Protoxyde d'azote : À Givors, le gaz hilarant ne fait plus rire

Le protoxyde d'azote ou "protox", gaz utilisé comme analgésique en médecine ou en cuisine notamment pour faire fonctionner les siphons servant à faire de la crème chantilly, voit son usage détourné ces dernières années. Pour une population parfois très jeune, ses propriétés euphorisantes sont prétextes à un usage récréatif. Il est si populaire que la préfecture de police de Paris le présente comme la troisième substance la plus consommée en France, après le tabac et l’alcool. 

"Depuis quelques temps, les services de la propreté m’alertent d’un ramassage excessif de bombonnes de protoxyde d’azote", explique Mohamed Boudjellaba, le maire divers gauche de Givors. Remarquant que la consommation substance psychoactive "prenait une ampleur importante, notamment dans les lieux où se retrouvent les jeunes", la municipalité de Givors a décidé d'agir. Un arrêté, pris le jeudi 27 juillet, interdit  "la détention, l’utilisation, l’abandon, la cession et la revente de protoxyde d’azote " sur la voie publique, "aussi bien par les mineurs que les majeurs", à des fins d’utilisation de gaz hilarant apprend Lyon Capitale, confirmant une information rapportée par le Progrès. 

"Ce n’est pas un gaz hilarant, mais un gaz qui peut tuer."

Mohamed Boudjellaba, maire de Givors

"Il y a ce sentiment que c’est récréatif, que l’on s’amuse, pourtant il y a des risques et des effets secondaires associés pouvant aller jusqu’à la mort" déplore l'élu. En effet, les autorités sanitaires alertent sur les dangers de cette pratique qui expose à deux types de risques majeurs. 

La Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (MILDECA) avertit de risques immédiats comme l'asphyxie, la perte de connaissance, la brûlure par le froid, la désorientation ou les vertiges. Il existe aussi des risques en cas d'utilisation régulière ou à forte dose comme l'atteinte de la moelle épinière, carence en vitamine B12, anémie et troubles psychiques.

Grosse saisie à Vénissieux

Cet arrêté survient quelques jours après une saisie de 21 tonnes de protoxyde d'azote dans un entrepôt de Vénissieux. 

La substance était déjà interdite à la vente aux mineurs et dans les débits d'alcool depuis le 1er juin 2021. La violation de cette interdiction est punie de 3 750 € d'amende. Le fait de provoquer un mineur à faire un usage détourné d'un produit de consommation courante pour en obtenir des effets psychoactifs est lui un délit puni de 15 000 € d'amende.