À l’approche de la mobilisation du 5 décembre, Lyon Capitale a rencontré Nicolas Simiot, enseignant villeurbannais élu du syndicat SE-Unsa. Réforme des retraites, Gilets jaunes, Stylos rouges, laïcité, mais surtout rôle de l’école…, ce professeur des écoles au parcours atypique n’élude aucun sujet, bien décidé à ne pas attendre “que l’eau boue” pour réclamer que l’on “change de logique”. Notre entretien “Grande gueule” de décembre.
Lyon Capitale : En quoi êtes-vous une grande gueule ? Nicolas Simiot : Je déteste toutes les injustices. Quand j’en vois une, je me bats contre. Et des situations injustes, globales ou individuelles, il y en a plein aujourd’hui. Je suis élu syndical au niveau académique, je discute avec le recteur et il n’est pas toujours ménagé. Mais c’est aussi ça, se respecter, c’est se dire ce qui ne va pas, comme le font les vrais amis, sinon ce n’est pas vraiment vouloir le bien de l’autre. Et moi, je veux le meilleur pour mon ministre et mon recteur (rires). Que leur direz-vous le 5 décembre ? Nous appelons à la grève contre la réforme des retraites. On nous annonce une réforme plus juste, mais ce sont nos fins de mois de retraités qui seront plus justes. Surtout pour les moins fortunés. Parce qu’on nous parle d’intégrer les primes dans le calcul des retraites, mais il y a plein de gens qui n’en ont pas. La seule façon d’arriver à ce que les pensions de retraite restent les mêmes, avec cette nouvelle méthode de calcul, c’est d’augmenter massivement les salaires. Un enseignant français gagne moitié moins qu’un enseignant allemand*. Nous demandons donc que les salaires soient revus à la hausse.
* 75 000 euros bruts pour un professeur du second degré avec 15 ans d’expérience en Allemagne, contre 35 000 en France (chiffres OCDE 2018).
Les enseignants seraient en effet les grands perdants de cette réforme…Il vous reste 88 % de l'article à lire.
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