Certains ont été vivement critiqués, d’autres changeront bientôt le visage du centre-ville de Lyon. En cette fin d’année 2024, Lyon Capitale vous propose de faire un tour d’horizon des projets d’urbanisme qui ont marqué l’année.
À quelques heures du réveillon de Noël et quelques jours de la Saint-Sylvestre, l'heure est au bilan. En 2024, le paysage lyonnais a connu de nombreux changement et sa mue se poursuivra en 2025. Projet de "végétalisation" de la place Bellecour, terrasses de la Presqu’île à l’arrêt ou encore réaménagement du quartier de la Part-Dieu, Lyon Capitale revient sur les grands moments d’urbanisme qui ont marqué l’année.
L'œuvre artistique place Bellecour
C’est sûrement l’un des sujets qui a le plus fait grincer des dents ces dernières semaines à Lyon. Alors que le maire écologiste de Lyon, Grégory Doucet, assurait en 2022 que la place Bellecour serait végétalisée, deux ans plus tard, c’est un tout autre projet qui attend les Lyonnais. Voté à 2 voix contre 2 voix dans le cadre du budget participatif, celle du président (ex-Lyon en commun et membre de l'exécutif Adrien Drioli) étant prioritaire, puis dévoilé en novembre, le projet de "végétalisation" de la place Bellecour sera finalement une œuvre artistique.
Cette dernière, intitulée "Tissage urbain" par son créateur, l’artiste Romain Froquet, sera dévoilée à l'été 2025 et composée de chevalets en bois évoquant les métiers à tisser des canuts, d'une hauteur de 7 mètres sur 6,50 de large. Des câbles en inox portant des voilages permettant de créer des cheminements ombragés seront apposés dessus. Du mobilier sera par ailleurs disposé sur la place pour permettre aux Lyonnais "de venir l'habiter, se poser, se rencontrer", indiquait le maire de Lyon. Au total, ces voilages doivent représenter 1 500 m2 d'espaces ombragés.
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Plusieurs chantiers repoussés à 2026
Le président de la Métropole de Lyon l’a annoncé début décembre, de nombreux travaux prévus pour 2025 sont finalement repoussés à 2026. Voies Lyonnaises, création de nouvelles lignes de tramway, circuler à Lyon n’a pas été chose aisée en 2024 et les travaux planifiés pour l’année prochaine n’allaient pas arranger les choses. Bruno Bernard qualifiait par ailleurs "d’état de saturation des travaux dans la métropole."
De nombreux chantiers ont donc vu leur calendrier chamboulé. Notamment celui lié à la Voie Lyonnaise 12 au niveau des cours Gambetta, cours Albert Thomas ou encore rue de la Barre à proximité de la place Bellecour. À Villeurbanne également sur le boulevard du 11 novembre et le pont de Guillotière. Si l’ensemble des chantiers devant être repoussé n’a pas été communiqué par la Métropole de Lyon, son président assure que la collectivité a demandé "aux entreprises concessionnaires (gaz, électricité, fibre, eaux usées...) d'arrêter en 2025 de nouveaux travaux sur la voirie sauf urgences pour ne pas rajouter de chantiers"
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Les travaux des terrasses de la Presqu’île à l’arrêt
Après l’affaissement d’un mur de rive plongeant dans la Saône, au niveau du quai bas, dans le secteur Saint-Antoine (1er et 2e arr.) en avril dernier, les travaux des terrasses de la Presqu’île sont à l’arrêt. Projet phare pour la Métropole de Lyon qui devait être livré à l’été 2024, le chantier ne semble pourtant pas prêt de redémarrer. Pour rappel, des "affouillements importants au pied du mur de rive" datant du 19e siècle ont été découverts par les plongeurs.
Des mesures conservatoires avaient été mises en place en urgence, mais face à la "grande complexité" du dossier, des investigations supplémentaires ont été lancées. La Métropole de Lyon, maître d’ouvrage, espère pouvoir donner plus d’informations dans les semaines à venir et pouvoir ainsi poursuivre le chantier.
