Ne se limitant pas seulement à l'urbanisme, il table sur la coopération avec les acteurs locaux pour faire évoluer l'image négative du quartier et l'intégrer au reste de l'agglomération lyonnaise. Lyon Capitale vous propose une série de trois reportages sur le quartier des Minguettes.
Volet 1 : Un lifting du quartier
Place Antonin Poncet, des gens attendent patiemment le bus 12, direction les Minguettes, quartier de Vénissieux. Au fil du trajet le décor change, la ligne T4 du tramway (ici en photo), qui sera terminée fin 2009, dessine le paysage du bas de Vénissieux jusqu'au plateau des Minguettes. Les machines s'agitent ardemment à la tâche, la poussière voltige d'ici et là, bientôt la navette entre Lyon, Vénissieux et le quartier ne sera plus qu'une formalité. En attendant, les habitants voient petit à petit s'esquisser sous leurs yeux les prémices d'un complet lifting des Minguettes qui ne comprend pas que la construction du tram.
Intitulé " Réunir Vénissieux ", le projet, qui a commencé en 2004, table sur le long terme pour insuffler une cure de jouvence aux Minguettes. Yazid Ikdoumi, directeur du GPV, Grand Projet de Ville, expose la philosophie du projet : " A terme, l'objectif est de changer l'image des Minguettes, redonner confiance aux habitants et rompre leur isolement par rapport au reste de la ville. Le projet s'appuie sur plusieurs réalisations phares comme la démolition et la reconstruction du centre commercial de Vénissy, la rénovation du quartier Amstrong au cœur des Minguettes ou la construction pour 2012 de la cité scolaire Jacques Brel. Et bien sûr, la construction du tramway qui a pour but d'ouvrir les Minguettes sur le reste de l'agglomération".
Au centre du projet, l'habitat fait figure de leitmotiv. Depuis 1983, 1000 logements jugés trop vétustes ont été détruits, 1745 autres ont été réhabilités depuis 2004. Avenue Oschatz, les grues planent au dessus des têtes hissant dans les airs, bétons, briques et toutes les matières premières nécessaires pour la construction de nouveaux logements. Sur l'ensemble du plateau, 460 logements locatifs sociaux sont prévus, 180 logements privés restent à construire et enfin 140 logements seront réservés à l'accession sociale à la propriété d'ici 2012. Ceci pour offrir une diversité résidentielle variée aux quelques 23 000 habitants du quartier.
" En parallèle de ce remodelage urbain, le projet veut servir la cause sociale en amenant les gens à s'ouvrir vers l'extérieur, à se projeter. Pour cela, nos efforts ne se limitent pas seulement à l'urbanisme. Nous travaillons sur trois grands axes de travail : l'emploi et l'insertion, la prévention et la sécurité, l'éducation, l'enfance et la jeunesse " préciseYazid Ikdoumi.
De l'autre côté du miroir, Mehdi, qui travaille à l'espace Boris Vian, confie que " le tramway est un réel plus pour l'ouverture du quartier sur l'extérieur ". Mais, il précise volontiers " qu'il faut également continuer d'agir pour développer le réseau associatif. L'ouverture vers l'extérieur est une donnée importante, mais il faut faire attention de ne pas déplacer le problème. Je pense notamment aux jeunes à qui il est nécessaire de proposer plus d'activités en adéquation avec leurs attentes. Le fait qu'ils puissent aller à Lyon plus facilement qu'auparavant ne va pas résoudre le problème."
Florian Fayolle
Crédit photo : ville de Vénissieux