Les inondations en Turquie en août 2021. (Photo par Yasin AKGUL / AFP)

Rapport du GIEC, conséquences du réchauffement climatique : « à Lyon, l’impact majeur sera les canicules extrêmes »

Après le rapport alarmant, et très commenté, du GIEC sur le climat, quelles pourraient être les principales conséquences du réchauffement climatique dans la région lyonnaise ? Quels impacts ? Chercheur au CNRS, directeur de recherche, spécialiste du réchauffement climatique et des évènements extrêmes, Freddy Bouchet détaille, pour Lyon Capitale, ce rapport du GIEC tout en régionalisant les conséquences du réchauffement climatique. Entretien.

Le document était très attendu. Lundi 9 août, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, le fameux GIEC, a publié le premier volet d'un rapport consacré aux nouvelles évaluations et prévisions climatiques consécutives au réchauffement climatique. Les deuxièmes et troisièmes volets du rapport du GIEC, prévus en 2022, traiteront des impacts, de la vulnérabilité des sociétés face au réchauffement climatique et enfin des solutions globales à mettre en œuvre pour "limiter" les effets du dérèglement.

Que faut-il retenir du 1er volet de ce rapport très commenté ? Quelles conséquences à Lyon, en France et dans le monde ? Est-ce que c'est déjà foutu ? Quelle marge de manoeuvre a le monde, pour réagir ? Que faut-il faire ?

Chercheur au CNRS, directeur de recherche, spécialiste du réchauffement climatique et des évènements extrêmes, Freddy Bouchet est aussi physicien. Il développe des algorithmes et des outils nouveaux au laboratoire de physique de l’ENS de Lyon pour mieux étudier les évènements extrêmes. Pour mieux prévoir et anticiper la récurrence des accidents climatiques extrêmes. Il détaille, pour Lyon Capitale, ce nouveau rapport très commenté du GIEC tout en régionalisant les conséquences du réchauffement climatique.

"A Lyon, un des impacts majeurs va clairement être les canicules extrêmes. Il y a trois effets qui font que ces canicules vont encore plus s’accentuer à Lyon qu’ailleurs : l’urbanisation, l’influence méditerranéenne et la position relativement continentale. Lyon cumule ces trois éléments qui accentueront l’impact des canicules. L’augmentation des températures extrêmes à Lyon va être beaucoup plus forte que dans beaucoup d’autres endroits de France", explique le chercheur. ENTRETIEN.

Freddy Bouchet, chercheur au CNRS et spécialiste du réchauffement climatiques et des évènements extrêmes

Lyon Capitale : Comment analysez-vous ce rapport du GIEC ?

Freddy Bouchet. Il est tout à fait dans la continuité des rapports précédents. Ses conclusions sont de plus en plus claires. Certaines questions, pour lesquelles nous avions encore des incertitudes, s’éclaircissent. Par exemple sur les évènements extrêmes. Certains évènements extrêmes qui ont déjà eu lieu ont désormais un lien établi avec le changement climatique. Et les projections sur les évènements extrêmes qui auront lieu dans le futur sont beaucoup plus claires dans ce rapport. Une des particularités de ce nouveau rapport est d’avoir fait un focus sur les évènements extrêmes mais aussi sur la régionalisation de la description des changements climatiques.

La vitesse du réchauffement climatique est liée directement aux émissions de gaz à effet de serre. Ces émissions dépendent de nos comportements, des comportements de la société, et ne peuvent pas être prédites. Le rapport ne peut pas dire à quelle vitesse les choses vont se dérouler. Avec différents scénarios qui correspondent à des évolutions possibles de la société, on voit que pour un taux d’émission de gaz à effet de serre fixé, on voit apparaître des impacts plus importants que ce que l’on avait pu imaginer auparavant. On émet des gaz à effet de serre en brûlant du pétrole, en utilisant du charbon, en utilisant du gaz naturel etc… Cela crée une augmentation de la température globale. C’est directement lié. Plus on émet, plus on a un réchauffement puissant.

Quelles sont les conséquences de ce réchauffement climatique ? Que dit ce rapport ? Qu’est-ce qui va se multiplier, arriver lors des prochaines décennies ?

