Laurent Wauquiez
Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes ©Antoine Merlet

Régionales à Lyon : ce qu’il faut retenir du premier tour

Un plébiscite pour Laurent Wauquiez qui siphonne le RN, une abstention record et des écologistes qui s’ancrent comme la force pivot de la gauche, voici les grandes leçons du premier tour des élections régionales.

Abstention record

Avec 35,64% de participation, Lyon ne fait même pas figure de mauvais élève dans cette soirée électorale. Les élections régionales de ce mois de juin 2021 sont rentrées dans l’histoire de la plus mauvaise des manières. Jamais une élection n’avait à ce point un tel désintérêt des électeurs. À Vaulx-en-Velin, seuls 11,66% des inscrits se sont déplacés. Le maire de Lyon, Grégory Doucet, confiait dans la soirée que ce scrutin marquait le “désintérêt des Français pour la démocratie représentative”. D’autres comme Andréa Kotarac, Najat Vallaud-Belkacem ou Bruno Bonnell pointaient comme source de démobilisation l’absence de distribution de la propagande électorale dans de nombreuses villes. La faible participation a complètement redistribué les cartes, faussant des sondages qui durant toute la campagne ne variaient que légèrement.

Le bulldozer Wauquiez

Avec plus de 43% des suffrages au premier tour, Laurent Wauquiez peut s’enorgueillir d’avoir réalisé le plus gros score chez les candidats LR et même toutes régions confondus. Il devance légèrement Xavier Bertrand. Laurent Wauquiez s’est replacé sur la carte des présidentiables à droite. Il aborde ce second tour des élections régionales avec près de 30% d’avance sur Fabienne Grébert qui est arrivée en seconde position. Arithmétiquement, l’union de la gauche ne semble pas en mesure de l’inquiéter. Quant au RN, il ressort de ce premier tour siphonné par Laurent Wauquiez. Andrea Kotarac réalise 12,33% des suffrages, un score historiquement bas. Les écologistes basculant déjà vers le second tour évoquaient de concert un Laurent Wauquiez qui s’est marianisé dans cette élection en référence au candidat du RN en PACA, transfuge des Républicains. Laurent Wauquiez, très discret dimanche soir malgré l’ampleur du plébiscite, préférait rappeler qu’il croyait “à l’importance d’avoir un cap clair” et martelait ses propositions sur la sécurité. Une ligne gagnante pour lui jusqu’ici.

Une claque pour LREM…

Dans la dernière ligne droite de la campagne, les ministres, et le premier d’entre eux à Lyon, ont labouré le terrain pour soutenir les candidats de la majorité présidentielle aux élections régionales. Un activisme qui a visiblement été contre-productif. Ce scrutin régional est une catastrophe industrielle pour la majorité présidentielle éliminée dès le premier tour dans de nombreuses régions. Dont Auvergne-Rhône-Alpes. Bruno Bonnell est recalé pour un petit millier de voix (9,87%). Durant une longue partie de la soirée, le député de Villeurbanne espérait toujours revenir en deuxième semaine avant de se rendre à l’évidence. Si les listes de Bruno Bonnell ont obtenu des scores honorables dans les grandes agglomérations de la région (16,46% à Lyon), elles ont souffert dans les territoires plus ruraux.

… et pour le RN

Andrea Kotarac abordait le premier tour des élections régionales avec une grande confiance. En milieu de semaine, le candidat du RN bichait : “nous sommes la seule liste en dynamique”. Le transfuge de la France Insoumise est tombé de haut ce dimanche soir. Il n’arrive qu’en troisième position avec 12,33%, un score historiquement bas. En 2015, Christophe Boudot avait obtenu le double. Un an après le fiasco de sa campagne des métropolitaines, Andrea Kotarac encaisse une deuxième claque électorale. Si le RN est globalement passé à côté de ce scrutin, souffrant de la faible mobilisation, et ne semble en mesure de l’emporter dans aucune région, Auvergne-Rhône-Alpes fait figure de mauvais élève dans le parti de Marine Le Pen à un an de la présidentielle.

Les écolos prennent le leadership de la gauche

En Auvergne-Rhône-Alpes, faute d’avoir su s’allier dès le premier tour, la gauche se livrait une sorte de primaire officieuse. Après avoir un temps craint de se retrouver sous la barre fatidique des 10%, Fabienne Grébert et Najat Vallaud-Belkacem ont validé leur ticket pour revenir en deuxième semaine. Mais c’est la candidate écologiste qui mènera la très probable liste commune. Elle arrive en deuxième position profitant de l’effondrement du RN. Elle devance de près de trois points l’ancienne ministre de l’Éducation nationale. Fabienne Grébert profite notamment du très bon score de ses listes dans les villes gérées par des écologistes. À Lyon, elle recueille près de 10 000 voix de plus que Najat Vallaud-Belkacem. Grégory Doucet, le maire de Lyon, savourait d’ailleurs de dépasser la barre des 20% au premier tour, consolidant ainsi le socle électoral des verts dans la capitale de région. “Il n’y a pas eu de vote sanction”, se félicitait-on dans son entourage. Quant à Najat Vallaud-Belkacem, après des sueurs froides en fin de campagne, elle sauve l’honneur du PS. Ce dimanche soir, elle rappelait que les socialistes n’étaient crédités que de 6% à 7% d’intention de vote quand elle s’est lancée. Jean-François Debat se réjouissait lui que le PS, donné mort en 2017, maintienne ses positions dans les régions où ses candidats étaient sortants et restent une composante majeure du bloc de gauche. Dès 23 heures, les deux femmes s’affichaient côte à côté et presque complices dans les salons d’apparat de la Préfecture du Rhône.

Lire aussi : Élections régionales (1er tour) : les résultats complets dans la région Auvergne-Rhône-Alpes

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