La campagne de dépistage du saturnisme lancée mi-janvier autour de l’ancienne fonderie de plomb Metaleurop, à Arnas, n’a pour le moment dévoilé aucun nouveau cas de contamination.
Mi-janvier, la préfecture du Rhône a lancé une nouvelle campagne dépistage au plomb auprès de 2 000 enfants et femmes enceintes installés autour de l’ancienne fonderie de plomb Metaleurop, située sur la commune d’Arnas. Les familles résidant dans la zone de plusieurs centaines de mètres établie autour de l’ancienne usine ont normalement reçu depuis fin janvier un courrier d’information accompagné d’un bon de dépistage.
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223 dépistages effectués
Fin février, sur les 223 prélèvements effectués, aucun nouveau cas de saturnisme n’avait été détecté selon la préfecture du Rhône. Pour rappel, le saturnisme désigne l’intoxication aiguë ou chronique par le plomb. Chez les enfants, il peut se manifester par "effets neurologiques, retards de développement, perte de points de quotient intellectuel".
Au total 216 enfants et 7 femmes enceintes ont bénéficié de de plombémies et aucune n’a donc dépassé 50 microgrammes de plomb par litre de sang, soit le seuil de définition du saturnisme. "Une seule dépasse 25 μg/L et est égale à 26 μg/L", précisent les services de l’État dans leur point intermédiaire sur cette campagne de dépistage qui se poursuit jusqu’au 31 juillet.
Dans un communiqué publié en janvier, la préfecture du Rhône et l’Agence régionale de santé Auvergne-Rhône-Alpes précisaient que le secteur (voir la carte) de dépistage "retenu est plus vaste que lors des précédentes campagnes de dépistage" organisées en 1999 et 2004, "de manière à ce que tous les habitants inquiets de la potentielle exposition au plomb de leurs enfants ou de celles des femmes enceintes puissent facilement avoir accès à un test de dépistage du saturnisme".
Pas de cas déclaré depuis 2005
Aucun cas de saturnisme n'a été déclaré à l'ARS depuis 2005, indiquait la préfecture en novembre. En 1999, une campagne de dépistage sur 693 personnes avait permis d'identifier 15 personnes avec "un taux de plomb dans le sang supérieur à 100 microgrammes par litre". En 2004, un nouveau dépistage auprès de 20 enfants et 1 femme enceinte habitants dans un rayon de 450 mètres autour du site avait montré que deux cas dépassaient les seuils. Dans le Pas-de-Calais, une campagne de dépistage lancée en 2022 à la suite d'une enquête journalistique autour d'une ancienne fonderie de Metaleurop locale a mis en évidence 7 nouveaux cas sur 889 enfants testés.
Pour mémoire, l’usine Metaleurop était entre 1974 et 2001 une fonderie de plomb située à Arnas, à environ trente kilomètres au nord de Lyon. Depuis 1999, les services de l'État surveillent régulièrement la pollution présente sur le site industriel, tout comme les exploitants du site – depuis 2022 Campine France. Des servitudes d'utilité publique ont par ailleurs été établies en 2005 par l'État sur "la superficie du site industriel et son voisinage proche, interdisant de procéder à des aménagements ou activités sensibles" tels que des crèches, écoles, établissements sanitaires et sociaux ou jardins potagers.
Rappelons que "tout est dans la sémantique" avec les préfectures :
pas de cas de saturnisme ne veut absolument pas dire "pas de contamination dans le sang par le plomb",
et on ne parle pas non plus des "effets cocktails" lorsque plusieurs produits présents dans le sang en dessous de "normes" ont quand même un effet sur la santé lorsqu'ils s'ajoutent les uns aux autres.
Nous sommes dans la société de la manipulation pour défendre le "réalisme économique" (monétaire).