Résultats bac
© Tim Douet

Révisions du bac : les conseils d’un prof

La semaine du 17 juin, les élèves de terminale plancheront sur leurs épreuves de baccalauréat. Comment mettre à profit le temps qu’il leur reste pour réviser efficacement et se donner toutes les chances de réussir ? Sébastien, professeur de SVT en 1re et terminale scientifiques, conseille les futurs bacheliers... et leurs parents.

À partir de quand faut-il se préparer pour l’épreuve du bac ?

“Le bac ne se prépare pas que sur l’année de terminale. Plus l’élève aura anticipé, meilleure sera la réussite. D’ailleurs, on parle de “cycle terminal”, qui regroupe les années de 1re et de terminale. L’idéal étant qu’en fin de 1re l’élève ait acquis des automatismes. Il doit avoir ses propres méthodes de travail, et être complètement autonome. Dès lors, il ne lui restera plus qu’à se consacrer à l’assimilation des connaissances pendant l’année du bac. Concernant les révisions à proprement parler, c’est bien de les démarrer dès les vacances d’hiver. D’autant qu’il y a l’échéance du bac blanc, qui se situe généralement en avril. Établir un planning peut être intéressant pour ceux qui ont du mal à s’organiser. Mais tout le monde n’en a pas besoin.”

Conseils de méthodologie

“Se constituer régulièrement des fiches de résumé des cours. Cela fait d’ailleurs partie des automatismes que l’élève doit avoir acquis en fin de 1re. En réalisant ces fiches de synthèse, l’élève s’approprie le contenu du cours en le reconstruisant, ce qui favorise l’assimilation et la mémorisation. Certains élèves vont même plus loin. Ils sentent que le cours n’est qu’un début, et n’hésitent pas à approfondir par eux-mêmes, en faisant des recherches, ou des exercices supplémentaires. Ils sont véritablement acteurs de leur formation. Ce n’est malheureusement pas toujours le cas : d’autres élèves sont plutôt “consommateurs” de leur formation. Pour ceux-là, le travail scolaire à la maison ne constitue pas une priorité, et n’est pas fait régulièrement.

“Les annales sont aussi un bon moyen de s’entraîner et de tester son niveau. L’élève se met en situation, et peut vérifier sa production avec le corrigé. Travailler en binôme peut aussi être très porteur. Notamment pour ceux qui ont besoin d’échanger, de reformuler, ou ceux qui ont besoin d’éclaircissements. Mais il n’y a pas de recette idéale, cela dépend vraiment de l’élève. Certains au contraire préféreront s’isoler complètement pendant leurs révisions.”

Ne pas se laisser submerger par le stress

“Le piège, c’est que l’élève laisse tomber toutes ses activités. En moyenne, son travail personnel doit représenter deux heures par jour, trois heures avec les révisions. À côté de ça, il doit absolument se ménager des plages de repos et de détente. Il a besoin d’un équilibre. Il ne faut surtout pas être à 100 % de ses capacités l’année du bac. Le jeune aura d’autres montagnes à gravir après ! On voit certains élèves en surrégime, se rajoutant des stages de révision intensive pendant les vacances, alors qu’ils sont généralement déjà beaucoup sollicités par leur établissement pendant l’année. Attention à ne pas les surcharger, sous peine de les voir arriver épuisés au bac.”

Comment les parents peuvent aider

“En aidant l’élève à prendre du recul dès qu’il se laisse envahir par le stress. En étant disponibles. Les parents doivent prendre du temps pour échanger avec leur enfant, et pas uniquement sur les études ou pour vérifier son travail. Ils doivent lui accorder un minimum de confiance. Les parents ont aussi un rôle à jouer concernant l’orientation de leur enfant. Certains élèves redoublent leur 2nde pour pouvoir intégrer une section scientifique, poussés par leurs parents, qui considèrent que le bac scientifique ouvre toutes les portes. Le risque, c’est de mettre ces élèves en situation d’échec, donc de souffrance. Les parents doivent veiller à ne pas être trop ambitieux pour leurs enfants. Et c’est valable aussi pour les choix d’orientation post-bac, qui stressent beaucoup les enfants. En début d’année (civile), l’élève doit en effet formuler des vœux d’orientation sur Internet. Et il aura les résultats juste au moment du bac. Il faut être conscient des capacités de son enfant, afin qu’il s’oriente dans une voie où il réussira. L’enfant doit trouver le parcours dans lequel il sera à l’aise. Il faut bien se dire qu’il n’y a pas de mauvais parcours, il faut juste trouver celui dans lequel l’enfant sera à l’aise.”

Témoignages

Le plus déstabilisant l’année du bac

Léa, 19 ans en 1re année à Sciences Po : On ne sait pas vraiment ce qu’on va faire après. Bien souvent, on a plusieurs objectifs l’année de la terminale : le bac, mais surtout les études supérieures. Qu’est-ce qu’on veut faire ? Est-ce qu’on va y arriver ? Il ne faut rien négliger : les notes de terminale qui constituent les dossiers étudiés pour les affectations post-bac, les révisions du bac, la préparation ou non aux concours (sciences po, écoles de commerce, écoles d’art...). Et savoir gérer les succès comme les déceptions.

Leurs trucs et astuces pour s’organiser et gérer la pression

Léa : Bien écouter en cours et travailler régulièrement. Si les cours apparaissent insuffisants, se référer à de bonnes annales et résumés de cours. S’entraîner tout au long de l’année et pas seulement à la dernière minute. Ne pas se fixer des objectifs trop difficiles à atteindre et ne jamais croire que tout est acquis d’avance.

Faire du sport aide à évacuer la pression accumulée en se défoulant. Voir ses amis aussi, cela permet de penser à autre chose.

Basile, 18 ans, élève de terminale : J’essaie de me mettre très vite au travail, d’être bien concentré, comme ça je peux m’octroyer des pauses détente : je joue de la guitare, je vais sur Facebook, je lis... Mais ce n’est pas toujours facile, la limite entre travail et détente est relativement floue. Je pense souvent à mes futurs moments de détente quand je travaille...

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