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©Tim Douet

Que s'est-il passé hier entre la police et les étudiants de Lyon 2 ?

Quinze sans-papiers appartenant à un collectif d'étudiants ont investit le bureau de la présidence de l'Université pour réclamer leur inscription. Près de 200 étudiants se sont ensuite rassemblés pour investir le Grand Amphithéâtre ou devait se tenir la conférence "Sécurité ou liberté : faut-il choisir ?" en présence du préfet du Rhône.

Le Collectif des étudiant-e-s sans papiers de Lyon regroupe 80 personnes, en majorité étudiants dans les locaux de l'université Lyon 2. Parmi eux, quinze sans-papiers souhaitent s'inscrire à l'Université : une manière d'avoir une activité et une formation, mais aussi un poids de plus pour effectuer leurs demandes de régularisation en France.

Pour Solène, militante NPA et membre du collectif "de plus en plus de personnes rejoignent le collectif pour entrer à l'Université. On sait qu'il n'est pas facile administrativement d'inscrire des élèves en milieu d'année, mais c'est encore possible. Selon elle, les frais de scolarité pourraient être réglées grâce à une caisse de soutien du collectif ou la possibilité pour les sans-papiers, une fois régularisé, de bénéficier du même statut que les étudiants boursiers et donc de ne pas payer les frais d'inscription" qui sont d'environ 400 euros par élève et par an.

Pour gérer ce dossier, le collectif était en lien avec la vice-présidente de l'Université. Lundi, cette dernière leur annonce qu'il est nécessaire de voir avec le président de l'Université, Jean-Luc Mayaud. Contacté par mail, ce dernier n'a pas répondu à la requête du collectif, qui a donc décidé de s'imposer dans son bureau hier matin à partir de 11 heures.

Mobilisation de la police et investissement du Grand Amphithéâtre

Les quinze sans-papier du collectif sont sortis du bureau de la présidence juste avant l'arrivée des forces de l'ordre, de peur d'être placé en détention ou d'un éventuel renvoi. Il s'agissait également d'éviter de répéter l'histoire : des affrontements entre des étudiants de Lyon 2 et des policiers avaient déjà eu lieu il y a quelques années dans le cadre de l'opposition à la loi Fioraso.

Le collectif a ensuite décidé de se rendre dans les amphithéâtres pour sensibiliser les autres étudiants et les appeler à manifester à 16 heures dans la cour du campus des quais. Une vingtaine de personne a été chargée de mobiliser des étudiants du campus de Bron, mais aussi du campus de Science-Po. À Lyon 3, les étudiants du collectif se sont vu refuser l'entrée par les services de sécurité.

À 16 heures, entre 200 et 300 personnes se sont regroupées dans la cour du campus des quais de Lyon 2, pour décider ensuite d'investir "symboliquement" le Grand Amphithéâtre. Une heure plus tard, une conférence " Sécurité ou liberté : faut-il choisir ?" était organisé par le barreau de Lyon, en présence du préfet Michel Delpuech. Selon Solène, présente dans l'Amphithéâtre, "la police s'est présentée munie de boucliers et de casques, des policiers en civil sont entrés dans l'Amphithéâtre pour filmer ce qu'il se déroulait." Aucune arrestation n'a eu lieu, les étudiants ont encore une fois décidé eux même de quitter les lieux : "on ne considérait pas l'environnement serein" explique Solène.

Le barreau de Lyon a prit la décision de remettre la conférence à une autre date, et a prévenu le préfet de l'annulation. Ce dernier espère pouvoir se rendre de nouveau à l'université pour évoquer ces thématiques.

Le collectif des étudiant-e-s sans papier-e-s appelle lui à un nouveau rassemblement le lundi 15 février.

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