Vélos sur les berges du Rhône à Lyon

Qualité de vie, ce que proposent les candidats à Lyon

Lyon Capitale passe, à quelques jours du premier tour des municipales lyonnaises, le programme des candidats au crible sur des sujets du quotidien : propreté, loisirs, qualité de vie ou encore déplacement.

Urbanisme

Les années Collomb ont été rythmées par les grands projets : berges du Rhône, Confluence, Gerland ou encore Part-Dieu. Les friches à requalifier se raréfient et les candidats actuels ne prévoient pas de se lancer dans de nouveaux chantiers pharaoniques. Le plan de mandat de la Ville comme de la Métropole pour les six prochaines années est en grande partie déjà affecté par la poursuite des opérations initiées depuis 2001. La campagne se place donc dans une forme de continuité.

David Kimelfeld et Georges Képénékian veulent revoir à la marge le plan Part-Dieu et promettent d’honorer les promesses que Gérard Collomb n’a pas su tenir. Ils portent ainsi la création d’une esplanade devant le Grand Hôtel-Dieu qui ferait le lien avec le Rhône. Initialement couplée à la rénovation de l’ancien hôpital, elle avait été abandonnée. Denis Broliquier et Éric Lafond ont, eux, récupéré le projet ambitieux d’une architecte qui veut enterrer le centre d’échanges de Perrache, mais pas la gare. Les candidats centristes en font une alternative à l’Anneau des Sciences tout en pointant les huit hectares d’espace libérés par la suppression des voiries entre les ponts Kitchener et Gallieni. “Nous n’avons pas de grands projets en gestation, mais nous voulons repenser ceux en cours en laissant plus de place à la nature. Aujourd’hui, la collectivité ne fait que du béton”, réoriente Thomas Dossus, candidat EÉLV dans le 7e.

Propreté

En matière de propreté, la compétence est métropolitaine, mais les problèmes sont municipaux voire d’arrondissements. Un consensus se dégage de tous les bords politiques pour pointer une situation qui s’est dégradée. La plupart des candidats ciblent un manque de réactivité et de proximité des services métropolitains. Des brigades vertes détachées dans les arrondissements s’invitent donc dans les programmes.

Le quartier de la Guillotière concentre l’attention. “Nous voulons concentrer tous nos moyens en matière de propreté sur ce quartier. Il faut mettre l’accent sur la sécurité, mais aussi sur le nettoyage avec des équipes de la Métropole qui circulent en permanence pour nettoyer et enlever des détritus du marché sauvage”, pointe Sandrine Runel.

Les écologistes d’une manière générale veulent renforcer les tournées d’enlèvement des ordures. En plus de lutter contre les déchets à la source en changeant les modes de consommation, EÉLV propose des déchetteries mobiles ou de quartiers. Le manque de sanisettes dans certains arrondissements remonte aussi. Georges Képénékian veut en augmenter le nombre et doubler celui des poubelles publiques.

Loisirs

Les épisodes de canicule ont fait émerger une proposition nouvelle dans les débats. En 2020, il n’est plus question de Plan piscine, mais de bassins flottants posés sur le Rhône ou la Saône. La mesure est portée par l’ensemble des candidats ou presque dans l’esprit des expérimentations parisiennes sur le canal Saint-Martin. Les écologistes ont invité dans le débat le zoo du parc de la Tête-d’Or qu’ils veulent fermer pour respecter le bien-être animal. “C’est une mesure démagogique et électorale. Les Lyonnais sont très attachés à ce zoo. Nous voulons le conserver. C’est un loisir gratuit”, avance Sandrine Runel, la candidate PS. Les listes Cucherat veulent d’ailleurs l’agrandir. Fort de son passé d’ancien champion, le candidat LREM mise aussi sur un Plan sport. Tout comme Étienne Blanc qui veut installer les jeux des Lyonnais, une sorte d’Intervilles par quartier, mais sans les vachettes.

Environnement

C’est le sujet de la campagne des élections municipales de 2020. Tous les candidats en font la priorité de leur programme et le fil de leurs six années de mandat s’ils sont choisis par les électeurs. Étienne Blanc le candidat d’une droite souvent timorée sur ces questions a par exemple décidé d’entrer en campagne avec ce thème. Il brandit un plan Marshall avec la plantation de 500 000 arbres et une canopée urbaine qui s’articule autour d’un système de pots de plantes grimpantes qu’il veut disséminer partout dans la ville. À entendre la surenchère sur le nombre d’arbres plantés, les pépiniéristes de l’agglomération doivent se frotter les mains. Les dizaines de milliers sont l’ordre de grandeur minimal.

Tous les candidats promettent aussi de casser le bitume des cours d’école. La piétonnisation de certains quartiers compose le socle commun des prétendants. La nature va s’inviter partout en ville. Gérard Collomb promet des pelouses place Louis-Pradel, une extension du parc de Gerland, dix hectares de verdure dans le 5e, etc. David Kimelfeld et Georges Képénékian renchérissent à coup d’espaces verts à cinq minutes de chaque habitant de la ville. Les socialistes portent une coulée verte, totalement dédiée aux modes doux, qui irait des berges du Rhône jusqu’au parc Sergent-Blandan. “Nous ne voulons pas participer à une course au nombre d’arbres ou aux gadgets, mais simplement augmenter la place de la nature au détriment du bitume. Dans chaque quartier, il y aura des forêts urbaines”, promet Thomas Dossus. Ce candidat écologiste pense qu’en matière d’écologie les électeurs préféreront l’original à la copie.

Déplacement

Gérard Collomb avait émis dans la campagne des municipales de 2014 son projet de ligne E du métro. Il voulait ainsi relancer un 5e arrondissement coupé de la dynamique lyonnaise par son enclavement. Six ans plus tard, l’idée fait consensus et devrait se concrétiser d’ici la fin du mandat. Seuls les écologistes qui portent un projet de ligne de tramway entre Bellecour et la Part-Dieu s’interrogent encore sur la pertinence de la ligne E qui pourrait à leurs yeux ne pas être assez fréquentée. Elle reliera le 5e arrondissement à la place Bellecour avant, peut-être, de finir sa course à la Part-Dieu.

Aucune station de métro n’avait été ouverte dans Lyon depuis plus de 25 ans. Le budget faramineux des travaux consomme la quasi-totalité des moyens lourds de déplacement que le Sytral peut allouer à Lyon. Les candidats investissent donc des champs moins dispendieux. Les pistes cyclables devraient se multiplier avec des réseaux express vélo pour Georges Képénékian et les écologistes. Yann Cucherat et Gérard Collomb veulent doubler le réseau métropolitain pour passer de 1 000 à 2 000 kilomètres. La place de la voiture est aussi au cœur des débats et personne ne prévoit de l’augmenter.

Les écologistes portent un projet qui n’a pas encore été évoqué durant cette campagne alors qu’il pourrait changer du tout au tout le quotidien des automobilistes. Grégory Doucet, le candidat EÉLV, veut revoir le Plan de circulation et adopter le Plan superblock testé à Barcelone. Dans chaque quartier, autour d’un carré délimité de chaque côté par des axes structurants, les voiries traversantes ne proposeraient plus de continuité. “Nous nous attaquerons au trafic de transit dans les quartiers”, prévient Grégory Doucet. Les écologistes notent qu’à Barcelone, la mise en place d’un plan de circulation de ce type a permis de diminuer la pollution.

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