Les 46 ukrainiens ont été rapatriés avec succès par la Métropole de Lyon. ©Loris Lacroix
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Réfugiés : comment s'organise l'accueil des Ukrainiens à Lyon ? Explications

Au centre d'accueil de protection temporaire pour les Ukrainiens de Villeurbanne, dans la Métropole de Lyon, des centaines de ressortissants fuyant la guerre trouvent de l'aide et récupèrent un titre de séjour.

Dans l'après-midi de ce mardi 29 mars, une longue file d'attente s'est dessinée devant les anciens bâtiments de la société Bobst, rachetés par la Métropole de Lyon en 2021. La foule est composée de ressortissants ukrainiens qui ont débarqué à Lyon dans l'espoir d'obtenir les papiers qui leur donneront l'aide qu'ils recherchent. Rue Decomberousse, à Villeurbanne, la préfecture du Rhône pilote, avec le soutien de plusieurs associations, un "centre d'accueil unique pour la demande de protection temporaire" , qui a déjà accueilli 150 personnes déplacées d'Ukraine depuis sa mise en place lundi.

Une protection temporaire jamais accordée auparavant

Dans cette réserve foncière détenue par la collectivité métropolitaine, le parcours doit être strictement respecté. Des dizaines de personnes patientent dans le hall avant d'enchainer une cascade de guichets. Première étape pour les ressortissants fuyant la guerre, le stand de l'association Forum Réfugiés-Cosi qui, au cours d'un entretien de quelques minutes, vérifie la "complétude du dossier" des Ukrainiens. Cette aide "exceptionnelle" ne s'appliquant pas aux personnes réfugiées et demandeurs d'asile, les personnes chargées de l'accueil doivent définir si les personnes qu'elles reçoivent sont éligibles à celle-ci. Pour ce faire, les accompagnants discutent avec les familles grâce à l'aide des traducteurs mobilisés dans le centre. Au total, 16 personnes sont chargées de traduire et de faire le lien.

Le préfet du Rhône Pascal Mailhos présente le dispositif de protection temporaire au centre d'accueil des Ukrainiens à Villeurbanne. 5Photo : Loris Lacroix)

Par ailleurs, avant l'arrivée de ce centre, l'association Forum Réfugiés se chargeait déjà du dispositif de premier accueil. Face au casse-tête entrainé par l'afflux incessant de demandeurs,  elle avait dû se réorganiser en urgence. Lyon Capitale avait consacré un sujet le 24 mars dernier. Un article à retrouver ici.

Lire aussi : À Lyon, face au casse-tête de l'accueil des réfugiés Ukrainiens

Ensuite vient le passage devant le guichet de la préfecture du Rhône. "C'est ici qu'est délivrée l'autorisation provisoire de séjour (APS) de 6 mois renouvelable pendant 3 ans" explique le préfet du Rhône, Pascal Mailhos, venu présenter le nouveau centre d'accueil. Cette APS est ainsi prévue dans la protection temporaire garantie par l'Union européenne aux Ukrainiens. Créé il y a 20 ans par l'U.E., c'est la première fois que ce statut est activé.  Ensuite les expatriés se dirigent vers une autre grande salle, où il est désormais question d'aide financière. Les guichets réservés à l'OFII (office français de l'immigration et de l'intégration) délivrent l'ADA (allocation pour demandeur d'asile), "sorte de pécule qui varie en fonction de la taille de la famille", décrit Pascal Mailhos. En effet, une personne seule peut percevoir jusqu'à 400 euros mensuels quand une famille avec 3 enfants peut se voir accorder un montant s'élevant à près de 1000 euros. Des agents de l'inspection académique, de la CAF ou encore de la CPAM sont pleinement mobilisés pour compléter leur accompagnement. Il y a également une garderie, où les enfants dessinent et jouent à des jeux de société avec des personnes en service civique.

La garderie du centre d'accueil des Ukrainiens à Villeurbanne. (Photo : Loris Lacroix)

Puis les ressortissants passent la porte d'une pièce où se mélangent différents box liés à l'hébergement, l'éducation, l'emploi, les aides sociales ou encore la santé. Plus loin, à quelques mètres du centre, un vaccinodrome a été créé pour l'occasion. Principale raison : l'Ukraine présente un taux de vaccination contre le Covid-19 extrêmement bas. En effet, seulement 30 à 35 % de la population ukrainienne a fait les injections nécessaires. "C'est un point sur lequel on insiste énormément, avance Jean-Claude Guerin, ancien chef de service aux HCL et chargé d'assurer le suivi médical des expatriés. Il y a eu 4 vaccinations le premier jour et sept le deuxième. Les demandes de consultations sont plutôt d'ordre général, et relèvent souvent du suivi et de la délivrance de médicaments".

Le préfet avec une traductrice bénévole du centre d'accueil des personnes déplacées d'Ukraine. (Photo : Loris Lacroix)

Au total, 70 personnes se relaient dans le centre pour assurer l'accueil des Ukrainiens "dans les meilleurs conditions possibles", a poursuivi Pascal Mailhos. Toutefois, "nous sommes en rodage, il ne s'agit que du deuxième jour. Nous ne savons pas du tout quel nombre de personnes nous allons accueillir. Tout dépendra de l'évolution de la situation en Ukraine, de l'accueil des autres pays européens ainsi que de la durée de ce séjour. Mais l'objectif reste de les accueillir dignement avec tout le panel des services qu'octroie la protection temporaire".

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