Le tribunal de commerce a renvoyé au 15 mai sa décision dans le dossier Veninov. Ce lundi, l'entreprise rouvre officiellement. Avec 14 salariés au lieu des 20 annoncés.
Le dossier Veninov est toujours dans l'impasse. Le jeudi 11 avril, le tribunal de commerce de Nanterre a renvoyé sa décision au 15 mai. Un "calendrier exact" d'un plan de reprise de l'activité s'échelonnant sur une période de 3 ans, doit être présenté. Aujourd'hui, les salariés ainsi que les élus du comité d'entreprise se sont vus interdire l'accès à leur local. Un geste de "mépris" pour Michèle Picard, maire de Vénissieux. "C'est une attitude intolérable, inadmissible, irrespectueuse vis-à-vis de ces femmes et de ces hommes responsables qui, depuis plus de 2 ans, défendent leur outil de travail", tempête-t-elle.
Discrimination syndicale ?
Principal point d'achoppement : la création de 20 postes en CDI à temps partiel. "Conformément aux engagements pris avec la préfecture, indique le groupe autrichien, une première vague d’embauches a été effectuée. Le site de production pourra ainsi ouvrir ses portes lundi 15 avril", explique Eric Kurtz, directeur général de la société Windhager France. Reste que, sur les 20 postes initialement convenus, seulement 14 contrats de travail ont été proposés. "Contrairement à ce qu'affirme les syndicats, je ne me suis jamais engagé à embaucher 20 personnes", se défend pourtant Eric Kurtz.
Un seul représentant du personnel figure parmi les heureux élus. "L'unique représentant du personnel qui a été réembauché est un ex-délégué syndical CFDT qui a démissionné il y a un an. Or la direction l'ignorait. C'est uniquement pour cette raison qu'il s'est vu proposé un contrat de travail. C'est de la discrimination sociale", assène Stéphane Navarro, délégué CGT. Un argument que récuse catégoriquement Eric Kurtz. "Les critères de sélections se sont basés uniquement sur leur niveau de compétences, leur état d'esprit et leur motivation. De plus, 17 personnes avaient la même qualification. Dans ma situation, il était inutile d'embaucher un lot de personnes disposant des memes compétences" , justifie Eric Kurtz.
Sur les 14 personnes qui ont reçu un contrat de travail, un seul à ce jour a accepté de le signer. Serge Bernal, ancien agent de maîtrise au sein de la société, justifie son refus : "Il veulent nous faire signer un contrat dans lequel le nom d'une société inexistante figure dans l'en-tête du contrat. De plus, au terme des trois premiers mois, je ne percevrai plus le chômage. Je refuse d'intégrer un poste qui ne présente aucune certitude à moyen terme. Ils s'intéressent uniquement à notre savoir-faire pour en bénéficier par la suite". Avant de conclure : "En somme, ils veulent nous piller".