Nouveau directeur de Sciences Po Lyon depuis le 1er juillet, Renaud Payre a annoncé la couleur de son mandat. Au programme, 70 places supplémentaires à l’entrée, une voie d’accès pour les boursiers, la valorisation des débouchés dans le privé, ou encore l’envie de faire de Sciences Po Lyon un lieu de débat.
Renaud Payre n’a jamais caché son ambition. Directeur-adjoint de l’IEP de 2014 à 2016, il comptait parmi les démissionnaires de l’équipe dirigeante, menant à l’évincement du directeur Vincent Michelot en février 2016. Quelques mois plus tard, il prend la tête de Sciences Po Lyon pour un mandat de 5 ans, avec la volonté de révolutionner l’institut.
L’accès au plus grand nombre
"Sciences Po Lyon est très sélectif, avec un taux de 10% d’admis", souligne Renaud Payre. D’autres se vanteraient d’un taux si bas, mettant en avant un effectif élitiste. Lui, d’un regard sérieux cerclé par ses petites lunettes, explique qu’il veut "démocratiser Sciences Po Lyon". De 180 places disponibles actuellement, il vise de monter à 250 pour la rentrée 2017, soit +39% d’élèves.
Pour occuper ces nouvelles chaises, Renaud Payre compte ajouter de nouvelles voies d’accès. Il prévoit notamment de miser sur les "territoires en difficulté" pour aller chercher des élèves méritants. Les lycéens en terminale (dans les établissements partenaires) pourront préparer le concours grâce à un programme d’entraînement conçu par l’IEP, et le suivi de certains cours. Les candidats boursiers qui décrocheront une mention très bien au bac seront admis d’office, même s’ils ratent leur concours.
Par ailleurs, les non-diplômés qui souhaitent reprendre des études pourront tenter de se saisir de la dizaine de places qui leur sera réservée. "La volonté est de mettre l’accent sur la formation continue", explique Renaud Payre, avant de préciser, non sans un sourire de fierté, qu’il y aura dans l’équipe de direction "une directrice de la formation continue et de l’insertion professionnelle pour s’y consacrer à plein temps".
Faire de Sciences Po un lieu de débat
L’insertion professionnelle, un autre pilier du programme. Le nouveau directeur tient d’entrée de jeu à afficher sa volonté de rompre avec cette image de Sciences Po qui ne préparerait qu’aux métiers du public. "C’est vrai, on transmet une culture de services publics, admet le directeur, mais à des étudiants qui travailleront pour la plupart dans le privé". Et d’ajouter avec un brin de malice, "c’est ça, notre valeur ajoutée !". Dans les faits, 60% des étudiants de Sciences Po Lyon travaillent dans le privé après leur cursus.
Il juge donc nécessaire de développer la culture de l’entreprise. Pour répondre à cette volonté de faciliter l’insertion dans la vie professionnelle, il compte mettre en place un stage obligatoire de trois mois pour les étudiants de premier cycle, mais aussi favoriser l’alternance. D’autant que "travailler sur l’alternance, c’est aussi renforcer les liens avec l’entreprise", justifie Renaud Payre.
Car le nouveau directeur entend bien faire briller Sciences Po Lyon dans toute la région. Son but ? Faire de l’IEP "un établissement pivot de l’Université de Lyon et une référence en sciences humaines et sociales". Pour y parvenir, il compte renforcer les partenariats tous azimuts et accroître la visibilité de l’école. "Nous voulons que Sciences Po Lyon devienne un lieu de débats, un pôle intellectuel, qu’il conviendrait de rendre plus actif", a précisé le nouveau directeur.
Un nouveau campus à Saint-Etienne ?
Autre annonce, et pas des moindres : Renaud Payre pourrait ouvrir un campus à St-Etienne. "C’est encore trop tôt pour en parler, il faut d’abord soumettre le projet au conseil d’administration, qu’il passe différentes étapes", a-t-il insisté. Mais l’idée est là, quelque part, dans la tête du nouveau directeur de Sciences Po Lyon.
S'il s'agit de faire du Descoings, non merci.