Bruno Lina et Grégory Doucet au centre de dépistage du Palais des sports de Gerland.

Que sait-on des symptômes du COVID-19 ? Réponse avec Bruno Lina, virologue à Lyon

Près d'un an après le début de l'épidémie de coronavirus, que sait-on des symptômes du COVID-19 ? Eléments de réponse ce mercredi 7 octobre avec Bruno Lina, virologue à Lyon et membre du conseil scientifique.

Lyon Capitale : Que sait-on aujourd'hui des cas asymptomatiques d'infection au coronavirus ?
Bruno Lina : Les asymptomatiques présentent moins de risques de contagion parce qu'ils émettent moins de sécrétions. Les patients symptomatiques, eux, toussent, crachotent... En revanche, on ignore le niveau de transmission des sécrétions symptomatiques par rapport à la production de virus contaminant. Mais on sait que les personnes asymptomatiques sont des sources d'infection, en particulier dans les lieux clos, d'où l'importance de porter le masque même quand on n'a pas de symptômes.

Sauriez-vous estimer la proportion de cas asymptomatiques à Lyon ?
A Lyon, le taux d'incidence est de 200 pour 100 000 habitants, soit deux pour 1000. On a estimé qu'à ces deux personnes symptomatiques pour 1000 habitants, il faut ajouter au minimum une personne asymptomatique.

La gravité des symptômes est-elle corrélée à la durée d'exposition au virus ou à la dose de virus reçue ?
Il n'y a pas de corrélation entre le temps d'exposition et la dose d'infection reçue. Il n'y a pas non plus de corrélation entre la gravité des symptômes et le fait d'avoir beaucoup de virus. On peut être très malade avec un tout petit peu de virus.

Certains patients présentent toujours des symptômes du COVID-19, plusieurs semaines voire plusieurs mois après guérison. Comment sont-ils pris en charge à Lyon ?
Il faut distinguer deux choses. Premièrement, il y a les pathologies chroniques post-COVID. Ce sont des lésions neurologiques, respiratoires ou cardiaques, probablement consécutives de l'infection mais le coronavirus n'est plus là. Pour ces patients, les hôpitaux des HCL proposent des consultations spécifiques post-COVID, à la Croix-Rousse par exemple. Ces consultations spécifiques permettent une meilleure prise en charge des patients qui sont suivis par les mêmes personnes. Elles nous permettent aussi d'estimer le nombre de patients touchés et de tenter de mieux comprendre le phénomène. On ignore encore leur proportion.

A quoi seraient dues ces lésions ?
On ne sait pas trop. Il peut y avoir une dégradation tissulaire d'emblée lors de l'infection. Il peut aussi s'agir d'une inflammation suite à la réaction immunitaire et qui dure dans le temps. D'autres virus ont des effets similaires qui régressent ensuite. On n'en sait pas assez sur ce coronavirus pour dire avec certitude que ces lésions vont régresser aussi.

Vous avez parlé de deux types de COVID longs...
Oui, il y a aussi les patients qui restent positifs au COVID même après disparition des signes cliniques, même une fois guéris. Les tests PCR sont très sensibles, ils permettent de détecter l'ARN viral, même quand il s'agit comme ici de vieux débris de virus. On sait estimer les quantités d'ARN viral. Il reste de l'ARN viral chez ces patients mais ils ne sont plus contagieux.

 

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