Ce jeudi 2 septembre, 36 377 enfants retrouvaient le chemin des écoles maternelles et élémentaires de Lyon. Une rentrée masquée, en raison de l'épidémie de coronavirus, et qui était surtout source d’inquiétudes pour les parents alors que les fermetures de classes se poursuivront dès la détection d’un cas de Covid-19.
Dès 8 heures ce jeudi matin, les enfants accompagnés de leurs parents se pressent aux abords de l’école de la Sauvagère, située dans le 9e arrondissement à deux pas de la Saône. Dans la fraîcheur matinale, qui accompagne cette rentrée scolaire, certains petits traînent les pieds ou s’accrochent aux jambes de leurs parents, quand d’autres se précipitent dans la cour pour retrouver leurs copains d’écoles. Équipés de sacs à dos, tous plus colorés les uns que les autres, ils ne tardent pas à se mélanger dans un joyeux brouhaha, loin d’être atténué par le masque qu’ils portent pratiquement tous sur le nez, rappel, s’il en fallait un, que le Covid-19 est encore bien présent.
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Pour la deuxième année consécutive, les écoliers lyonnais reviennent sur les bancs de l’école alors que la crise sanitaire liée au coronavirus touche toujours le pays. Si le gouvernement a voulu que cette rentrée "soit la plus normale possible", celle-ci n’a pu se faire que grâce à la mise en place d’un protocole sanitaire strict afin de protéger les enfants du virus. Sensiblement similaire à celui qu’ont connu les élèves en fin d’année dernière, il impose le port du masque à l’intérieur aux écoliers dès le CP, maintien l’application des gestes barrières, limite les brassages et requiert l’aération très fréquente des salles de classe.
Le casse-tête des fermetures de classe
Des mesures globalement intégrées par les enfants si l’on en croit les parents que nous avons pu interroger. Ce jeudi matin, Rémy accompagne ses deux fils Gabin et Marius, qui font respectivement leur rentrée en CE1 et moyenne section. Dès aujourd’hui, ils devront tous les deux garder leur masque sur le bout du nez pendant leurs cours, mais cela ne semble pas les perturber outre mesure, "ils ont l’habitude maintenant, ils sont préparés vu que c’est le même protocole que l’année dernière. À la différence que cette année ils n’auront plus besoin de le porter dans la cour de récré, ça va leur faire du bien. Mais c’est vrai que la première fois c’était compliqué, il y a eu des larmes", se souvient le père de famille. Un constat partagé, un peu plus loin, par Hallouz, une maman dont le fils "avait hâte de revenir à l’école".
"Je m’occupe seule de ma fille, donc si elle ne va pas l’école je ne peux pas travailler, il faut que je trouve des solutions c’est vraiment compliqué", Anna, une maman d'élève de CP préoccupée par les éventuelles fermetures
Plus que le virus en lui-même, ce qui inquiète les parents d’élèves c’est la fermeture des classes, si un cas de Covid est détecté au sein de l’une d’entre elles. Déjà appliquée l’année dernière dans le premier degré, cette mesure doit permettre d’éviter la propagation de l’épidémie. Un dispositif qui a montré son efficacité, mais qui se révèle être un véritable casse-tête et pose de sérieux problèmes aux parents qui travaillent. "Je m’occupe seule de ma fille, donc si elle ne va pas l’école je ne peux pas travailler, il faut que je trouve rapidement des solutions et c’est vraiment compliqué", témoigne Anna, la maman d’une petite fille de cinq ans et demi. Le père de Gabin et Marius n’est pas seul pour s’occuper de ses fils, mais l’organisation n’est pas plus simple de son côté, "nous travaillons tous les deux, donc il faut s’arranger avec nos employeurs, c’est beaucoup de tracas", confie-t-il. Hallouz, elle, a été "épargnée l’année dernière" et espère qu’il en sera de même cette année.
Des fermetures parfois liées à l'absence de professeurs
Alors que de nombreux chefs d’établissement faisaient part ces derniers jours, dans la presse, de leurs inquiétudes à l’approche de la rentrée, ce jeudi matin, Christophe Maillot, le directeur de l’école de la Sauvagère abordait le retour de ses élèves plutôt sereinement. Entre la réception de colis, la gestion d’une coupure d’eau temporaire et un échange avec la maire du 9e arrondissement, il affirmait ne pas avoir "d’inquiétude particulière" au sujet de cette rentrée un peu spéciale. "C’est vrai que depuis le mois de mars 2020 nous avons subi les protocoles à répétitions avec des mesures qui changeaient toutes les deux semaines, voire tous les jours. Mais maintenant nous n’en sommes plus là, nous avons un protocole fixé pour l’année et on va s’en tenir à ça", assurait-il optimiste.
"À la fin de l’année dernière les moyens n’étaient pas suffisants et nous avons du fermer plusieurs classes faute de remplaçants", Christophe Maillot, le directeur de l’école de la Sauvagère dans le 9e arrondissement
Quelques doutes persistaient néanmoins dans son esprit au sujet des fermetures de classe en cas d’absence d’un professeur, un problème auquel l’établissement aurait été confronté à plusieurs reprises à la fin de l’année dernière. En effet, le non-brassage des élèves, une mesure du protocole sanitaire, empêche les établissements de répartir les écoliers dans d’autres classes lorsque leur enseignant est absent. "Il faut donc que les moyens de remplacement soient immédiats, pour ne pas avoir à renvoyer les enfants chez eux", alerte Christophe Maillot, avant d’ajouter "j’espère que ce sera le cas cette année, parce qu’à la fin de l’année dernière les moyens n’étaient pas suffisants et nous avons du fermer plusieurs classes faute de remplaçants".
Il faudra donc du temps pour que la normalité souhaitée par le gouvernement reprenne totalement ses droits dans l'organisation des écoles. En attendant, les enfants de la Sauvagère, eux, n'ont pas tardé à trouver leurs marques dans leur cour de récré refaite à neuf cet été.
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