La sénatrice de la Loire a renoué une alliance traditionnelle entre les communistes et les Insoumis de Jean-Luc Mélenchon. Mais dans les sondages, les intentions de vote ne suivent pas et flèchent une sévère décrue pour la gauche de la gauche.
Lors de ces élections régionales qui ont vu la gauche incapable de procéder à un large rassemblement dès le premier tour, Cécile Cukierman peut au moins se targuer d’avoir réussi à reconstituer le Front de gauche. En 2015, les communistes étaient partis seuls quand les Insoumis cheminaient avec les écologistes. Six ans plus tard, la ligue dissoute est ressuscitée, mais pour l’heure sans grand succès. Créditée de 6 % dans notre dernier sondage Ifop-Fiducial, Cécile Cukierman peine à s’imposer dans une campagne qui se joue loin des thèmes porteurs pour la gauche. “Le climat est plus favorable pour nous quand les gens ont l’espoir que leur vie va être meilleure. En ce moment et après la Covid-19, les électeurs ne sont pas sur ces motivations”, peste un candidat communiste.
La relève du Parti communiste
Cécile Cukierman mène donc une campagne de témoignage pour sa deuxième candidature comme tête de liste aux élections régionales. Au sein de la gauche de la gauche, son investiture n’avait pas été contestée par Gabriel Amard, chef de file régional des Insoumis et gendre de Jean-Luc Mélenchon, qui s’est rangé derrière sa candidature aux premiers jours de 2021. “Cécile Cukierman a su s’imposer dans la classe politique locale. Elle est respectée de ses pairs et notamment de nos partenaires de gauche. D’ailleurs quand on a proposé sa candidature aux Insoumis, ce scénario s’est imposé presque naturellement”, souligne Raphaël Debû, conseiller régional et métropolitain communiste. Place du Colonel-Fabien, le siège du PCF, Cécile Cukierman fait partie des élus amenés à prendre la relève. Depuis 2018, elle est la porte-parole du parti avec l’élu parisien Ian Brossat. Oratrice pugnace et rodée à l’exercice, elle a régulièrement tancé Laurent Wauquiez durant son mandat. “Elle ne se perd pas en circonvolutions et connaît bien ses sujets. Elle ne chicane pas sur les panneaux bleus de la Région, mais sur le fait que derrière la communication de Laurent Wauquiez, il n’y a pas de colonne vertébrale dans l’action de la Région”, apprécie Raphaël Debû. Le Parti communiste est durablement présent dans l’ADN de Cécile Cukierman. Elle est la petite fille du résistant et militant PCF Georges Cukierman.
Bio express
Cécile Cukierman
45 ans
• Née à Bagneux
• Professeure d’histoire-géographie
• Mandat actuel : conseillère régionale (depuis 2004) et sénatrice de la Loire
• Ancien mandat : adjointe à Unieux (2008-2011)
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Communistes et Insoumis. Carpe et lapin ne font pas bonne cuisine !