Alors que l’Assemblée votait la réforme des retraites, plusieurs syndicats et partis de gauche appelaient, ce mercredi, à une action symbolique sous la forme d’un “pique-nique revendicatif”. Une façon de mobiliser les militants avant la journée d’action du 23 septembre.
11h30, place Bellecour. Alors que les députés s’apprêtaient à voter la loi sur les retraites, les militants s’étaient réunis pour un pique-nique revendicatif qui a rassemblé entre 350 et 1000 personnes (selon les chiffres de la police ou des syndicats).
"Toutes les formes de revendication sont bonnes. Celle-ci a un caractère festif et sert à amener le débat dans la rue", commente Niels, un jeune homme brandissant la bannière du Parti de Gauche (PG). La convivialité était en effet présente. En plein soleil et entre deux bouchés de hot-dog, les discussions sur la réforme qualifiée de "bidon" allaient bon train. "Nous sommes confrontés aux conditions de travail et à la pénibilité, Il ne faut pas attendre d'être handicapé pour pouvoir partir à la retraite", souligne Gilles, un agent de la direction départementale du travail, l’une des rares structures à connaître une grève depuis le 13 septembre.
Ce rassemblement le jour du vote à l'Assemblée revêtait un caractère symbolique. "Nous souhaitons montrer que nous sommes là", précise Virginie de la CNT. Les petites modifications apportées au texte à la suite de la journée d'action du 7 septembre - qui a rassemblé à Lyon entre 16 000 et 30 000 personnes - ne sont pas suffisantes selon Nicolas, de la CFDT.
Le 15 septembre, “point d’étape entre deux manifs”
Le 23 septembre, jour de la prochaine grève et manifestation intersyndicale, est pour nombre de militants présents, une date tardive.
“On aurait préféré faire dès aujourd’hui une manif de masse”, avoue Marc Auray de la CGT Vinatier. "Un peu de détermination aurait suffi à transformer l'essai”, déplore Bruno du Nouveau Parti Anti-capitaliste (NPA). Il fallait continuer et installer un rapport de force au lendemain de la grève du 7 septembre". Même constat pour Sud Education. "Nous appelons à la grève reconductible, car deux manif' ne suffisent pas pour faire changer les choses" expose un membre du syndicat.
Face à ces critiques, le secrétaire général de la CGT du Rhône est catégorique : “Un appel à la grève reconductible ne se décrète pas. Cela se décide sur les lieux de travail. A ce jour, un appel de ce type risque de ne pas marché. On a gagné la bataille de l’opinion publique. Il faut maintenant la convertir en grévistes et manifestants”. Pierre Coquan a donc appelé tous les cégétistes à multiplier réunions syndicales, assemblées générales et autres actions pour amplifier le mouvement. Gilbert Debard, son homologue de l’UNSA, est sur la même ligne : “Pour le 23 septembre, on a des réserves. Il faut les mobiliser. Et je suis convaincu qu’après le 23, si le gouvernement ne répond pas aux attentes, le mouvement va s’amplifier”.
"UMP, machine à précariser"
De la place Bellecour, le cortège s'est rendu devant le siège de l'UMP afin de remettre une lettre adressée au Président de la République. "UMP machine à précariser" faisait partie des slogans scandés par les manifestants, pour certains munis de casseroles et de sifflets. En se séparant, rendez-vous a été donné jeudi prochain. Avec l’espoir de faire mieux encore que la dernière fois.