Destinataire d’une quinzaine de menaces de morts depuis le début des débats parlementaires autour du pass sanitaire au mois de juillet, le député du Rhône Jean-Luc Fugit (LaREM) a décidé de partager trois de ces messages pour "appeler à un débat public apaisé". Au mois de janvier, Lyon Capitale s’était longuement entretenu avec l’élu de Givors sur ce sujet et ses conséquences pour la démocratie.
Vivement débattue au sein de l’hémicycle de l’Assemblée nationale, l’adoption du pass sanitaire puis du pass vaccinal s’est faite dans un climat de défiance croissant vis-à-vis des députés. Régulièrement ciblés par des messages de mort anonymes, certains de ces élus ont parfois fait le choix de partager des extraits des menaces reçues afin d’alerter les Français sur cette situation ou, à l’instar du député du Rhône Jean-Luc Fugit, jeudi 3 février, d’appeler à "un débat public apaisé".
Destinataire d’une quinzaine de menaces de mort depuis le début des débats parlementaires autour du pass sanitaire au mois de juillet, l’élu LaREM installé à Givors n’avait jusqu’ici partagé qu’à une seule reprise l’un de ces messages. "Pour ne pas tomber dans la banalisation […] mais je voulais que nos concitoyens sachent que ce qu’il se passe est inacceptable", nous avait-il expliqué lors d’un entretien sur ce sujet réalisé au mois de janvier.
"Ta tête sera décapitée à la hache"
Cette fois, les trois messages qu’il partage énoncent de manière très graphique ces menaces de mort : "tu vas tomber, à ton domicile, sous le coup des balles de mon AKM" ; "je vais te pourchasser jusqu’à ton domicile, il va y avoir des coups de feu qui vont partir et qui finiront par te tuer" ; "ta tête sera décapitée à la hache".
"Si je peux entendre que la critique se fasse parfois de manière véhémente ou passionnée, la violence ou la menace ne saurait être une manière acceptable de s’exprimer", Jean-Luc Fugit, député du Rhône LaREM
Le 20 janvier, Gérald Darmanin livrait les chiffres alarmants de cette défiance depuis le mois de juillet 2021. Ce n’est pas moins de "534 faits" de "menaces graves contre les élus de la République" qui ont été recensés par le ministère de l’Intérieur et "à peu près 400 plaintes" enregistrées, principalement en provenance d’internet. Dans un entretien accordé au journal Le Monde le 11 janvier, Richard Ferrand le président LREM de l’Assemblée nationale révélait qu’à cette date 430 députés étaient concernés, avant d’estimer qu’à "ce rythme, à la fin du mandat, il n’y aura pas un député, sur les 577, qui n’aura pas reçu de menaces".
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Ce jeudi, sur Facebook, Jean-Luc Fugit a finalement décidé de prendre la plume une nouvelle fois, car "en démocratie aucun citoyen ne devrait être menacé, quels que soient ses opinions, ses convictions, ses engagements". "Si je peux entendre que la critique se fasse parfois de manière véhémente ou passionnée, la violence ou la menace ne saurait être une manière acceptable de s’exprimer", poursuit-il.
"Ma porte est toujours ouverte au dialogue"
Dans ce climat de défiance et à l’heure où le dialogue semble rompu avec certains Français, lors de notre échange du mois de janvier, Jean-Luc Fugit avait souhaité insister sur la nécessité d’aller encore plus sur le terrain pour rencontrer la population et ne pas se "déconnecter". "Il faut se nourrir de la discussion avec celles et ceux qui ne pensent pas comme nous, en revanche ça ne doit jamais aller vers la menace", nous confiait-il quelques jours après avoir organisé une "visio", conditions sanitaires obligent, avec près d’une vingtaine de personnes lui ayant envoyé des messages "bien sentis, mais pas des menaces", en lui demandant de ne pas voter sur le pass vaccinal. Un exercice "très intéressant" selon lui, car il permet d’aller "un peu plus loin que certains messages un peu durs" et sur lequel il est revenu ce jeudi en expliquant que "si des expressions tranchées ont pu intervenir, cela a pu se faire dans l'écoute et le respect mutuel".
À l’approche des élections législatives, l’élu qui assure que sa "porte est toujours ouverte au dialogue avec tous [s]es concitoyens" invite également à "revenir aux fondamentaux qui font notre République. […] Si certains sont vraiment mécontents du citoyen élu et bien qu’ils se présentent à l’élection".
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Quelque soient Les menaces envers un élu de la République , elles doivent se juger aux assises avec à minima de la prison ferme, Tellement persuadé du bien fondé de leur raisonnement certains finiront par passer à l'acte. Il n'est qu'à observer le comportement dans les stades de foot pour avoir une valeur de l'intolérance de ces ""sportifs"".
Comme d'autres élues.es Il découvre ce que souvent vive nombre de citoyen dans la vraie vie: insultes, intimidations, menaces, agressions..
Anus:Est-ce une raison pour tolérer ces comportements ?
"tu vas tomber, à ton domicile, sous le coup des balles de mon AKM" ; "je vais te pourchasser jusqu’à ton domicile, il va y avoir des coups de feu qui vont partir et qui finiront par te tuer" ; "ta tête sera décapitée à la hache".
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