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Piétonnisation du centre-ville
Autre projet phare qui aura rythmé l’année 2024 : la piétonnisation de la Presqu’île. Si le collectif des "Défenseurs de Lyon" est vent debout contre le projet, il n’empêche que les travaux se poursuivent et des rues ont d’ores et déjà été livrées. C’est le cas notamment des rues des 4 Chapeaux, Palais Grillet, Ferrandière, mais également de l’emblématique rue Émile Zola, inaugurée le 11 décembre dernier. Un projet long, "trop long" pour certains élus, et largement contesté par le collectif. D’un budget total de 900 000 euros, la rue bénéficie désormais de réseaux souterrains centenaires modernisés et de pavés sciés.
Autres travaux livrés, celui de la rue Jean Favre, en juin dernier, qui est devenue une rue des enfants. La cour de l’école Lamartine a été étendue, un arbre planté et du mobilier urbain a également été installé. La rue Piazzi a, elle aussi, été piétonnisée et la rue Savoie requalifiée avec des pavés sciés.
Prochaine étape pour la Presqu’île, la rue de l'Ancienne Préfecture sera requalifiée à partir de janvier 2025 avec une remise à niveau. Des travaux de réaménagement et de végétalisation vont également être réalisés autour de Cordeliers, de la place des Jacobins, mais également sur les quais de Saône en vue d'une réorganisation du réseau TCL, d’ici le milieu d’année 2025 pour un budget de 25 millions d’euros. Et dès le 1er juin, seuls les ayants-droit pourront par ailleurs circuler en voiture dans la Presqu'île de Lyon.
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Le quartier de la Part-Dieu se transforme
En travaux depuis quatre ans, la place Béraudier dans le quartier de la Part-Dieu se transforme petit à petit. En mars dernier, la Métropole et la Ville de Lyon réalisaient un point d’étape du chantier qui devrait s’achever l’année prochaine. La place basse comprend depuis le mois de novembre un nouvel accès au métro B, un dépose-minute, une zone taxis, 1 000 places de parking et 1 500 places de vélos. La partie sud de la place haute, pensée comme un îlot de fraîcheur accueille désormais 730 mètres carrés de verdure. La nouvelle galerie de la gare a également ouverte le 25 juin, suivie en septembre du passage Pompidou.
À terme, ce nouvel aménagement doit permettre de connecter la nouvelle galerie de la gare au reste du quartier. Le tout pour un budget global de 30 millions d’euros aux collectivités, dont 14 millions d’euros pour la place Béraudier et 17,6 millions d’euros pour la place basse.
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La première pierre du projet "Gratte-Ciel centre-ville" posée à Villeurbanne
Étape symbolique pour Villeurbanne. En septembre dernier, le maire de la commune Cédric Van Styvendael, et le président de la Métropole de Lyon, Bruno Bernard, déposaient la première pierre d'un des quatre îlots du gigantesque projet "Gratte-Ciel centre-ville". Imaginé il y a dix ans, le projet est donc officiellement sur les rails. Le projet vise "à élargir le centre-ville des Gratte-Ciel et à doubler sa superficie", indiquait Cédric Van Styvendael.
100 ans après la construction du quartier, ces quatre ilots doivent à l’horizon 2030 accueillir 884 nouveaux logements, 15 800 m2 de surfaces commerciales ainsi que 23 000m2 d'équipement publics, dont un cinéma, un pole jeunesse, un complexe sportif ou encore plusieurs écoles et crèches. Dès l’année prochaine, la Voie Lyonnaise 4 passera également par la rue Francis de Pressensé. "Au bout du compte, je ne doute pas que ce projet soit aussi réussi que celui des Gratte-Ciel historiques il y a un siècle", confiait Bruno Bernard.
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