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Retour d’une gestion publique de l’eau dans la Métropole de Lyon, concrètement qu’est-ce que ça change ?

Ce lundi 13 décembre, le conseil métropolitain a acté le retour du réseau d’eau et d’assainissement de l’agglomération sous la main d’une régie publique. Une étape de plus dans un dossier porté par la majorité écologiste depuis le début de son mandat. En revanche, les effets  de cette passation vont mettre un peu de temps à se faire sentir. Explications. 

Un an après avoir annoncé le passage en régie publique de la gestion de l'eau potable, le président de la Métropole de Lyon franchit une nouvelle étape. Ce lundi 13 décembre, le conseil métropolitain entame plusieurs délibérations qui définiront les contours de la Régie des Eaux du Grand Lyon. Il faudra tout de même s’armer de patience avant de constater les premiers vrais changements. Puisque la reprise ne sera établie qu’à partir du 1er janvier 2022 et que la régie publique ne sera opérationnelle qu'à partir du 1er janvier 2023.


" Le niveau du Rhône pourrait diminuer de 10 à 40 % d’ici 2050. L’apport via la fonte glacière des Alpes est prévue pour 2070. Et la nappe phréatique de l’Est Lyonnais est fortement polluée aux herbicides",

Anne Grosperrin,  vice-présidente de la Métropole de Lyon, déléguée à l’eau et à l’assainissement.


Préserver la ressource en eau potable 

L’objectif est clair :  "la priorité absolue est la préservation de la ressource, aussi bien en termes de qualité que de quantité. En gardant en tête qu’il faudra tenir compte des enjeux climatiques", explique Bruno Bernard, le président de la Métropole de Lyon. La majorité écologiste a mis en avant le fait que l’essentiel de l’eau consommée par les métropolitains provient du Rhône.  

Or, "le niveau du Rhône pourrait diminuer de 10 à 40 % d’ici 2050. L’apport via la fonte glaciaire des Alpes est prévu pour 2070. Et la nappe phréatique de l’Est Lyonnais est fortement polluée aux herbicides", a expliqué Anne Grosperrin, vice-présidente déléguée à l’eau et à l’assainissement. Pour diversifier au mieux la ressource, la régie pourra faire jouer un droit de préemption sur des fonciers situés à proximité des champs captant. La majorité écologiste désire également se rapprocher des agriculteurs et les industriels pour réduire l’impact sur l’environnement de leurs pratiques jugées "très polluantes".

Modernisation

Aussi, la Métropole entend prendre ses responsabilités pour préserver la ressource en diminuant le gaspillage en eau potable. Pour ce faire, elle compte augmenter le taux de modernisation du réseau d’eau, actuellement de 0,75 % par an, pour le faire passer à 1% par an avec l’aide de la régie.  Autre ambition affichée par la collectivité : adopter deux stratégies, l’une portant sur la désimperméabilisation des surfaces, et l’autre sur la Gemapi.

Nouvelle gestion, mêmes effectifs 

Ce choix politique porté par Bruno Bernard vient ainsi mettre un terme à la gestion de ce service public par le futur ex-délégataire Veolia qui occupait ce marché via "Eau du Grand Lyon". La DSP (Délégation de service public) qui liait la société à la Métropole prendra fin le 31 décembre 2022. Ainsi une trentaine d’agents actuellement en poste au sein du service eau potable de la collectivité intègreront les effectifs de Véolia. Au total, la régie comptera environ 350 salariés. Des détails concernant le transfert restent encore en suspens, notamment autour des prochains régimes indemnitaires. "Des négociations avec les différentes organisations syndicales sont en cours", a assuré Anne Grosperrin. 

 

Le champ captant de Crépieux-Charmy ne sera plus l'unique ressource d'approvisionnement en eau, la Métropole compte diversifier les solutions de captages. © Tim Douet

 

La création d’une agence comptable au sein de la régie est également dans les tuyaux. Concernant le budget et les prestations de la régie, là aussi, tout reste à fixer. La probabilité que le prix du m3 baisse reste maigre puisque l'exécutif espère parvenir "à un coût de revient du mètre cube d'eau similaire à ceux de Veolia avec une même qualité de service" a ajouté Bruno Bernard. 

Tarifs sociaux 

Le passage d’une DSP à une régie publique devrait coûter 8 millions d’euros selon les écologistes. Les marges réalisées par Eau du Grand Lyon - soit 5,5 millions d’euros- pourraient être réinvesties dans l’entretien du réseau et l’ensemble des infrastructures. Également en discussion :  une éventuelle baisse du prix du m3 pour les plus précaires est à l’étude. La Métropole de Lyon a voté l’installation d’un panel citoyen pour plancher sur l’idée d’une tarification sociale de l’eau. Ce panel serait mis en place fin 2022 pour un travail étalé sur toute l’année suivante pour qu’un tarif social de l’eau soit effectif dès le 1er janvier 2024. 

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