La "ferme" de l'aire métropolitaine lyonnaise est-elle en capacité de nourrir la population du territoire ? La métropole de Lyon y réfléchit très sérieusement. Un "projet alimentaire territorial", dont Lyon Capitale a pu avoir connaissance, est actuellement discuté en interne.
L'alimentation est un sujet qui revêt des enjeux majeurs. Elle doit nécessairement questionner les politiques publiques locales. Quand on parle alimentation, il s'agit avant avant tout de production, donc d'agriculture. Socialement, l’alimentation révèle les stigmates de l'insécurité et de la précarité (30% de précarité alimentaire dans la métropole). Du point de vue environnemental, l’alimentation porte de grands défis : approvisionnement local, bio, gaspillage, etc. Elle est aussi un pan important de l'économie (16 000 exploitations agricoles, 22 000 emplois dans l'industrie agro-alimentaire en région). Plus généralement, l'alimentation véhicule des valeurs, des identités et des modes de vie.Ruptures du système alimentaire contemporain
Samedi 23 février, avant d'aller caresser la croupe d'Imminence, une rare vache "Bleue du Nord" mascotte du salon de l'agriculture, Emmanuel Macron s'est posé en défenseur de la "souveraineté alimentaire" de l'Europe. "Le danger pour notre agriculture n'est pas la concurrence des fruits espagnols. C'est le fait que notre bétail soit nourri au soja OGM importé et que le prix de nos volailles en dépende. Le danger n'est pas en Europe mais dans notre dépendance à l'égard d'autres puissances" a-t-il fait valoir. À l'échelle locale, deux chiffres résument l'absurdité de la situation lyonnaise : dans un rayon de 50 kilomètres autour de Lyon, 95% de l'alimentation des habitants est importée et 84% de la production agricole est exportée.Il vous reste 79 % de l'article à lire.
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