Cette année, la subvention accordée par l’État aux établissements d'information, de consultation ou de conseil familial (EICCF) sera réduite pour cinq régions, dont Auvergne-Rhône-Alpes. A l'indignation du Planning familial du Rhône, qui les anime.
Se définissant comme "un mouvement féministe et d'éducation populaire", le Planning familial milite depuis une soixante d'années pour l'accès à la contraception, aux soins et l'éducation à la sexualité. En 2018, 356 000 personnes ont été accueillies dans ses 75 centres. Cette année, celui du Rhône verra sa subvention annuelle passer de 122 136 euros à 109 624 euros.
En cause, une circulaire du 23 août 2018 relative à la réforme des établissements d'information, de consultation ou de conseil familial (EICCF), animés entre autres par le Planning familial. Le texte évoque "une répartition régionale des crédits rénovée, en vue de mieux répondre aux besoins des territoires". En clair, si le budget national reste constant, certaines régions verront leurs subventions amputées d'ici 2022, au bénéfice d'autres régions. Auvergne-Rhône-Alpes est concernée, ainsi que la Corse, les Hauts-de-France, Provence-Alpes-Côte-d'Azur et les Pays de la Loire, mais aussi la Guadeloupe et Mayotte. Si le montant exact de ces baisses de subvention n'est pas indiqué dans la circulaire, la préfecture assure dans un communiqué que pour la région Auvergne-Rhône-Alpes, "les effets financiers de la réforme ont été limités à une baisse de 9,06%".
Pas de quoi rassurer Lorraine Wiss, du Planning familial du Rhône : "La convention que nous avions passée en 2016 jusqu'en 2020 tablait sur une subvention de 124 640 euros chaque année de 2017 à 2020. Mais ils ont estimé que la région était sur-dotée donc on ne nous propose que 109 624 euros pour 2019, sans le solde de 30 000, 44 euros qui correspond à des heures faites en 2018. " Des heures qui devront malgré tout être payées et donc débitées de cette subvention 2019 réduite. La somme restante étant loin d'être suffisante pour couvrir les activités du Planning familial du Rhône, qui annonce avoir dû refuser 47 séances d'éducation sexuelle sur l'année scolaire 2017-2018, faute de moyens. Et le Rhône ne sera pas le seul département de la région à se retrouver en difficulté, comme l'expliquait Marion Athiel du Planning familial du Rhône, au Progrès : "Tous les départements seront concernés à l'exception de la Loire. L'Isère devra faire avec 12 000 euros en moins." "Nous allons batailler jusqu'à ce qu'on nous verse ce qui avait été prévu dans la convention, prévient Lorène Wiss. Car on nous annonce une subvention de 109 624 euros aussi pour 2020..."