Le verdict du procès de l'affaire Axelle Dorier est tombé ce vendredi soir. Des heurts ont éclaté et un geste raciste aurait été aperçu. Une procédure est ouverte.
Vendredi 20 janvier, 20 h 49, cour d'assises du Rhône dans le 5e arrondissement de Lyon. Le verdict du procès de l'affaire Axelle Dorier, jeune femme de 22 ans renversée mortellement le 19 juillet 2020 à Fourvière, est tombé.
Le conducteur du véhicule, Youcef Tebbal, est condamné à 12 ans de réclusion criminelle pour "violences volontaires avec arme ayant entraîné la mort sans intention de la donner". Le passager, Mohamed-Amine Yelloule, est condamné à cinq ans de prison dont deux fermes, pour "non assistance à personne en danger".
Salut nazi ?
Une proche des accusés explose, hurle, pleure. Elle est au sol. Les policiers interviennent pour l'évacuer. Pendant ce temps, Théo, l'un des frères d'Axelle, disjoncte. Quelques heures plus tôt, il avait qualifié les réquisitions de l'avocat général (16 ans de prison ferme) d'"honteuses". "Sortez-là", hurle-t-il. Bayonnez-là. Qu'elle ferme sa gueule cette pute (sic)".
Il est évacué de la salle, Me Versini, avocat des parties civiles l'entraine hors de l'enceinte. Selon deux journalistes, Théo aurait effectué un salut nazi en sortant. La police confirme qu'une procédure est ouverte. Des membres de la cour auraient également vu le geste, "l'huissier m'a dit qu'il y avait eu un geste", tempère le conseil des parties civiles. "Cela viendrait confirmer quelque chose que je pensais. C'est que effectivement ils étaient d'extrême-droite. Il a de la chance que je ne l'ai pas su avant", lance Me Metaxas en sortie d'audience, rappelant notamment que l'accusé avait évoqué des "Skinheads" dans ses dépositions.
Heurts dans la salle des pas perdus
Le jeune homme a enfin brisé une vitre de l'enceinte, mais dément tout salut nazi. "J'essaye de temporiser l'aigreur, la rancœur et la colère de la famille Dorier", a assuré Me Versini à la sortie de l'audience. Et d'ajouter : "Théo est très très mal. Nous avons affaire à un jeune adulte qui est émotionnellement volcanique."
Pendant ce temps, dans la salle des pas perdus, une autre scène surréaliste se déroule. Alertés par les cris dans la salle d'audience, des personnes, dont des proches des accusés, tentent d'y entrer. Des heurts éclatent avec les policiers, qui doivent les évacuer.
Des identitaires déploient une banderole
Une troisième et dernière scène se déroule alors devant le palais de justice. Des militants d'extrême-droite du groupe identitaire "Les Remparts" déploient une banderole : "Youcef, Mohamed : assassins de mon peuple."
Après une plaidoirie hautement politique et religieuse, dans laquelle il a manié les mots "ensauvagement" et "barbarie" mieux qui quiconque, Me Versini est questionné sur son rôle dans les tensions extrême autour de ce procès. "Je ne fait que reprendre des articles de presse, je ne suis qu'un petit scribe", assure-t-il.
J'ai habité Lyon au milieu des années 90, c'était une magnifique ville. J'y suis revenu il y a quelques mois et si le centre est toujours très sympa, dès qu'on s'éloigne un peu, c'est difficile de se sentir en sécurité. On ne va pas parler de grand remplacement, mais on voit les dégâts d'une immigration incontrôlée et je trouve ça absolument tragique.
Pas étonné après mon passage de voir que les extrêmes montent de tous les côtés. Je ne vois pas comment on pourra se sortir de cette situation et rentrant dans ma campagne, je crois que je vais commencer à voter très à droite. Pour éviter que le cancer ne se répande, il faut malheureusement choisir le moindre mal.
"un geste raciste aurait été aperçu" Un seul ? Ouf !
La salle des pas perdus où a été jugé Klaus Barbie (1987) et la chambre des Assises où Claude Lelouch a tourné le film" "Tous ça Pour ça" (1993). En effet !
"L’hubris, c’est la malédiction des dieux quand, à un moment donné, vous devenez trop sûr de vous, que vous pensez que vous allez tout emporter", avait averti l'agrégé de lettres classiques. « Aujourd'hui, on vit côte à côte… Je crains que demain, on vive face à face » G. Collomb 2018. En 10 ans et 3 mandats présidentiels, la suite au programme!
Et on parlera aussi de ceux qui veulent jouer les héros justiciers...