Christelle Nouveau est la commissaire de l'exposition « Rupture et fondation, l'héritage de la Révolution dans le Rhône et à Lyon » qui se tient aux archives du département du Rhône et de la métropole de Lyon, jusqu'au 23 mars.
Christelle Nouveau est la commissaire de l’exposition « Rupture et fondation, l’héritage de la Révolution dans le Rhône et à Lyon » qui se tient aux archives du département du Rhône et de la métropole de Lyon, jusqu’au 23 mars.

Révolution française : "Lyon fait partie des villes qui ont connu la plus grande répression"

Christelle Nouveau est la commissaire de l'exposition « Rupture et fondation, l'héritage de la Révolution dans le Rhône et à Lyon » qui se tient aux archives du département du Rhône et de la métropole de Lyon, jusqu'au 23 mars. Elle était sur le plateau de l'émission "6 Minutes Chrono" pour la présenter.

Christelle Nouveau donne des éléments historiques sur Lyon pendant la décennie révolutionnaire (1789-1799) : "c'est vrai qu'on a parfois l'image de Lyon pendant la Révolution française comme royaliste or ce n'était pas du tout le cas. En fait il y a eu un affrontement en 1793 au sein même de la municipalité entre les deux parties qui s'affrontaient aussi à l'échelle nationale que sont le parti Girondin et le parti Montagnard. Il s'est passé l'inverse à Lyon de ce qui se passait à Paris au même moment, c'est-à-dire que quand les Montagnards en juin 1793 ont renversé les Girondins et bien en fait à Lyon ce sont les Girondins qui ont renversé la municipalité Montagnard jugée trop radicale. C'est pour cela qu'à partir de ce moment-là, donc à partir de fin mai 1793, les Lyonnais sont jugés par la Convention nationale comme étant rebelles à la Révolution française alors qu'en fait c'était vraiment des républicains et des révolutionnaires."

Lire aussi : Le 3 septembre 1944, Lyon était libéré : "Beaucoup d'espoir et une peur immense" (vidéo)

Sur la répression, elle développe : "Lyon fait partie des villes qui ont connu la plus grande répression durant la décennie révolutionnaire et effectivement suite à cet état de rébellion des Lyonnais, la Convention nationale a assiégé la ville de Lyon entre août et octobre 1793 et en octobre 1793 ils ont pris la ville de Lyon. S'est mise en place une terreur assez violente puisqu'entre novembre 1793 et avril 1794 il y a près de 1900 personnes qui sont condamnées, exécutées donc soit effectivement par guillotine sur la place des Terreaux qu'on appelait alors la place de la Liberté, soit effectivement début décembre il y a eu un massacre dans la plaine des Brotteaux où les personnes ont été exécutées à coups de canon."

Lire aussi : Rentrée culturelle : Théâtre de la Croix-Rousse, exclusivement inclusif !

« Rupture et fondation, l'héritage de la Révolution dans le Rhône et à Lyon »

Archives départementales et métropolitaine

34 rue du général Mouton-Duverne 69003 Lyon

Projections "Rendez-vous avec l'Ina"

Mercredi 9 octobre 2024 18h (1h16} : Apostrophes : François Furet ou la Révolution française, l988

Mercredi 6 novembre 2024 18h (52 mn} : L'histoire de la Révolution française : la Terreur, l989

Conférences

Jeudi 3 octobre 2024 18h : La statue équestre de Louis XIV place Bellecour avec Didier Repellin et Sophie Malavieille

Jeudi 21 novembre 2024 18h : Cahiers de doléances et cahiers citoyens dans le Grand débat national de 2019 avec Marie-Anne Chabin et Damien Richard

Jeudi 16 janvier 2025 18h : La Terreur dans le Rhône avec Paul Chopelin et Christelle Nouveau

Jeudi 30 janvier 2025 18h : Des Moulinois comparses et victimes de Fouché avec Jean Étèvenaux


Bonjour à tous, bienvenue dans l'émission 6 minutes chrono, le rendez-vous quotidien de la rédaction Lyon Capitale. Aujourd'hui on va parler de culture avec la dernière exposition des archives du département du Rhône et de la métropole de Lyon. Elle s'appelle « Rupture et fondation, l'héritage de la Révolution dans le Rhône et à Lyon ». Elle se tient en ce moment dans les archives départementales et jusqu'au 23 mars. Pour en parler nous recevons Christelle Nouveau qui est la commissaire d'exposition. Bonjour Christelle Nouveau. Merci d'être venue sur notre plateau, on va rentrer dans le vif du sujet. Est-ce que vous pouvez nous présenter votre exposition ? Qu'est-ce qu'on peut y voir ? 
  

Alors l'exposition se passe sur la décennie révolutionnaire, donc entre 1789 et 1799 et on peut y voir les grands événements de la Révolution mais aussi ces apports pour notre société contemporaine avec des documents et des objets qui parlent et ont pour sujet notre département, la métropole de Lyon et bien sûr la ville de Lyon. 
  

Donc il y a vraiment un ancrage local qui est fort, ça ne parle que de Lyon quasiment, c'est ça ? 
  

On replace les événements nationaux à l'échelle locale effectivement. 
  

Et alors pourquoi avoir choisi cette période aussi, cette décennie 1789-1799 ? que vous pouvez nous expliquer la genèse de ce projet ? 
  

Il faut rappeler qu'il y a eu à Lyon des événements particuliers pendant la Révolution française et qui ont eu un impact y compris sur la mémoire des Lyonnais encore aujourd'hui, les événements qui sont liés au siège en 1793. A partir de cet événement qui marque un espace central, comme on pourra le voir avec un décor dans l'exposition autour duquel tournera les autres parties de l'exposition, on revient sur les événements nationaux pour pouvoir mieux expliquer ce qu'ont vécu les Rhodaniens et les Lyonnais.  

