 2023)
- le lancement d'un volet 2 aménagements à réaliser sur le bassin versant (courant 2026), avec des études sur ce volet entre 2023 et 2026
"La gestion du risque d'inondation, c'est contenir l'eau autant qu'on peut. C'est le volet 2. On fait des aménagements qui empêchent l'eau de déborder. Et ensuite le volet 1, c'est gérer les débordements, soit en enlevant la vulnérabilité - quand ça déborde, ça ne vient toucher ni des personnes, ni du matériel - soit en ayant des dispositifs d'alerte, de surveillance, d'évacuation qui sont performants", explique Florestan Groult, vice-président délégué à la Prévention des inondations du Sagyrc, également conseiller métropole de Lyon,
"On commence à agir dès 2023. On ne perd pas de temps. On lance les études pour le volet aménagements dès maintenant. On ne veut pas fixer d'objectif inatteignable, le PAPI va notamment s'appuyer sur des études d'impact historiques, évaluer le dimensionnement possible du projet, recenser les surfaces de compensation pour évaluer la pertinence du projet par une analyse multicritères : coût, niveau de protection, impact environnemental, acceptation sociale", poursuit Florestan Groult.
Des zones possibles d'expansion de crues, la possibilité aussi d'arrêter les eaux en amont, et un autre barrage ?
Des études sont donc lancées jusqu'en 2026. Qu'est-ce qui pourrait être fait pour prévenir les inondations ? "Un certain nombre d'études ont déjà été faites. Mais tout n'a pas été creusé. On a deux dimensions : une première dimension, c'est tous les aménagements, mais pas que des barrages, qui peuvent permettre de gagner en niveau de protection contre les inondations. On est en train de recenser aussi des zones possibles d'expansion de crues, sur lesquelles on pourrait travailler. Ca ne veut pas dire que ça marchera. Pour l'instant, on étudie. Mais ça avait peu été étudié, pour ne pas dire pas du tout avant", avance Jean-Charles Kohlhaas. "Aussi, aujourd'hui, l'eau pluviale part très rapidement à la rivière. Quand on a des épisodes de pluie importants, cela vient gonfler la rivière. On travaille à arrêter les eaux pluviales en amont sur le territoire et à les réinjecter ensuite", poursuit le président du Sagyrc.
Et un nouveau barrage, est-ce possible ? A un autre endroit ? "On étudie la faisabilité d'un barrage, des retenues sèches, qui sont vides d'eau la plupart du temps. Pour voir s'il y a une possibilité de faire. On ne sait pas encore si on en fera ou pas. L'objectif c'est de faire ce qui est possible de faire. Ce qui est possible, c'est ce qui acceptable environnementalement et socialement, et surtout réaliste sur le plan financier. Quand on fait un ouvrage comme ça, on fait une analyse coût-bénéfice. Le bénéfice, c'est les gens qu'on protège - tant d'habitants, d'activité économique - et il faut que ça soit supérieur au coût environnemental et financier du projet", explique encore Jean-Charles Kohlhaas.
"Il y aura toujours un risque. L'objectif, ce n'est pas d'aller vite. C'est de faire"
Jean-Charles Kohlhaas, président du Sagyrc
Les discussions autour du barrage de Francheville ont duré des années. Pour finalement aboutir à l'abandon du projet. Et maintenant ne faut-il pas aller vite ? N'y-a-t-il pas un risque de tergiverser, de ne pas assez aller vite dans la réalisation d'un ouvrage ? "Il y a toujours un risque. Et il y aura toujours un risque. Quels que soient les aménagements qu'on a fait, et qu'on fera, on ne protégera pas les riverains contre tous les évènements climatiques. Les aménagements qui ont été faits protègent aujourd'hui les riverains d'Oullins, de Sainte-Foy et bientôt Francheville d'ici la fin de l'année, de tous les évènements qu'on a connus depuis 50 ans. Et on va essayer d'aller plus loin. Aujourd'hui, je ne sais pas quand va arriver un évènement catastrophique qui dépassera les ouvrages qu'on aura fait quels que soient les ouvrages réalisés et le temps qu'on mettra à les faire. L'objectif, ce n'est pas d'aller vite. C'est de faire. Et pour faire, il faut qu'on fasse quelque chose de réaliste et de réalisable. Le précédent projet n'était pas réalisable. On pourrait continuer à promettre. Mais dans 20 ans, il n'y aurait toujours rien de fait. Ce ne serait que de la promesse. Ce qui nous intéresse, c'est d'attaquer au plus tard les travaux en 2026", martèle Jean-Charles Kohlhaas.
