Un an après les conquêtes vertes aux municipales, Fabienne Grébert, la candidate d’Europe Écologie-Les Verts, veut surfer sur cette vague et se voit en alternative à Laurent Wauquiez dont elle dénonce la "politique ringarde".
La Région n’est pas la collectivité la plus identifiée par les citoyens. En quoi cette élection est-elle un rendez-vous majeur pour les électeurs ?
Avec une manne financière de quatre milliards d’euros, la Région gère les transports, les lycées, la formation, l’économie ou encore l’alimentation. Le conseil régional touche à tous les fondamentaux de la vie des gens. Il y a aussi, dans notre région, une démocratie à restaurer. Aujourd’hui, deux hommes décident pour huit millions d’habitants : Laurent Wauquiez et Ange Sitbon, son homme de main. C’est lui qui décide si la Région va donner 1 000 euros par habitant ou 10 euros de subvention à votre commune en fonction de son étiquette politique. Moi, je veux d’une politique publique avec des critères et qui soit bonne pour l’emploi, la qualité de vie et l’environnement.En tant que candidate, mais aussi en conseillère régionale sortante, quel bilan faites-vous des années Wauquiez ?
Il a arrosé là où c’était déjà mouillé. Lors de la prochaine commission permanente, nous allons par exemple voter une subvention de 40 000 euros pour le château d’un milliardaire dans l’Allier et une de 10 000 euros pour le club des sports de Courchevel qui vient de recevoir 19 millions d’euros de la part d’un donateur britannique. Laurent Wauquiez prétend avoir investi massivement, mais je vois que la capacité de désendettement de la Région n’est que de 2,5 ans. Il pourrait acheter une maison en brique, mais il préfère acheter une maison en paille. L’argent n’est pas cher en ce moment et nous en avons besoin pour transformer notre modèle économique et sociétal. Par posture idéologique, Laurent Wauquiez ne veut pas investir dans des dépenses de fonctionnement, il n’a donc pas créé de dynamique territoriale. Autour du projet de parc naturel des gorges de l’Allier, la Région aurait pu développer le commerce, l’activité touristique ou l’artisanat. Laurent Wauquiez n’a pas soutenu ce projet et a préféré donner de l’argent aux communes sans aucune vision ni effet levier. En matière de développement économique, il a passé le mandat à parler de compétitivité, à vouloir faire de la région la première en tout. Mais derrière les incantations, il n’y a pas de réalisations.Il vous reste 51 % de l'article à lire.
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