Benjamin Badouard, coprésident du groupe EELV à la métropole de Lyon © Antoine Merlet
Benjamin Badouard, coprésident du groupe EELV à la métropole de Lyon, sera le candidat de l’union dans la 4e circonscription du Rhône © Antoine Merlet
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Publicité en ville : les écologistes contraints de faire des concessions à Lyon

Militant du collectif Plein la vue  qui lutte contre la publicité en ville, Benjamin Badouard est passé de l’autre côté du miroir. Il copréside désormais le groupe des élus écologistes à la Métropole de Lyon. Ce 25 mars, journée mondiale contre la publicité et alors que la collectivité planche sur le nouveau règlement local de publicité, il liste les avancées, mais aussi les combats qui ne pourront être menés.

Lyon Capitale : Avant d’être élu en juin dernier, vous présidiez le collectif Plein la vue qui milite pour la réduction de la publicité en ville, un combat partagé avec les écologistes. Vous êtes désormais aux manettes et travaillez sur le nouveau règlement local de publicité. Allez-vous bannir la publicité à Lyon ?

Benjamin Badouard : La lutte contre la publicité est un combat historique des écologistes au même titre que la régie publique de l’eau ou la place de la voiture en ville. Nous mettrons le curseur le plus haut possible, mais il y a des règles nationales avec lesquelles nous devons composer. L’objectif n’est pas de supprimer tous les panneaux publicitaires, mais de réguler leur place dans l’espace public. Même si c’est trop à mes yeux, le centre-ville de Lyon est assez sobre en termes d’affichage publicitaire, au contraire des entrées de ville où je trouve que les panneaux publicitaires sont trop présents et défigurent ces territoires. Le contre-modèle, par exemple, c’est la RN6, la “route des meubles”. Il y a moins d’espaces d’affichages publicitaires qu’avant, mais la publicité est plus présente aujourd’hui au travers des écrans numériques que l’on voit dans le métro ou dans les vitrines de certains magasins. À l’heure actuelle, il y en a peu dans l’agglomération, mais le Grenelle de l’environnement, étrangement, autorise et favorise désormais leur déploiement. Juridiquement il est compliqué de les interdire, mais nous regardons comment nous pouvons éviter leur installation dans le prochain règlement local de publicité.

Que reprochez-vous à ces nouveaux panneaux publicitaires ?

Ils consomment déjà beaucoup plus d’énergie que les autres, via leur usage au quotidien et surtout via l’énergie produite tout au long de leur cycle de vie. Ils génèrent une pollution lumineuse. C’est aussi un problème de santé puisque nous savons que les écrans sont mauvais pour les enfants, causant des troubles de l’attention et du sommeil. Ces écrans sont plus intrusifs que les classiques. Le réflexe primaire quand vous voyez un objet qui bouge c’est de le regarder, et c’est le cas avec ces images vidéo. Ces écrans nous happent, il y a une sensation d’agression. Tout cela pour nous vendre du Amazon ou le dernier 4x4 à la mode. Il y a donc un problème global avec ces écrans numériques. Le collectif Plein la vue avait organisé une grande concertation auprès de 8 000 personnes l’an passé, 90 % étaient contre. La Convention citoyenne pour le climat l’a d’ailleurs confirmé en proposant l’interdiction pure et simple de ces écrans.

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