Le président du Sagyrc tient à rappeler que "le Sagyrc travaille sur la protection des populations contre les inondations depuis de nombreuses années. Les travaux qui ont été faits ces dernières années et qui vont se terminer en 2022 à Francheville sont des travaux extrêmement conséquents. Un budget de près de 30 millions d'euros. Des travaux qui ont été faits nulle part ailleurs en France. On a supprimé deux voies de circulation sur une grosse départementale pour élargir le lit de la rivière. Si vous avez un exemple similaire ailleurs en France, je veux bien que vous me le donniez. Cela a permis d'élargir le le lit, de ralentir la rivière et du coup de protéger les populations inondables". La crue la plus importante, dans l'ouest lyonnais, remonte en 2003. Plus de 800 personnes avaient été touchées.
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POUR ALLER PLUS LOIN
Michel Rantonnet, le maire de Francheville, était l'invité de 6 minutes chrono, la quotidienne de Lyon Cap', en octobre 2021. Il est notamment revenu sur son opposition au projet de barrage.
Les khmers vont bien construire un barrage avec des bacs à compost !
Yzeron , Garon !!! le même mensonge Ce n'est pas un barrage de retenu mais un barrage écrêteur (Amortisseur)qui ne laisse passer QUE le volume d'eau que l'aval peut évacuer sans inonder les riverains.ou du moins en limitant les dégâts, L'eau en excès s'accumule derrière le barrage puis s'écoulera le phénomène pluvieux, souvent Cévenol aura cesser. Ceci a ses limites mais efficace .
Les études ?? sur le Garon débutées en 1996 reprise après la crue mémorable de 2005 qui a touchée Brignais, Montagny, Grigny, Givors. On parlait aussi d'un barrage écrêteur en amont,puis de bassins de rétention . C'est silence radio.
Que les élus prennent leurs responsabilités, ce sont eux qui accordent les constructions, habitat, gdes surfaces, qui imperméabilisent les sols par la même font enfler les volumes d'eau vers l'aval
"Abattre 3000 arbres à Francheville serait un désastre". C'est vrai , c'est moins désastreux d’inonder de centaines d’habitations , Baties bien avant qui n'avaient jamais subies pareilles inondations, la cause principale la construction anarchique de centres commerciaux et autres plateformes d'activités sur les zones d'expansions naturelles .
Tout ce dont vous vous plaignez, est liée à notre usage du fric.
C'est pour les taxes sur les entreprises et les taxes foncières, que des constructions sont faites en dépit du bon sens.
Le seul moyen de freiner correctement les flux d'eau de pluie, est de planter des arbres massivement, et évidemment d'arrêter d'artificialiser les terres (routes, etc).
une méconnaissance totale des solutions doublée d'un endoctrinement sectaire , voici le résultat,!!! tu viserai pas la place de gourou en chef , par hasard?
Je reprends en partie vos arguments sur la construction anarchique (en parlant de l'artificialisation des terres), et vous concluez que je dis n'importe quoi ?
😀
Il faut enlever Dacia/Renault (27 av de l'aqueduc de Beaunant) et le remblai où il est posé,
ainsi que l'Intermarché d'Oullins, 400 mètres en aval, pour créer des bassins d'extension des crues.
Idem pour les parkings, voire le magasin Carrefour de Francheville.
Tout cela représente quelques centaines de milliers de mètres cubes de bassins d'extension, enlevés à la rivière et qui lui permettaient de s'étaler sans dégâts quand elle était en crue.
Vous devriez proposer vos solutions aux élus plutôt que de relancer tout un programme tant celà semble simple à régler comme problème
Simple ? Vous imaginez le coût du dédommagement de ces trois commerces, avant même de commencer les travaux ?
Ce sont peut être des solutions, mais budgétairement inenvisageables (les ingénieurs bossant pour le Sagyrc les ont sûrement présentées aux élus)
Plus modestement, mais peut être est-ce déjà fait, les ponts doivent être calibrés assez larges pour ne pas arrêter d'embâcles (arbres déracinés, branches, notamment) qui les boucheraient et feraient encore plus déborder la rivière.
"Il y aura toujours un risque. L'objectif, ce n'est pas d'aller vite. C'est de faire" J.C Kohlhaas, président du Sagyrc
Comme pour le téléphérique au Sytral !
suite aux inondations Vallée du Garon les dossier barrage est mort et enterré contrairement à Pyrénées-Atlantiques. Construction d'un barrage écrêteur de crues ; !!
En s'implantant dans les zones d'expansion des rivières il ne fallait pas être devin pour réaliser les risques, Risques qui sont supportés en aval , les fautifs rarement impactés, ou si peu.
On attendra donc la crue millénaire celle qui fera de nombreuses victimes; ce ne sont pas les études qui manquent