Najat Vallaud Belkacem

Quand Najat Vallaud-Belkacem défendait la GPA, gestation pour autrui

Alors que le président de la République vient d’adresser une lettre au chef du groupe UMP à l’Assemblée nationale, dans laquelle il indique que la circulaire Taubira n’est "en aucun cas une reconnaissance de la gestation pour autrui", à laquelle il se déclare "fermement opposé", nous publions les meilleurs passages d’une tribune parue dans Le Monde daté du 13 décembre 2010 et intitulée "Gestation pour autrui : un cadre contre les dérives". La porte-parole du gouvernement, comme son actuel conseiller, Gilles Bon-Maury, figuraient ainsi parmi les signataires de ce véritable manifeste pour la GPA. Au même titre qu’Aurélie Filippetti, Bruno Julliard, Alain Vidalies ou encore François Rebsamen. Quand le hasard est une loi qui voyage incognito, il n’y a certes plus de "frontières biologiques"…

"Chaque victoire emportée par la France contre ses propres conservatismes est le résultat d'une confrontation. Lorsqu'il s'agit de prendre acte de l'évolution de notre société, les libertés à conquérir sont toujours précédées d'incompréhensions, d'inquiétudes et de prophéties menaçantes. C'est en répétant les choses avec obstination que les Français, et plus encore les Françaises, ont dissipé les doutes et obtenu le droit au divorce, puis le droit de disposer librement de leur corps, malgré tous les messagers de l'apocalypse qui s'y sont opposés", peut-on lire dans le premier paragraphe.

"La multiplicité et la plasticité des modèles familiaux ne peuvent être ignorées plus longtemps », poursuivent les auteurs, qui ajoutent : « Parenté et filiation n'ont rien de naturel, ce sont des liens institués. (…) Ce n'est pas le fait de porter un enfant qui fait d'une femme la mère de cet enfant, mais le fait de le vouloir, de s'engager à l'élever et de s'y préparer. Voilà trente ans que les techniques médicales permettent aux femmes de porter l'enfant d'une autre. Il y a vingt ans, alertés par les dérives qui pouvaient affecter cette pratique en l'absence de toute loi, le juge puis le législateur français ont préféré mettre un terme à la pratique elle-même, plutôt qu'à l'absence d'encadrement. C'est ainsi que toute gestation pour autrui est prohibée dans le droit français depuis 1991".

Enfin, le texte conclut : "Au XXIe siècle, la fondation d'une famille est l'expression d'une volonté, c'est-à-dire de la conjonction d'une liberté individuelle et d'un projet partagé. La venue au monde d'un enfant résulte de cette liberté et de ce projet. Encadrer la gestation pour autrui, c'est reconnaître que cette liberté et ce projet ne s'arrêtent pas aux frontières biologiques. Des parents, des géniteurs, une gestatrice peuvent permettre, ensemble, la venue au monde d'un enfant. Il revient à la société de fixer le cadre nécessaire à la protection de cette liberté".

Pourquoi ce qui est clair quand on est dans l’opposition devient si compliqué quand on obtient la majorité ? Moi, pas président de la République, donc moi pas comprendre.

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