Comme pour l'Hôtel-Dieu, la rénovation de ce site se fera sans argent public. C'est la Sofade, alliée à l'Université Catholique, qui a gagné l'appel d'offre.
En avance sur les dates annoncées Jacques Gérault, préfet du Rhône, a annoncé ce mercredi la candidature retenue pour le rachat des prisons St-Paul et St-Joseph de Perrache. Sans beaucoup de surprise, c’est le projet proposé par Sofade et Ogic, partenaires notamment de l’Université Catholique de Lyon et l’OPAC du Rhône, qui a été retenu.
Dans son discours, le préfet a rappelé que le devenir des prisons avait d’abord été un "problème". L’idée d’un appel d’offre est venu avec le débat sur la valeur patrimoniale du site et la nécessité d’empêcher sa destruction. Un cahier des charges avait alors été élaboré en mars-avril 2009 en partenariat avec France Domaine. Il prenait en compte quatre critères dans le choix des candidatures : le prix, pour 40%, le respect du patrimoine pour 20%, l’intégration urbaine et sociale pour 20% et la qualité environnementale pour 20%. Le 29 octobre, il restait deux candidats en lice : le projet Sofade et le projet Icade. Avaient été éliminés des groupes comme Nexity, Pitch (casino Partouche) et le groupe Confiance.
L'ultime réunion technique avait lieu ce mercredi matin et c’est le projet de Sofade qui en est sorti vainqueur. Pourtant son offre était inférieure d’un million d’euros (25 millions pour Sofade, contre 26,3 pour Icade). Le préfet précise que pour un projet "qui se pense sur un siècle" il était important de "s’élever au-dessus d’une pure vision comptable." Les points forts du vainqueur : la meilleure préservation de l’architecture d’origine, datant du XIXe siècle, là où son concurrent prévoyait la destruction puis une reconstruction quasi à l’identique, sous forme de "pastiche" selon Jacques Gérault. Également le projet a pour lui un "coté novateur" : il recouvrira les façades originales des prisons d’une "seconde peau" faite de cuivre et d’aluminium, matériaux qui résistent mieux au temps.
L'Université Catholique héritera de 35.000 m² de plancher pour l'installation de son campus qui rassemblera 5000 étudiants et 1000 personnels (administratifs et enseignants). Ce projet permettra à la Catho de revendre son site de Bellecour, pas aux normes. Emménagement prévu en 2014. Pour le reste, 10.000 m² environ seront consacrés aux bureaux et services, contre 15.000 aux logements. Il s'agira à la fois de 90 appartements en accession libre, de 65 logements de type HLM et de 126 lits pour les étudiants. Sur la question des commerces, qui occuperont 712 m², il a été précisé que la volonté était de surtout dynamiser un quartier déjà commerçant en ne construisant pas de grande surface.
Face aux critiques qui avaient émergé concernant d’éventuelles subventions des collectivités locales, le préfet a tenu à préciser que ce projet se ferait "sans un sou de l’Etat ou des collectivités territoriales." Une promesse de vente a également été signée pour éviter les risques de désistements ultérieurs. Une seule question subsiste : celle du passage souterrain entre les deux prisons. Située sous la rue Delandine, cette voirie abrite des œuvres comme celle de Didier Chamizo, et n’a donc pas été vendue. Les fresques pourraient être déplacées hors du souterrain ou se voir dédiées un passage pour en permettre l’accès au grand public.