La SNCF présentait ce lundi le plan CAP TER 2020. Aidée par la Région Auvergne-Rhône-Alpes prête à débloquer 543 millions d'euros, la SNCF s'engage à réduire les retards et les annulations des trains, mais aussi à améliorer la qualité de ses services.
La région Auvergne-Rhône-Alpes compte le plus grand nombre d'utilisateurs des TER. Chaque jour, 150 000 voyageurs, 15 000 trains et 600 cars qui circulent sur le territoire. Dans le même temps, c'est aussi la région la plus touchée par les retards et les annulations de train. Un phénomène que le conseil régional est bien décidé à éradiquer. Chaque jours, plus d'une centaine de trains sont annulés pour cause de pénurie de conducteurs ou de dysfonctionnements. Dans la nouvelle convention présentée à la presse ce lundi 13 novembre, Laurent Wauquiez a annoncé que 543 millions d'euros allaient être débloqués pour améliorer le service pour les usagers. Un budget donc sensiblement identique à celui de la précédente convention signée en 2015, comme le rappelle le groupe socialiste (535 millions d'euros).
Une précipitation inquiétante pour l'opposition
Dans un communiqué de presse, Cécile Cukierman, la présidente du groupe l'Humain d'Abord-PCF-FDG et François Jacquart réagissait avec étonnement à l'annonce du président du conseil régional et de la SCNF. Selon les membres du conseil régional, la signature de cette convention s'est faite de manière "secrète" alors que "ces questions doivent être débattues publiquement, car en matière de transparence, Laurent Wauquiez a un train de retard." Le projet doit être voté lors du conseil régional du 29 novembre, mais les conseillers entendent bien réclamer un débat public qui selon eux est nécessaire pour des mesures d'une telle importance : "Notre groupe exige depuis deux ans maintenant, un vrai débat sur la convention TER. Un sujet d’une telle ampleur ne peut pas être traité en quelques minutes et s’affranchir de la connaissance fine que les élus locaux ont de leurs territoires et des besoins de mobilité. Il ne peut faire l’économie non plus de la contradiction pour offrir le meilleur service possible aux Auvergnats et aux Rhônalpins."
Des décisions drastiques ?
Pour lutter contre les retards ou les annulations des trains, pas de petites directives. Désormais, dès le premier train annulé ou retardé, des pénalités seront appliquées. La SNCF devra verser jusqu'à 150 euros par train retardé. Une annonce qui n'est pas si révolutionnaire puisque le système de pénalité existait déjà avec les précédentes conventions. "La différence, c'est qu'aujourd'hui on ne connaît pas exactement les modalités de ces pénalités, personne ne les connaît pour l'instant", critique le groupe socialiste. D'autre part, des plans avec objectifs sur les lignes les plus concernées par les retards (Saint-Étienne/Lyon, Grenoble-Lyon, Lyon-Chambéry et Saint-André-le-Gaz/Lyon) seront établis, avec des pénalités pouvant aller jusqu'à 1,2 million d'euros par an et par ligne si les objectifs ne sont pas atteints. Avec ces dispositifs, la SNCF et la Région espèrent réduire de 40% le nombre de TER en retard, et ainsi passer à 90% des TER à l'heure d'ici 2020. Idem pour les annulations, avec un objectif de 1 700 trains annulés d'ici 2020 contre 3 400 en 2016. Pour le parti socialiste, sans moyen supplémentaire, les objectifs ne seront atteints que par des moyens détournés : "On sait déjà qu'il y a un train Bourg-en-Bresse/Lyon qui va être supprimé. Pour respecter l'objectif de ponctualité des trains, la SNCF va réduire le service aux usagers. Ce n'est pas ce qu'on demandait", déplore le PS.
Sécurité et qualité du voyage : des améliorations également prévues
Pour garantir plus de sécurité, le plan CAP TER 2020 s'engage à doter toutes les gares de caméras de vidéosurveillance d'ici à 2020. En parallèle, ce sont aussi dix-sept équipes de police ferroviaires supplémentaires qui sont promises, dont douze financées par la Région, et cinq par la SNCF. Des promesses ambitieuses qui devraient améliorer la qualité de voyages des utilisateurs, en dotant notamment les lignes Clermont-Ferrand/Lyon et Mâcon/Valence de Wi-Fi d'ici à 2018. "En fin de compte il n'y a rien de vraiment nouveau, si ce n'est qu'on a perdu eux ans avec la SNCF", regrette le parti socialiste. Le conseil régional et le conseil d'administration de la SNCF devront désormais voter cette convention qui n'est donc pour le moment pas encore effective.
sanctions financières pour des retards quand cet argent serait mieux employé pour amélioré réseau et rames