Il y a de multiples conséquences. Le réchauffement de la température, l’augmentation du niveau des mers, l’acidification des océans, la fonte des glaces… etc. Dans ces conséquences, les évènements extrêmes jouent un rôle particulier. Ce sont par leur intermédiaire que l’on va avoir les impacts les plus importants et les plus marquants. Par exemple, l’augmentation de la fréquences de températures extrêmes plus élevées. Ces canicules sont parmi les évènements météorologiques ou climatiques qui font le plus de victimes, ça se chiffre parfois en centaines de milliers de morts. La canicule de 2003 en France et en Europe de l’Ouest a fait 70 000 morts supplémentaires en un mois. Dans le futur, ces canicules pourraient conduire à des évènements beaucoup plus meurtriers. Dans des scénarios avec des réchauffements très élevés, on arrive à avoir des régions du monde qui deviennent inhabitables. Cela conduirait à des catastrophes géopolitiques et sociales planétaires.


"Ceux qui vont le plus souffrir du réchauffement climatique sont ceux qui ont le moins participé aux causes des problèmes. Il y a un grand problème de justice, d'équité, un vrai problème éthique"


Quelles parties du monde sont les plus menacées ces prochaines années par le réchauffement climatique ?

Ce sont les parties du monde où les gens sont les moins riches. Les zones les plus sensibles sont les zones tropicales et équatoriales. Par exemple pour les températures extrêmes, ça va heurter de plein fouet tout le sous-continent Indien, le Pakistan, le Bangladesh, l’Inde, tout le sud-est asiatique aussi. Et probablement pas mal de pays d’Afrique, le Sahel par exemple. Ce sont des pays qui n’ont pas la chance d’être aussi développés que nous pour l’instant. Non seulement ils vont avoir des impacts plus forts et en plus ils auront moins de capacités à se préparer. L’exposition au risque est très forte pour eux.

Et pourtant, en Afrique, ce ne sont pas du tout ceux qui émettent le plus de gaz à effet de serre…

Oui, il y a un grand problème de justice, d’équité. Le problème du réchauffement climatique, c’est un vrai problème éthique. Ceux qui vont en souffrir le plus, ce sont ceux qui ont le moins participé aux causes des problèmes.  En général, ceux qui émettent le plus de gaz à effet de serre sont les plus riches. Et ceux qui vont souffrir le plus des mesures pour limiter les émissions de gaz à effet de serre sont souvent les plus pauvres. C’est un problème politique fondamental, éthique, avec cette injustice entre différents pays, entre différentes populations à l’intérieur d’un même pays, mais aussi entre différentes générations. Les générations qui ont émis le plus de gaz à effet de serre ne sont pas celles qui vont en payer les conséquences ni avoir à résoudre le problème.

La désolation en Allemagne après les inondations de juillet 2021 (Photo by Christof STACHE / AFP)

 

Ce rapport du GIEC tire des constats régionaux. Que peut-on dire sur la situation de la France ?

Il faut bien comprendre qu’aucune région du monde ne va être épargnée. La France et l’Europe ne seront pas épargnées. En France, on aura plus souvent des températures extrêmes très élevées, des précipitations extrêmes et des inondations, comme celles que nous avons vues en Belgique et en Allemagne ces dernières semaines. On aura davantage de sécheresses, et aussi une combinaison des sécheresses avec les canicules qui auront des impacts agricoles et pour les écosystèmes. Ce sont les risques les plus importants pour la France. Avec des risques économiques aussi avec certains bâtiments qui pourraient se fragiliser avec les sécheresses. C’est essentiel de lutter pour le réchauffement climatique, pas seulement pour nous. Mais aussi pour nos enfants, pour les personnes les moins favorisées dans notre pays, et aussi pour les autres pays. On va avoir chez nous des impacts très importants mais il y en aura d’autres beaucoup plus graves dans d’autres pays.


"La région méditerranéenne est une région sensible où les impacts vont être beaucoup plus forts que dans beaucoup d'autres régions du monde"


Mais c’est dans combien de temps ? Dans 10 ans, dans 20 ans, dans 50 ans, en 2100 ?