D'accord donc c'est intéressant, est-ce que vous pouvez, sur le fond vous avez parlé déjà du siège de 1793, Lyon était une ville révolutionnaire alors et pour quelle révolution aussi ? Est-ce qu'en quelques mots il y a des événements saillants sur cette période à Lyon ? 
  

Effectivement alors c'est vrai qu'on a parfois l'image de Lyon pendant la Révolution française comme royaliste or ce n'était pas du tout le cas. En fait il y a eu un affrontement en 1793 au sein même de la municipalité entre les deux parties qui s'affrontaient aussi à l'échelle nationale que sont le parti Girondin et le parti Montagnard. Il s'est passé l'inverse à Lyon de ce qui se passait à Paris au même moment, c'est-à-dire que quand les Montagnards en juin 1793 ont renversé les Girondins et bien en fait à Lyon ce sont les Girondins qui ont renversé la municipalité Montagnard jugée trop radicale. C'est pour cela qu'à partir de ce moment-là, donc à partir de fin mai 1793, les Lyonnais sont jugés par la Convention nationale comme étant rebelles à la Révolution française alors qu'en fait c'était vraiment des républicains et des révolutionnaires. 
  

Et c'est un moment de tensions aussi à Lyon ? Y-a-t-il eu les violences, la terreur, la guillotine aussi, c'est les images qu'on a, est-ce que Lyon a connu aussi ce genre de choses ? 
  

Lyon fait partie des villes qui ont connu la plus grande répression durant la décennie révolutionnaire et effectivement suite à cet état de rébellion des Lyonnais, la Convention nationale a assiégé la ville de Lyon entre août et octobre 1793 et en octobre 1793 ils ont pris la ville de Lyon. S'est mise en place une terreur assez violente puisqu'entre novembre 1793 et avril 1794 il y a près de 1900 personnes qui sont condamnées, exécutées donc soit effectivement par guillotine sur la place des Terreaux qu'on appelait alors la place de la Liberté, soit effectivement début décembre il y a eu un massacre dans la plaine des Brotteaux où les personnes ont été exécutées à coups de canon. 
  

Des événements qu'on ne connaît pas tous dans le détail mais sera l'occasion de les découvrir dans votre exposition. Votre exposition s'appelle aussi "héritage de la Révolution" donc ça remonte jusqu'à nos jours est-ce que vous pouvez nous en dire un mot ? 
  

On le voit avec les événements derniers notamment avec les Jeux Olympiques où on a un rappel perpétuel de la Révolution et surtout de ses valeurs puisque c'est à la Révolution que sont fondés notamment les circonscriptions administratives que l'on connaît, les départements, les communes mais aussi tous les symboles comme les couleurs tricolores, les Marianne, le bonnet phrygien ou encore les cocardes et la marseillaise surtout.  

L'exposition montre aussi cet héritage plus contemporain. 
  

Tout à fait parce qu'on termine en fait l'exposition en montrant les cahiers citoyens du grand débat de 2018-2019 en écho à ce qu'on peut voir au début de l'exposition avec les cahiers de Doléance de 1789. 
  

Et alors sur quel fond vous vous appuyez aussi ? au fond des archives ou est-ce qu'il y a d'autres aussi sources ?  

Il y a principalement des documents, soit manuscrits, soit imprimés, soit des affiches qui sont présentés en vitrine mais aussi sur panneaux qui nous viennent donc de chez nous, des archives départementales et métropolitaines donc notamment de la série qui concerne les archives de la Révolution. On expose aussi des archives qui peuvent être d'origine privée et effectivement on a eu aussi de très beaux prêts du musée de Vizille de la Révolution française donc notamment des cocardes et des belles gravures et puis aussi le musée Gadagne qui nous a prêté notamment un bonnet de la liberté qui est d'époque.  

Original quoi. 
  

Original aussi d'autres pièces que vous pourrez voir et puis on a deux mairies qui nous ont prêté des Mariannes assez exceptionnelles dont la mairie de l'Étrat qui nous a prêté sa Marianne classée monuments historiques qui est d'époque révolutionnaire et puis une Marianne du Centenaire qui nous vient de la mairie de Condrieu. 
  

D'accord voilà donc les fonds sont multiples. En deux mots parce qu'on est déjà à la fin de l'émission c'est toujours trop court six minutes chrono. Il y a un cycle de conférences qui accompagne votre exposition. Est-ce que voilà il y a trois au moins qu'on peut citer ? que vous pouvez nous les présenter ? Voilà c'est je crois la statue équestre de la place Bellecour. 
  

Oui alors ça sera jeudi 3 octobre à 18h00 et donc notre site de conférences est toujours un archiviste de chez nous avec un historien donc le 3 octobre ça sera sur la démolition sous la révolution de la statue de la place Bellecour et puis de sa réinstallation. On aura aussi en novembre une conférence sur les cahiers citoyens justement de 2019 et en janvier une conférence sur la terreur à Lyon à partir des registres de comités révolutionnaires. 
  

Très bien ce sera le mot de la fin. Merci beaucoup Christelle Nouveau de nous avoir présenté votre exposition. Vous pouvez retrouver le détail des dates notamment sur le site des archives et sur le site Lyon Capital. Ce sera dans la description de cette vidéo. Il y a aussi des projections avec Lina notamment avec l'historien François Furet. Merci d'avoir suivi cette émission à très bientôt. 
  

Les commentaires sont fermés

Suivez-nous
tiktok
d'heure en heure
d'heure en heure
Faire défiler vers le haut