À l'heure où seulement deux départs d'agriculteurs sur trois sont compensés par une installation, la chambre d'agriculture d'Auvergne Rhône-Alpes a mené une étude pour cibler les difficultés afin de mieux accompagner les agriculteurs de demain.
Que sont devenus les projets d'installation en agriculture dans la région ? Dans une étude menée fin 2018, la chambre d'agriculture a sollicité des réponses en interrogeant près de 2 200 candidats sur les 7 000 passés dans un des douze points d'accueil à l'installation d'Auvergne-Rhône-Alpes. Ceux qui se sont rendus dans ces points d'accueil en 2015 sont majoritairement installés (39%). Les années suivantes, ils restent principalement "en démarche" d'installation (38 % en 2016 et 56 % en 2017). Globalement, les abandons se situent chaque année entre 20 et 30%. Pour plus de la moitié, ils seraient liés à des "raisons personnelles et diverses".
Du terrain et des finances
En première ligne des difficultés pour démarrer une activité agricole : l'accès au foncier et les aspects économiques. Si la plupart des abandons se font juste après le premier rendez-vous dans les points d'accueil des chambres d'agriculture, un tiers se fait à un stade avancé du projet à cause de l'insécurité financière, de la difficulté à trouver des financements ou à bâtir un projet viable. L'accès au foncier reste décisif - 37 % des abandons - avec des candidats qui ne trouvent pas d'exploitation à reprendre ou ne peuvent les acquérir face à des prix trop élevé. Cependant, 73 % des personnes qui ont abandonné déclarent l'avoir fait de manière temporaire. Le temps de repenser leur projet, se former, trouver un terrain et des financements.
Entre deux et quatre ans pour s'installer
Pour 70% des agriculteurs qui ont récemment démarré dans la région, il leur a fallu deux ans pour s'installer après leur premier rendez-vous dans un point d'accueil installation d'une chambre d'agriculture. Ceux qui sont encore en démarche évoquent quant à eux une durée comprise entre deux et quatre ans. Selon la chambre d'agriculture - qui a également dressé le profil de ces nouveaux agriculteurs - les installations en dehors du cadre familial sont plus difficiles à mener, en particulier car les acteurs sont généralement moins formés et expérimentés dans un milieu où la formation reste "un atout indéniable" pour réussir à concrétiser un projet.