C’est déjà aujourd’hui. Regardez le dôme de chaleur cet été au Canada, la canicule en Espagne. Les inondations records en Allemagne, en Russie, au Japon. Les feux sans précédents en Grèce, en Turquie, en Californie, en Russie. On a eu aussi une famine à Madagascar, qui est la 1ère famine attribuée au réchauffement climatique. En quelques semaines, on a eu cet été tout le panel des évènements extrêmes. Si on regarde plus à l’échelle régionale, on a déjà vu tout ça de manière modérée. En 2018, il y a eu une sécheresse dans les Alpes et le Jura. Le lac d’Annecy avait perdu plusieurs mètres. On a eu des canicules, le Rhône est le département français qui a le plus d’alertes canicule. On a déjà tous ces problèmes-là. Chaque dixième de degré supplémentaire du réchauffement de la planète va augmenter l’impact de tous ces évènements. La région Auvergne-Rhône-Alpes a des influences méditerranéennes et alpines. Dans ce rapport du GIEC, comme dans les précédents, il est clairement dit que la région méditerranéenne est une région sensible où les impacts vont être beaucoup plus forts que dans beaucoup d'autres régions du monde. En particulier l’augmentation de la température. Elle va être beaucoup plus rapide qu’ailleurs en Europe. Cette région va avoir un déficit d’eau. Ca va se voir à la fois en hiver et en été. Cette région va souffrir de plus en plus de canicule, de sécheresse, de feux de forêt et de l’ensemble des évènements extrêmes.


L’augmentation des températures extrêmes à Lyon va être beaucoup plus forte que dans beaucoup d’autres endroits de France


Et plus particulièrement à Lyon ?

A Lyon, un des impacts majeurs va clairement être les canicules extrêmes. C’est déjà un gros problème, c’est déjà la région en France qui souffre le plus des canicules extrêmes. Il y a trois effets qui font que ces canicules vont encore plus s’accentuer à Lyon qu’ailleurs : l’urbanisation, l’influence méditerranéenne et la position relativement continentale. D’abord la température augmente plus vite sur les continents qu’ailleurs, il y a aussi l’effet méditerranéen – les sols vont devenir très secs au sud de Lyon et ça va jouer un rôle important sur Lyon – et le troisième effet c’est l’urbanisation, les températures augmentent plus vite au coeur des villes qu’à l’extérieur, en particulier la nuit, ce que l’on appelle l’ilot de chaleur urbain. Lyon cumule ces trois éléments qui accentueront l’impact des canicules. L’augmentation des températures extrêmes à Lyon va être beaucoup plus forte que dans beaucoup d’autres endroits de France.

Lyon va être touché par des épisodes de canicule extrême @WilliamPham

En schématisant, les évènements extrêmes qui étaient occasionnels vont devenir réguliers, c’est ça l’idée ?

L’avenir n’est pas écrit. Tout dépendra de nos actions. Tout dépendra du niveau de température auquel nous arriverons à stabiliser le climat terrestre. Par exemple, si on arrive à un réchauffement global terrestre de 2 degrés, dans la région méditerranéenne avec les mêmes ordres de grandeur, les extrêmes de température en été vont augmenter de 3 à 3,5 degrés. Dans la région de Lyon ce sera les même ordres de grandeur, c’est-à-dire à Lyon 1 à 1,5 degrés de plus que l’augmentation moyenne à l’échelle de la planète.

Par contre si on va vers un réchauffement global de 4 degrés, les extrêmes de températures en été pourront monter jusqu’à 6,5 à 7 degrés de plus que ce qu’il en étaient dans l’ère pré-industrielle, à Lyon en Méditerranée. Une partie des gaz à effet de serre que nous avons émis dans l’atmosphère va y rester pendant des centaines d’années et les émissions passées vont avoir un impact sur le climat pendant des milliers d’années.  Tous les efforts que nous faisons aujourd’hui, c’est pour éviter les impacts dans le futur proche mais aussi dans les prochaines centaines d’année. Mais tout ce que nous arrivons à ne pas émettre aujourd’hui va compter pour le futur. L’impact existe déjà. Il existera. Si on veut limiter cet impact, il faut le plus rapidement possible arriver à la neutralité carbone.

C’est quoi la neutralité carbone ?

