Ne se limitant pas seulement à l'urbanisme, il table sur la coopération avec les acteurs locaux pour faire évoluer l'image négative du quartier et l'intégrer au reste de l'agglomération lyonnaise. Lyon Capitale vous propose une série de trois reportages sur le quartier des Minguettes.
Volet 2 : Redonner une vie économique au plateau
Devant le centre commercial de La Rotonde les gens vont et viennent dans le bureau de tabac. Laurence, buraliste depuis 2000, parle " d'un quartier populaire et vivant où les gens se respectent, se parlent et partagent leurs cultures parfois différentes de celle du voisin ". Mais elle admet aussi que la situation économique est difficile, que les gens souffrent et qu'il n'est pas toujours aisé de payer ses factures en fin de mois. Avec son mari, ils ont choisi de rester ouvert tout l'été 6 jours sur 7 pour pallier à une baisse de leur chiffre d'affaire due des travaux du tramway. Yazid Ikdoumi, directeur du GPV admet que " les chantiers sur le plateau sont un mal pour un bien. Pour le moment, les constructions occasionnent des gênes mais une fois les travaux finis c'est tous le plateau qui retrouvera un second souffle ".
Les commerçants ne sont pas les seuls à subir un contexte socio-économique difficile. Ibtihaj, jeune femme trentenaire active, confesse que " la discrimination géographique est plus importante que celle causée, par exemple, par la race. Il est difficile lorsque l'on va chercher du travail à l'extérieur de Vénissieux de décoller l'étiquette des Minguettes ". Le chômage est une des difficultés qui gangrène le quotidien des habitants. Sur le plateau son taux avoisine les 30% contre 20% à Vénissieux et 13% pour l'agglomération lyonnaise. Pour pallier à cet état de fait, la mairie tente de favoriser l'implantation d'entreprises en exonérant celles-ci des charges sociales : les Minguettes ont une zone franche. En contrepartie, les entreprises s'engagent à embaucher une majorité de Vénissiens et à fournir du travail notamment aux plus jeunes qui sont les plus touchés par le chômage (50% des 18-25 ans).
En tout, c'est un ensemble de 4500 m2 qui a été ouvert à proximité du quartier des Pyramides. Sur le site, ce sont une trentaine d'entreprises artisanales et de services qui se sont installées pour la création d'une centaine d'emplois. D'autres structures comme l'AIEJ aident les personnes à retrouver un cadre de travail durable. Tout en s'adaptant aux personnalités et aux vécus professionnels de chacun, cette entreprise d'insertion les accompagne pendant deux ans sur le terrain et en dehors en les inscrivant, par exemple, à des cours du soir pour ceux qui ont quelques difficultés avec la langue. " Chaque année, on signe une trentaine de contrats avec des chômeurs de longue durée. Notre but est de leurs proposer l'apprentissage de compétences techniques. A la fin de ces deux ans, 50% des personnes ressortent avec un CDI ou un CDD de plus de 6 mois ".
Florian Fayolle / Crédit photo : Restate
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