Un incendie s'est déclaré mardi matin dans un réacteur de la centrale «Superphénix» située à Creys-Malville dans l’Isère.
Selon l'AFP, un incendie s'est déclaré ce mardi peu avant 11 heures dans un réacteur à l'arrêt de la centrale nucléaire “Superphénix” située à Creys-Malville dans l'Isère. Le feu est parti dans un atelier de découpe d'une des cuves du réacteur qui a été mis à l'arrêt en 1996 et qui est actuellement démantelé. C'est la chute d'un projecteur qui a causé le départ des flammes. Le sinistre a été maîtrisé en 1h30 par les pompiers. D'après l'agence de presse, deux opérateurs ont été pris en charge après avoir été incommodés par les “fumées opaques” générées par l’incendie.
Selon EDF : “La ventilation du bâtiment du réacteur [...] est restée en permanence opérationnelle”. “Les mesures instantanées effectuées par EDF à la cheminée de l’installation et dans l’environnement du site n’ont montré aucun rejet radioactif dans l’environnement”, à souligné l’IRSN, dont les mesures n’ont pas “mis en évidence d’anomalie radiologique”.
D'autres relevés aux alentours vont être menés.
On découpe des cuves qui contiennent des matières radioactives, ça prend feu, et il n'y a pas eu de fuite ?
La transparence pour comprendre, n'est toujours pas là... 🙂
Des caméras de surveillance disponibles peut être ? Non ?
L'origine du départ de feu est clairement indiquée dans l'article : un projecteur ayant chuté (comment, c'est la bonne question a poser).
Un chantier de démantèlement comme celui ci se fait par étape. Avant de découper une cuve ou un circuit, il est vidé puis nettoyé autant que possible. Il subsiste toujours un reliquat mais c'est minime par rapport à ce qui peut circuler en charge. L'article indique une cuve de réacteur. On a donc affaire à une cuve ayant contenu du sodium liquide. Vu la dangerosité du sodium, celui ci a été purgé des cuves. Les résidus ont été passivés ensuite afin d'éviter toute réaction chimique intempestive. L'acier de la cuve à subit un flux neutronique important et est activé, c'est à dire qu'il est lui même radioactif. Toutefois, l'acier ne brule pas et n'est pas susceptible de relâcher significativement ses radioéléments.
Un tel chantier est dans la zone nucléaire du site et séparé de l'environnement par plusieurs barrières physiques (murs, filtres) et par la mise en dépression de l'installation (tout flux d'air provenant de l'extérieur ira vers l'intérieur). Le système de ventilation est prévu pour filtrer les relâchement de matières durant un chantier (une opération de découpe génère des poussières, comme chez nous avec une planche et la scie sauteuse).
Lors d'un incendie, le système de ventilation est conçu pour être robuste et continuer autant que possible sa fonction dans le local en feu, et aspirer tout rejet de celui ci dans les locaux alentours. Le flux d'air ainsi collecté passe par 2 a 3 niveaux de filtres, tous surveillés. En cas de risque d'agression des derniers filtres (pourtant résistants), la branche de ventilation correspondante est coupée.
Le processus décrit ici de façon simplifiée en quelques ligne prend du temps, plusieurs dizaine de minutes a plusieurs heures. Il est même possible que la puissance du sinistre soit assez faible pour éviter toute coupe (c'est souvent la cas).
Les pompiers sont intervenus 1h30, le temps de s'assurer que c'est éteint. C'est a dire qu'ils patientent afin d'etre sur que le feu n'a pas de risque de reprise.
Il faut donc comprendre que 1h30 d'intervention n'est pas "1h30 de bagarre intensive avec sa lance contre des flammes hautes de 20m" comme nous le voyons dans les films. Il n'y a qu'a voir la vitesse avec laquelle un binome éteint un feu de voiture développé (moins de 5min et je suis large).
L'évènement sera prochainement visible sur la base de donnée officielle ARIA, librement accessible.
https://www.aria.developpement-durable.gouv.fr/
Cherchez y "bugey" par exemple.
Bref, pour dire que pour ma part, je crains plus la vallée de la chimie et ses installations vétustes que nos centrales nucléaires.
Bonjour,
merci pour votre réponse détaillée de personne travaillant dans ce secteur,
mais...
le métal ça ne brûle pas ?
Au sens 1er du terme, peut être, mais découper des cuves radioactives entraine des combustions et je ne vois pas comment ce genre de cuve pourrait être "propre" de radioactivité.
Ensuite, si "........................deux opérateurs ont été pris en charge après avoir été incommodés par les “fumées opaques” générées par l’incendie.................."
alors qu'est-ce qui a généré ces fumées opaques ?
Non l'acier est incombustible.
Pour découper une cuve, il y a procédés possibles, certains produisant de la chaleur comme la torche a plasma. Mais ca ne provoque pas une réaction de combustion avec l'acier. L'article ne précise pas quel procédé est utilisé pour découper ces cuves.
Il faut bien comprendre que ce genre d'opération se pratique dans un sas monté en dur ou sur mesure sur le lieu.
Sas en dur
https://www.techni-contact.com/produits/7870-4471324-sas-de-confinement-nucleaire.html
Sas vinyle rose, souple (voir les images plus bas et l'étude de la ventilation)
https://www.edp-open.org/images/stories/books/fulldl/demantelement/3_2_conception_confinement_lafanech_re_porcheron.pdf
L'incendie provient alors de maniètes combustibles a proximité du chantier ou du sas lui meme mais pas de la cuve en cours de découpe. Celle ci est contaminée bien entendu. D'ou les précaution multiples de ventilation, sas, procédure, etc...
Encore une fois l'article n'apporte aucun élément permettant de se figurer du contexte exact. Le plus sage est d'éviter tout jugement hatif et sensationnel.
Enfin, les fumées sont générées par la combustion de matières combustibles. Il s'agit ici de la réaction chimique qu'on appelle vulgairement "le feu", sans rapport avec la radioactivité.
La réaction de combustion dégage des gaz (neutres ou nocifs en fonction de ce qui brule), des suies, de l'eau, ...
Il faut savoir que les morts ou blessés du aux incendies le sont par les fumées et non les flammes. C'est si fragile un poumon.
@le journaliste : Superphénix c'est 1 réacteur. Donc il ne faut pas dire "dans un des réacteurs de la centrale " mais "dans le réacteur de la centrale".