Ca veut dire que la quantité de gaz à effet de serre qu’on met dans l’atmosphère est égale à la quantité de gaz à effet de serre qu’on peut retirer de l’atmosphère. On est neutre. C’est un équilibre. Pour simplifier, les gaz à effet de serre sont liés à quatre grandes pratiques : le transport, les productions industrielles, les bâtiments et l’alimentation et à deux grandes choses, tous les carburants fossiles : le pétrole, le charbon et le méthane, et la deuxième chose c’est l'agriculture. Pour les carburants fossiles, il faut complètement décarboner l’économie : arrêter d’utiliser l’essence, tous les carburants qui viennent du fossile, en électrifiant les transports. Et transformer la façon dont on produit l’énergie de manière à être capable de se déplacer, de manger, de faire tourner les industries, de se chauffer. Il y aura un 2e rapport du GIEC sur les impacts climatiques et un 3e rapport sur comment s’adapter, comment atténuer le changement climatique, comment trouver des solutions. Ce 3e rapport va sortir au courant de l’année 2022. Mais il y a déjà eu des rapport sur ce sujet. On connaît déjà plus ou moins les solutions.

Quelles sont-elles ces solutions ?

C’est une question fondamentale. Elle est directement liée à comment se comporte et agit l’humanité, comment est organisée l’économie, sur comment on consomme, on se transporte, on mange. Ce sont des changements fondamentaux.

Par exemple, pour le transport, utiliser le plus possible des transports qui n’ont pas besoin d’énergie, la marche et le vélo. Après, on a quand même besoin d’avoir des moyens de transports rapides et efficaces. Donc c’est utiliser au maximum des transports électrifiés ou collectifs : le train, le bus, les transports en commun en général à condition qu’ils soient électrifiés. Et ensuite, il faut limiter l’usage de la voiture mais quand il sera nécessaire d’utiliser la voiture, il faudra utiliser une voiture électrique, soit à batterie, soit à hydrogène pour les transports lourds. On peut aussi avoir un impact immédiat en limitant nos consommations. En consommant moins, en adoptant des modes de consommations différents.

Un autre gros secteur, celui des bâtiments, il faut isoler, rénover énergiquement complètement le parc d’habitation. C’est un secteur à la fois assez simple techniquement mais très compliqué socialement. Il faut faire beaucoup d’investissements, il n’est pas simple du tout de mettre tous les acteurs d’accords pour rénover des bâtiments. Pour l’instant, on n’arrive pas à le faire suffisamment rapidement mais on devrait être capable de le faire dans les années et les décennies à venir. Il faut changer les sources d’énergie pour chauffer ces bâtiments. Il faudra progressivement se passer du gaz naturel, utiliser moins de gaz.

Les inondations en Turquie en août 2021. (Photo par Yasin AKGUL / AFP)

Ce qui manque beaucoup pour le grand public, c’est une image claire des solutions possibles


Si on s’arrête sur l’œil du chercheur qui est le vôtre. Aujourd’hui, clairement, tout le monde le sait. Tous les dirigeants connaissent les conséquences du réchauffement climatique. Pourquoi ça ne bouge pas ? Ou du moins beaucoup trop peu ? Pas assez vite ?

Il est important de ne pas dire que ça ne bouge pas car c’est faux. Pour le dire de façon quantitative, le chiffre associé avec le rapport du GIEC c’est qu’avec les politiques mises en place actuellement, on va vers un réchauffement qui est de l’ordre de 3 degrés à la fin du siècle. Auparavant, avec les politiques menées il y a une quinzaine d’années, on allait plutôt vers un réchauffement de l’ordre de 4,5 degrés. On a fait d’énormes progrès depuis 15 ans. Notamment dans l’utilisation des énergies renouvelables, dans l’efficacité énergétique. Tout un tas de changements se mettent en place progressivement et commencent à avoir des effets, et vont avoir des effets importants dans la décennie à venir.

