Christophe Tostain, le PDG du Dauphiné Libéré, est à nouveau accusé de violences conjugales. Placé en garde-à-vue ce mardi 9 mars, il comparaîtra devant le tribunal correctionnel de Grenoble en novembre prochain.
Le PDG du Dauphiné Libéré, Christophe Tostain, a été placé en garde-à-vue ce mardi 9 mars suite à des accusations de violences conjugales. En février dernier, une femme avec qui il entretenait une liaison a déposé plainte, l'accusant de "violences ayant entraîné une ITT de moins de huit jours" sur "une conjointe, une concubine ou une personne liée par un pacs" explique le Dauphiné Libéré. Le quotidien précise que son PDG a été relâché à l'issue de son audition par les enquêteurs et qu'il comparaîtra le 4 novembre prochain pour répondre à ces accusations devant le tribunal correctionnel de Grenoble. En mai 2019, Christophe Tostain avait déjà été condamné par le tribunal correctionnel de Lyon pour des faits similaires. Il avait écopé à l'époque de six mois de prison avec sursis et d'une amende de 4 000 euros.
Au lendemain de la journée internationale de lutte pour les droits des femmes, l'annonce de ce nouveau jugement a ébranlé le Dauphiné Libéré. En attendant que la justice rende son verdict, c'est Phillippe Carli, le président du groupe EBRA, principal actionnaire du Dauphiné Libéré, qui assurera la direction du quotidien jusqu'à nouvel ordre.
Le Progrès "censuré" ?
Du côté du Progrès, appartenant également au groupe EBRA, pas un mot sur cette nouvelle affaire. Dans un mail interne, les élus syndicaux du quotidien affirment qu'il s'agit là d'une décision du PDG : "Cette information, qui serait presque cocasse si elle n’était aussi scandaleuse, les lecteurs du Progrès ne la liront ni dans nos colonnes, ni sur le site de leur journal préféré. Ainsi en a décidé le directeur de publication et PDG Pierre Fanneau, qui a pris la décision ce mardi 9 mars de censurer cette nouvelle sans doute trop dérangeante puisqu’elle concerne Christophe Tostain, le PDG du Dauphiné Libéré, journal voisin du groupe EBRA." Les élus syndicaux affirment par ailleurs avoir dû insister pour relayer dans les colonnes du Progrès la condamnation de Christophe Tostain en mai 2019. Pour eux, c'est la fois de trop : "Cette fois, cet acte de censure caractérisé, sur un sujet sociétal particulièrement sensible, est un coup de canif lamentable dans le nécessaire contrat de confiance entre une rédaction et son directeur. Comment, après ça, pourrons-nous continuer à traiter la question des violences conjugales en restant crédibles ?"