Si les compétences de la région ne sont pas toujours bien identifiées par les citoyens, son champ d’action est large : TER, lycées, culture, développement économique, environnement. Retour en dix points sur le bilan de Laurent Wauquiez et de sa majorité.
• TER : l’approche comptable
La révolution Wauquiez a plutôt porté sur la facture que sur le service en tant que tel en matière de trains régionaux, l’une des grandes compétences de la Région. Deux ans après son élection, Laurent Wauquiez a renégocié la convention liant la collectivité à la SNCF. Ce contrat a introduit un changement majeur : si les trains arrivent en retard ou sont annulés, la SNCF est désormais mise à l’amende. En revanche, la Région n’a pas ouvert de nouvelles lignes de TER ni augmenté la fréquence des liaisons. Les opposants dénoncent un mandat perdu sur plusieurs lignes majeures comme celle entre Lyon et Saint-Étienne où le projet de RER n’a que peu bougé. La symbolique ligne entre Lyon et Clermont n’a pas connu d’amélioration substantielle. Au terme de son mandat, la Région met en avant le sauvetage de petites lignes. Par pragmatisme, sur ces liaisons moins utilisées, des trains ont parfois été remplacés par des bus.• Lycées : du retard à l’allumage
La gestion des lycées représente un quart du budget du conseil régional. La collectivité gère les murs, la cantine et les auxiliaires de vie scolaire. À mi-mandat et après avoir gelé les travaux durant deux ans, Laurent Wauquiez a annoncé que l’enveloppe allouée aux lycées allait être revue à la hausse et lancé un plan Marshall à hauteur d’un milliard et demi d’euros pour rénover 80 % des lycées régionaux. Une enveloppe en grande partie consommée depuis. “Laurent Wauquiez n’a inauguré aucun lycée durant son mandat”, tacle Najat Vallaud-Belkacem, candidate PS. La majorité sortante propose une autre lecture en pointant les six nouveaux projets lancés durant le mandat et qui seront inaugurés dans les deux prochaines années. C’est par exemple le cas du nouveau lycée de Gerland qui ouvrira à la rentrée scolaire de septembre. Elle a aussi ouvert un micro-lycée pour les décrocheurs à Riom (Puy-de-Dôme).• Le pari de l’hydrogène
Depuis six ans, Laurent Wauquiez ne prend pas de pincettes avec les écologistes. À peine élu, il a coupé des subventions à des associations de sensibilisation au changement climatique pour réorienter l’éducation à la nature vers les chasseurs. Son plan montagne, principalement basé sur le soutien financier à l’achat de canons à neige, a été vivement critiqué par EÉLV qui appelle à rompre avec l’or blanc dont l’obsolescence du modèle est programmée. En matière environnementale, Laurent Wauquiez a surtout fait le pari de l’hydrogène, ambitionnant de faire d’Auvergne-Rhône-Alpes une région pionnière dans cette énergie qui permet de réduire la pollution émise par les automobiles ou les camions. “Laurent Wauquiez est obnubilé par cette technologie, mais elle ne résout pas le fait que nous devons revoir notre modèle d’utilisation de la voiture”, peste Myriam Laïdouni-Denis, conseillère régionale EÉLV. Durant ce mandat, la Région a financé l’ouverture d’une poignée de bornes de rechargement et a acheté trois rames de TER roulant à l’hydrogène pour les déployer sur des lignes non électrifiées.Il vous reste 67 % de l'article à lire.
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