Cependant, 3 degrés, on est encore très loin de l’objectif de 2 degrés, voir de 1,5 degrés de la COP21. Même avec ces choses positives, il y a encore énormément de choses à faire. On ne va pas assez vite. Ce sont des choix politiques fondamentaux. Une partie du problème est liée à l’inertie des politiques, une autre partie est liée à ce qu’il faut du temps pour que la société comprenne ce que cela signifie et, les efforts qu’il faut faire, et à l’inertie de certains citoyens. Beaucoup de personnes vont être heurtées de plein fouet par les mesures à prendre. Il faut en tenir compte pour les aider.

Par exemple, on est en train de faire la transition vers le véhicule électrique. Ca va avoir des impacts très importants sur les millions de personnes qui travaillent dans le secteur. Beaucoup de personnes vont se retrouver au chômage. Dans le domaine des énergies, c’est pareil. Quitter le charbon, en Allemagne, c’est un problème social fondamental. Il ne faut pas sous-estimer, au-delà du rôle des politiques et des citoyens individuellement, la difficulté sociale et politique à faire ces changements. Ce sont des changements vraiment profonds.On sait ce qu’il faut faire. Par exemple, il faut mettre une taxe carbone pour que petit à petit le prix de l’essence augmente, que ça pousse à changer de technologie, à baisser la consommation. Cependant, il y a beaucoup de personnes qui sont heurtées de plein fouet et qui ne peuvent pas accepter ces nouvelles conditions. Il y a toute une organisation à mettre en place pour que les choses se passent bien. Ce n’est pas forcément quelque chose de simple même quand on a de la bonne volonté. Ca l’est encore moins quand la bonne volonté n’est pas suffisante

"On a fait des choses. Mais c’est clairement insuffisant. La vitesse des changements n’est pas assez rapide. Les changements ne sont pas assez efficaces"


Individuellement, c’est aussi laisser une part de son confort personnel de côté ? Par exemple, un petit week-end à Rome pour se faire plaisir…

Aller en vacances à l’autre bout du monde en avion, il faut arrêter. Mais on peut remplacer cela par plein d’autres choses tout aussi intéressantes. Si on arrête ça, on ne diminue pas forcément son confort. Il y a des choses qu’on fait qui ne sont pas acceptables, pas possibles globalement pour tout le monde. Aller en vacances à l’autre bout du monde, on peut le faire une ou deux fois dans sa vie, pas de manière régulière. Les efforts qu’il faut faire peuvent nous affecter. Mais il y a une façon d’organiser la société où nous aurons une vie tout à fait intéressante, libre, agréable, probablement meilleure.Vous n’êtes pas alarmistes…

Ce qui manque beaucoup pour le grand public, c’est une image claire des solutions possibles. La majorité de la population a compris, est au courant, accepte le problème. Quand on proposera aux citoyens des solutions claires, simples et efficaces, ils les accepteront, même s’il y a des contraintes. Mais construire ces solutions simples, claires et efficaces, c’est un long processus. Ca va être difficile et chaotique. La plupart des gens ne savent pas très bien ce qu’il faudrait faire. Souvent, ils ont l’impression d’être impuissants. Mais il faut des évolutions collectives et profondes. A chaque fois qu’on peut, il faut pousser dans la bonne direction. Je suis assez optimiste.Ce n’est pas mort, on n’a pas ruiné la planète… La planète n’est pas foutue ?

L’avenir n’est pas écrit. Tout est possible. Le pire comme le meilleur. Il suffit de prendre les bonnes décisions. Des choses ont été faites. Beaucoup. Mais c’est clairement insuffisant.

La loi climat et résilience a été votée ces dernières semaines en France. De très nombreuses associations écologistes, mais pas seulement, la trouve largement insuffisante et bien peu ambitieuse. C’est aussi votre avis ?

On est vraiment à l’échelle nationale dans la même perspective que celle qu’on a l’échelle globale, dans les pays industrialisés. C’est le verre à moitié vide et à moitié plein. On a fait des choses. Beaucoup de politiques ont été mises en place, à l’échelle nationale et locale, notamment dans les transports en commun, le vélo, la voiture électrique. Mais c’est clairement insuffisant. La vitesse des changements n’est pas assez rapide. Le rapport du Haut Conseil pour le Climat montre clairement que la loi climat et résilience ne va pas assez loin. Les changements ne sont pas assez efficaces. Il y a malheureusement trop de freins qui apparaissent de toutes parts pour l’instant.

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